Elections législatives en Lituanie, 12 octobre 2008

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Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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15 septembre 2008
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Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

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Elections législatives en Lituanie, 12 octobre 2008

PDF | 353 koEn français

La date des prochaines élections législatives lituaniennes a été fixée dès le 2 avril dernier par le Président de la République Valdas Adamkus. Le 12 octobre prochain, 2,7 millions d'électeurs lituaniens se rendront aux urnes pour renouveler les 141 membres du Seimas, Chambre unique du Parlement. 16 partis politiques participeront à ce scrutin législatif, ainsi que 18 candidats indépendants parmi lesquels l'ancien Premier ministre (1991-1992 et 1996-1999) Gediminas Vagnorius.

Après l'avoir un temps envisagé à l'exemple de l'Estonie, la Lituanie a finalement renoncé à expérimenter le vote par internet pour ce scrutin. Une nouveauté cependant : les candidats doivent désormais déposer leur déclaration de revenus auprès de la Commission électorale centrale ainsi qu'une caution de 2 151 litas (634,59 €). Ils doivent aussi signer un document écrit dans lequel ils s'engagent à participer de façon honnête au scrutin et à ne pas corrompre l'électorat.

La campagne électorale a débuté le 12 septembre.

Le 12 octobre prochain, les Lituaniens sont également appelés à se prononcer par référendum sur la poursuite du fonctionnement de la centrale nucléaire d'Ignalina. Ils doivent répondre à la question suivante : "Approuvez-vous le fait que la centrale d'Ignalina continue à fonctionner jusqu'à ce qu'une nouvelle centrale soit construite ?".

Lors de son entrée dans l'Union européenne en 2004, la Lituanie s'était engagée à ce que la centrale soit entièrement arrêtée en 2009. Vilnius a plusieurs fois tenté de convaincre Bruxelles du fait qu'Ignalina pouvait fonctionner jusqu'en 2015, date à laquelle les Etats baltes et la Pologne doivent conjointement construire une nouvelle centrale nucléaire en remplacement d'Ignalina. Le ministre de l'Economie Arturas Dainius a affirmé qu'en prenant une décision unilatérale sur Ignalina, la Lituanie violerait son traité d'accession à l'Union européenne. "Quel est l'objectif de ce référendum ? Recevoir le mandat de la nation à défaut de celui de l'Union européenne ou ouvrir des négociations ?" s'est interrogé le leader du parti d'opposition Union pour la patrie-Conservateurs (TS-LK), Andrius Kubikius. La centrale nucléaire d'Ignalina revêt une importance particulière pour la Lituanie qui souhaite diminuer sa dépendance à l'égard du gaz et de l'électricité russes.

Ce référendum ne sera que consultatif. La participation de la moitié des inscrits est indispensable pour qu'il puisse être considéré comme valide. Même si la majorité des électeurs votent en faveur de la poursuite du fonctionnement d'Ignalina, le Seimas devra ratifier cette décision pour qu'elle devienne effective. Selon la dernière enquête d'opinion réalisée fin août par l'institut Apklausos, 74% des électeurs s'apprêteraient à voter en faveur de la poursuite du fonctionnement d'Ignalina, 10% y seraient opposés et 15% n'auraient pas encore pris leur décision. La moitié des Lituaniens (49,3%) se disent convaincus que la centrale est sûre.

Le système politique

La Lituanie possède un Parlement monocaméral, le Seimas, de 141 membres, élus tous les 4 ans selon un mode de scrutin mixte. 71 députés sont désignés au système majoritaire et 70 au scrutin proportionnel. Un parti politique doit impérativement recueillir 5% des suffrages exprimés pour être représenté au Parlement (7% dans le cas d'une coalition). Dans les circonscriptions votant au scrutin majoritaire, tout candidat obtenant la majorité absolue des suffrages, sous condition que la participation atteigne au moins 40%, est déclaré élu dès le 1er tour de scrutin. Si la participation est inférieure à 40%, le candidat, ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages et les voix d'au moins 1/5e des inscrits, est déclaré élu. Tout parti souhaitant participer aux élections législatives doit posséder au minimum 1 000 adhérents.

