Le Président de la République sortant, Ivan Gasparovic, est arrivé en tête du 1er tour de l'élection présidentielle qui s'est déroulé le 21 mars en Slovaquie. Soutenu par 2 des 3 partis gouvernementaux - Direction-Démocratie sociale (SMER-SD) et Parti national (SNS) -, il a recueilli 46,70% des suffrages et a devancé Iveta Radicova, candidate de l'opposition - Union démocratique et chrétienne (SDKU)- qui a obtenu 38,05% des voix. Le Président sortant s'est imposé dans 5 des 8 régions du pays (Banska Bystrica, Kosice, Presov, Trencin et Zilina), Iveta Radicova dans les 3 autres (Bratislava, Trnava et Nitra).

Ces deux candidats s'affronteront lors d'un 2e tour le 4 avril prochain.

Frantisek Miklosko, ancien député soutenu par le parti Démocrates conservateurs de Slovaquie (KDS), est arrivé en 3e position avec 5,41% des suffrages, devant l'ancienne journaliste et leader de Forum libre (SF), Zuzana Martinakova, 5,12% des voix. Les 3 autres candidats - Milan Melnik, soutenu par le Mouvement pour une Slovaquie démocratique (LU-HZDS), l'ancienne députée Dagmar Bollova et le candidat du Parti communiste (KSS) Milan Sidor - ont recueilli respectivement 2,45%, 1,13% et 1,11% des suffrages.

La participation a été peu élevée, s'établissant à 43,63%, soit -4,31 points par rapport au 1er tour de la précédente élection présidentielle du 3 avril 2004. La plus forte participation a été enregistrée à Bratislava (47,87%), la plus faible à Kosice (38,86%).

"Je n'ai aucune raison d'avoir peur. Je fais confiance aux électeurs" a déclaré le Chef de l'Etat sortant. Ivan Gasparovic recueille cependant un résultat moindre que celui dont il était crédité par les enquêtes d'opinion. Certains sondages le donnaient même vainqueur lors du 1er tour. Un résultat supérieur à 50% des suffrages n'aurait cependant pas permis au Chef de l'Etat sortant de l'emporter le 21 mars compte tenu de la faible participation, inférieure à la moitié des inscrits, seuil obligatoire pour valider le scrutin.

Ivan Gasparovic a indiqué qu'il n'était membre d'aucun des partis politiques qui le soutenaient et réaffirmé qu'il défendait un programme social et se situait aux côtés du peuple. "La Slovaquie a besoin d'un Président qui comprend les citoyens et qui fait tout pour faire du pays un Etat ouvert et dans lequel les autres pays peuvent avoir confiance, d'un Président qui rassemble et qui sache trouver les bons compromis" a-t-il déclaré affirmant que la Slovaquie disposait d'un gouvernement plus stable que la République tchèque et qu'il était pour beaucoup dans cette stabilité. Il s'est dit confiant dans sa victoire le 4 avril prochain en dépit des médias qu'il accuse de soutenir Iveta Radicova.

Iveta Radicova a réalisé un meilleur résultat que celui dont la créditaient les enquêtes d'opinion. La candidate de l'opposition s'est dite surprise par l'étroitesse de l'écart la séparant d'Ivan Gasparovic lors de ce 1er tour. "Je me sens très forte. Dans la campagne pour le 2e tour, je vais montrer qui est réellement Iveta Radicova et qui est vraiment Ivan Gasparovic" a-t-elle déclaré, ajoutant "Les gens ont compris que la politique pouvait être quelque chose de correct et de décent, que les politiciens pouvaient aller droit au but et travailler à résoudre les problèmes quotidiens du peuple".

Elle pourrait bénéficier au 2e tour d'un meilleur report de voix des 5 autres candidats que son adversaire. Dokazeme to! (Nous le ferons !) annonce son slogan. Elle dispose maintenant de deux semaines pour rallier à sa cause à la fois les électeurs qui se sont prononcés pour les 5 autres candidats et les nombreux abstentionnistes.

"Iveta Radicova peut agir en médiatrice entre la coalition gouvernementale et les partis de l'opposition et trouver les moyens de les faire dialoguer en cette période de grave crise économique" a indiqué le leader de l'Union démocratique et chrétienne, Mikulas Dzurinda. "Il n'y a pas de différence entre la gauche et la droite, entre les sympathisants de l'Union démocratique et chrétienne et les proches de Direction-Démoratie sociale en ces temps de crise" a affirmé l'ancien Premier ministre (1998-2004), conscient de la nécessité pour Iveta Radicova, soutenue par les partis de l'opposition (outre l'Union démocratique et chrétienne, le Mouvement chrétien-démocrate, KDH, et le Parti de la coalition hongroise, SMK) de rassembler au-delà de son camp.

Selon l'analyste politique Peter Horvath, Ivan Gasparovic n'a pas fait, lors du 1er tour, le plein des votes des sympathisants de Direction-Démocratie sociale et du Parti national tandis qu'Iveta Radicova est parvenue à recueillir davantage de suffrages que ceux des proches des 3 partis qui la soutenaient.

Rastislav Toth considère que les électeurs de Frantisek Miklosko et Zuzana Martinakova se retrouvent face à un dilemme et pourraient choisir de ne pas voter lors du 2e tour. Ni Peter Horvath ni Rastislav Toth ne pensent que ces 2 candidats appelleront à se prononcer en faveur de l'un ou l'autre des vainqueurs du 1er tour. Enfin, Laszlo Ollos, politologue de l'université de Nitra, prévoit une augmentation de la participation lors du 2e tour le 4 avril : "Maintenant, les choses sont plus claires et la candidate de l'opposition a une chance réelle de victoire".

En cas de victoire lors du 2e tour le 4 avril prochain, Iveta Radicova deviendrait la première femme Présidente de la République en Slovaquie, mais également le premier Chef de l'Etat qui ne soit pas issu de l'ancien Parti communiste.

Source : Site internet de la présidence slovaque

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