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Corinne Deloy,
Fondation Robert Schuman
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Fondation Robert Schuman
Le président de la République sortant Serzh Sarkisian (Parti républicain, HHK) a été réélu dès le 1er tour de l'élection présidentielle en Arménie le 18 février. Il a recueilli 58,64% des suffrages, devançant Raffi Hovannisian, leader d'Héritage (Zharangutiun, Z), soutenu par le Parti socialiste du travail (HASK) de Moses Shahverdian, qui a obtenu 36,75% des voix. Les cinq autres candidats ont recueilli chacun moins de 3% des suffrages.
La participation s'est élevée à 60,09%, soit - 9,16 points par rapport au 1er tour de la précédente élection présidentielle du 19 février 2008.
"J'ai voté pour l'avenir de l'Arménie, pour la sécurité de l'Arménie, pour la sécurité de nos citoyens" a déclaré le président sortant, Serzh Sarkisian. "Cela a été la meilleure élection dans l'histoire de l'Arménie indépendante. Elle montre que les processus démocratiques sont irréversibles" a souligné Edouard Charmazanov, porte-parole du parti du chef de l'Etat. Le porte-parole du principal candidat de l'opposition Raffi Hovannisian, Hovser Hourchoudian, a dénoncé un "scrutin honteux marqué par une quantité énorme de fraudes" et appelé les Arméniens à manifester le 19 février. "Nous avons reçu des centaines de messages concernant les violations massives du code électoral comme le bourrage d'urnes, l'intimidation et l'achat de votes" peut-on lire dans un communiqué diffusé par les militants du candidat d'Héritage. Raffi Hovannissian a d'ailleurs refusé de reconnaître les résultats et affirmé être le véritable vainqueur du scrutin. "Serzh Sarkisian doit devenir le premier président de l'Arménie à reconnaître la victoire du peuple. Notre peuple mérite d'avoir un président élu de jure" a-t-il déclaré.
L'ancien Premier ministre (1993-1996) Hrant Bagratian (Parti de la liberté, Azatutuyn) a dénoncé des "infractions massives" et indiqué qu'il "n'excluait pas des actions de protestation après le vote". L'élection présidentielle était surveillée par plus de 600 observateurs internationaux.
Les événements qui ont émaillé la campagne électorale ont été la tentative d'assassinat le 31 janvier contre Paruir Hairikian (Union pour l'auto-détermination nationale), qui a été blessé par balle à l'épaule dans le centre d'Erevan, et la grève de la faim d'Andreas Ghukasian qui souhaitait par ce moyen obtenir l'invalidation de la candidature du leader du Parti républicain (qu'il accusait de fraudes massives) et le boycott de l'élection présidentielle par les observateurs internationaux. L'ancien ministre des Affaires étrangères du Nagorny Karabakh (2004-2005), Arman Melikian, avait annoncé qu'il ne voterait pas le 18 février estimant que l'élection présidentielle serait entachée de fraude en faveur du chef de l'Etat.
De nombreuses personnalités de l'opposition avaient renoncé à se porter candidates au scrutin et notamment Gagik Tsarukian, leader d'Arménie prospère (BHK), et considéré comme l'unique rival potentiel du président sortant Serzh Sarkisian. La Fédération révolutionnaire Dashnaktsutyun (HHD), dirigée par Hrant Markarian, et le Congrès national arménien avaient refusé de présenter un candidat et choisi de ne soutenir aucune des personnalités en lice. Beaucoup ont vu dans leur retrait les conséquences d'un accord de ces partis avec le pouvoir en place plutôt que leur volonté de dénoncer une élection manquant de transparence.
La campagne a été polarisée sur les questions économiques, préoccupation prioritaire de la population dont 30% serait au chômage (le chiffre officiel est de 6% !) et un tiers (33%) vit au-dessous du seuil de pauvreté (établi à 67,40 €/mois). Depuis le début des années 1990, environ un million d'Arméniens (sur 3,2 millions d'habitants) ont quitté leur pays en quête d'un meilleur avenir.
En Arménie, le salaire moyen est de 225 €/mois. La croissance du PIB a atteint 7% en 2012. "En avant, vers l'Arménie riche !" a répété Serzh Sarkisian qui avait choisi ces mots comme slogan. Le président n'a pas hésité à promettre à ses compatriotes qu'ils verront bientôt la prospérité.
Agé de 58 ans, Serzh Sarkisian, originaire de Stepanakert, capitale du Nagorny Karabakh, est diplômé de la faculté de philologie de l'université d'Erevan. Nommé ministre de la Défense en 1993, il devient directeur du Conseil national de la sécurité et ministre de la Sécurité nationale deux ans plus tard. En 2006, il rejoint le Parti républicain dont il prend rapidement la présidence. En avril 2007, il succède au poste de Premier ministre à Andranik Margarian après le décès de ce dernier et remporte l'élection présidentielle du 19 février 2008, poste auquel il a donc été réélu cinq ans plus tard.
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