8 partis politiques sont représentés dans l'actuel Seimas :

- le Parti du travail (DP), créée en 2003 par le milliardaire d'origine russe Viktor Ouspaskitch, possède 39 sièges ;

- le Parti social-démocrate (LSP), dirigé par le Premier ministre Gediminas Kirkilas qui a remplacé à la tête du parti l'ancien Premier ministre (2001-2006) Algirdas Mykolas Brazauskas le 19 mai 2007, compte 20 députés ;

- l'Union libérale-Union du centre (LLC-LSC), membre de la coalition gouvernementale et dirigée par Arturas Zuokas, compte 18 députés ;

- la Nouvelle Union-Parti social libéral (NS-SL), membre de la coalition gouvernementale, fondé en 1998 et dirigé par le ministre de l'Environnement, possède 11 élus ;

- Pour l'ordre et la justice (TT), dirigé par l'ancien Président de la République Rolandas Paksas (qui a été destitué de sa fonction de Chef de l'Etat par le Seimas le 6 avril 2004 après avoir été reconnu coupable d'avoir violé la Constitution en accordant illégalement la nationalité lituanienne à Iouri Borisov, homme d'affaires russe et principal financier de sa campagne électorale pour l'élection présidentielle des 22 décembre 2002 et 5 janvier 2003, d'avoir violé les secrets d'Etat en révélant à ce même homme des informations confidentielles et enfin d'avoir favorisé ses amis lors de la privatisation d'une société d'autoroutes) compte 11 députés ;

- l'Union de la patrie-Conservateurs (TS-LK), parti du père de l'indépendance lituanienne Vytautas Landsbergis, dirigé par Andrius Kubikius, possède 25 sièges ;

- le Parti des paysans (LVP), devenu en février 2006 l'Union paysanne populaire (LVLS) formée du Parti des paysans (LVP) et du Nouveau Parti démocratique (NDP). Dirigé par Kazimiera Danute Prunskiene qui fût la première Premier ministre de la Lituanie après que le pays a recouvré son indépendance (1990-1991), le parti possède 10 élus ;

- l'Action électorale polonaise (LLRA), fondée en 1994 et représentant la minorité polonaise de Lituanie et dirigée par Waldemar Tomaszewski, compte 2 députés.

Les enjeux des élections législatives

Premier ministre depuis le 18 juillet 2006, le leader social-démocrate Gediminas Kirkilas espère bien conserver son poste après le scrutin du 12 octobre prochain. Il l'a affirmé dans un entretien au journal Kauni Diena : "Le nouveau gouvernement ne pourra être formé sans les sociaux démocrates". Mis en minorité à la fin de l'année 2007 sur des suspicions de corruption et privé du soutien de l'Union de la patrie-Conservateurs depuis l'été précédent, Gediminas Kirkilas est finalement parvenu le 28 janvier dernier à former un nouveau gouvernement avec le soutien de la Nouvelle union-Parti social libéral. La coalition gouvernementale regroupe le Parti social-démocrate, l'Union paysanne, l'Union libérale-Union du centre, le Parti civique démocrate et la Nouvelle union-Parti social libéral.

L'économie lituanienne est florissante, voire en situation de surchauffe. Le PIB devrait croître de 4% cette année et descendre à 2,3% en 2009. Le déficit budgétaire est important (13,5% du PIB) mais le principal problème du pays est l'inflation qui ne cesse d'augmenter et a atteint en juin dernier son taux le plus élevé depuis 10 ans, 12,6%. La hausse des prix devrait atteindre 12,5% cette année avant de décliner à 7% en 2009. La Lituanie a renoncé à introduire l'euro en janvier 2007 à cause du niveau de son inflation qui ne respectait pas les critères de Maastricht. Le gouvernement prévoit désormais d'adopter la monnaie unique après 2010 et probablement pas avant 2012. A la fin du mois de juin dernier, un groupe de députés ont voté une résolution pour que le prix du litas ne soit plus fixé sur celui de l'euro. Le gouvernement et les analystes financiers ont affirmé qu'une telle décision serait dommageable pour la Lituanie sur le plan économique et nuirait à sa réputation internationale. Le litas est lié à l'euro depuis 1994.

La demande domestique a reculé et la croissance s'est ralentie de façon beaucoup plus rapide que prévu. Le gouvernement assure que le budget de 2009 sera à l'équilibre et que l'inflation va se stabiliser dans les prochains mois avant de décliner. "L'inflation s'est stabilisée en Lituanie bien qu'à un niveau élevé mais le taux moyen continue de monter dans l'eurozone" a déclaré le ministre des Finances Rimantas Sadzius (LSP) fin août.

L'Union libérale-Union du centre espère remporter entre 25 et 30 sièges le 12 octobre. Son leader, l'ancien maire de Vilnius, Arturas Zuokas, postule au poste de Premier ministre. Hausse des salaires et des pensions de retraite (qui seraient fixées à 1 500 litas - 434,5 €), baisse de 20 points de l'impôt sur le revenu et refus de la poursuite du fonctionnement de la centrale nucléaire d'Ignalina, tels sont les principaux points de son programme. "Nous pouvons former un gouvernement qui offrira de nouvelles solutions et des réels changements. Nous devons amener la Lituanie dans les 15 pays les plus heureux du monde" a déclaré Arturas Zuokas.

L'actrice Grazina Baikstyte a rejoint la Nouvelle Union-Parti social libéral. "Ce n'est pas le parti qui m'a choisie mais moi qui ai choisi le parti. Je vais m'efforcer de travailler à l'amélioration de la situation de la culture avec la Nouvelle Union-Parti social libéral" a-t-elle déclaré. En janvier dernier, le parti avait surpris en rejoignant le gouvernement de Gediminas Kirkilas après avoir décliné l'invitation et répété qu'il souhaitait rester dans l'opposition constructive. Arturas Paulauskas ne cache pas son ambition de devenir le prochain Premier ministre.

En mai dernier, l'Union de la patrie-Conservateurs a décidé d'unir ses forces au Parti chrétien démocrate. "Nous sommes tous deux des partis de droite en compétition auprès des mêmes électeurs" a déclaré le député Rasa Jukneviciene, concluant "nous voulons un centre droit plus fort". Par cette alliance, les conservateurs souhaitent élargir leur base électorale qui est majoritairement constituée de personnes diplômées et plus âgées que la moyenne de la population. Le Parti chrétien démocrate, héritier du parti dominant de la Lituanie durant l'entre deux guerres, recrute principalement parmi la population rurale et les plus pratiquants des Lituaniens.

L'Union de la patrie-Conservateurs négocie la formation d'une coalition avec le Mouvement libéral, populaire auprès des étudiants et des jeunes entrepreneurs. Le parti souhaite rallier à elle plusieurs organisations apolitiques et personnalités publiques. Lors de l'élection législative partielle des 7 et 21 octobre derniers, l'Union de la patrie-Conservateurs a soutenu Kestukis Cinlinskas, avocat spécialiste des droits de l'Homme. Avec 55,33% des voix, ce dernier a battu le leader du Parti du travail, Viktor Ouspaskitch, qui n'a recueilli que 42,73%. L'Union de la patrie-Conservateurs espère de cette façon restaurer la confiance des Lituaniens dans leur Parlement.

L'Union de la patrie-Conservateurs s'est également établie sur internet pour ce scrutin et est présente sur YouTube, MySpace et SecondLife. "Nous essayons de toucher les jeunes et les personnes les plus diplômées qui sont celles qui utilisent internet. C'est une façon d'impliquer les gens qui ne sont généralement pas engagés en politique. Avec internet, ils n'ont pas à lire ou à regarder de longs débats à la télévision" indique Andrius Kubilius.

Le parti populiste de l'ancien Président de la République Rolandas Paksas, Pour l'ordre et la justice, a exposé "les changements à venir dans notre pays" et affirmé ne "pas avoir peur des responsabilités". "Selon moi, il n'y a aucune différence entre le Parti social-démocrate et l'Union de la patrie-Conservateurs" affirme Rolandas Paksas qui assure que son parti recueillera plus de suffrages que ce que prédisent les enquêtes d'opinion lors du scrutin du 12 octobre.

Le résultat que réalisera le Parti du travail reste l'une des principales inconnues de ce scrutin. Son leader, l'ancien ministre (décembre 2004-juin 2005) de l'Economie Viktor Ouspaskitch – un poste dont il avait démissionné après que la commission d'éthique l'avait accusé d'utiliser ses fonctions pour promouvoir des intérêts particuliers - , et qui s'était enfui à Moscou en mai 2006 après avoir été accusé d'avoir omis de déclarer 8 millions de litas (2,32 millions €) de revenus et 7 millions de litas (2,03 millions €) de dépenses aux services fiscaux, est finalement rentré en Lituanie le 26 septembre 2007 où il a été immédiatement arrêté avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Une caution de 1,5 million de litas (0,43 million €) a été versée pour sa libération. Viktor Ouspaskitch a signé une promesse écrite de ne pas s'enfuir de Lituanie. Du 18 au 31 juillet derniers, il a été autorisé à rendre visite à sa mère à Arkhangelsk (Russie). Les 7 et 21 octobre 2007, il a échoué à retrouver son siège de député lors de l'élection législative partielle d'Alytus et donc à retrouver une immunité parlementaire. Nombreux sont les responsables politiques qui redoutent le retour de celui qui représentait finalement peu de danger en Russie mais qui, à Vilnius, est susceptible de créer le trouble, tout en se faisant passer pour la victime d'une persécution politique, voire pour un martyr. Viktor Ouspaskitch a d'ailleurs toujours affirmé que les accusations dirigées contre lui étaient motivées politiquement et qu'elles ne visaient qu'à déstabiliser son parti. "Le Parti du travail est déjà très populaire. Je ne dis pas que les enquêtes d'opinion mentent mais les reportages donnent souvent de mauvaises informations sur le parti" a-t-il affirmé.

"Le Parti du travail compte sur lui et l'attend pour retrouver son poids. Tout repose sur son succès à l'élection partielle" indiquait le professeur de science politique, Algis Krupacivius, à la veille de l'élection législative partielle d'octobre 2007. "Mon résultat est bon si vous considérez que je n'ai pas pu rencontrer les électeurs" avait d'ailleurs à l'époque analysé le leader populiste au lendemain du scrutin. Difficile de savoir quel résultat le Parti du travail obtiendra le 12 octobre, mais il est évident que le retour de son leader devrait lui être bénéfique.

Depuis plusieurs années, la Lituanie est confronté à l'inexorable avancée des partis populistes contre laquelle elle peine à trouver un antidote. En dépit des différences existant par exemple entre Pour l'ordre et la justice et le Parti du travail, certains analystes vont jusqu'à imaginer une union des deux partis appuyée par l'Union paysanne populaire de Kazimiera Danute Prunskiene à l'issue des élections du 12 octobre capable de contrer les deux grands partis de gouvernement : le Parti social-libéral et l'Union de la patrie-Conservateurs, et leurs alliés l'Union libérale-Union du centre et la Nouvelle union-Parti social-libéral.

Lors des dernières élections municipales du 25 février 2007, l'Union de la patrie-Conservateurs avait remporté le plus grand nombre de suffrages (17% des voix) et 256 mandats mais le Parti social-démocrate avait obtenu un nombre supérieur de sièges (302). Pour et la justice était arrivé en 3e position, recueillant 13% des suffrages.

A l'issue du scrutin, le leader de l'Union de la patrie-Conservateurs, Andius Kubilius, avait déclaré que les élections municipales avaient révélé un recul du populisme en Lituanie, les électeurs étant, selon lui, revenus vers les partis traditionnels. "Aussi étrange que cela puisse paraître, nous avons touché les proches de la gauche comme les sympathisants de la droite. Une partie de l'électorat conservateur s'est tourné vers nous et ce qui est surprenant puisque habituellement on nous dit concurrents du Parti du travail. Nous avons cette fois vu revenir vers nous des électeurs du Parti du travail" avait affirmé le leader de Pour l'ordre et la justice, Rolandas Paksas.

Selon les dernières enquêtes d'opinion, seuls 5 partis devraient être en mesure de dépasser le seuil de 5% des suffrages exprimés indispensables pour être représentés au Seimas lors des élections législatives du 12 octobre : l'Union de la patrie-Conservateurs-Parti chrétien-démocrate, Pour l'ordre et la justice, le Parti du travail, le Parti social-démocrate et l'Union paysanne populaire. Les résultats de chacun de ces partis dépendront beaucoup de la participation. Plus celle-ci sera élevée, plus grandes seront les chances des partis de gouvernement, plus elle sera faible, plus le scrutin devrait être favorable aux partis populistes.

Rappel des résultats des élections législatives des 10 et 24 octobre 2004 en Lituanie

Participation : 36,71% et 46,8%

Source : Commission électorale centrale lituanienne

Elections législatives en Lituanie, 12 octobre 2008

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