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Élections législatives en Slovénie, le point sept jours avant le scrutin

Actualité

Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

-

3 octobre 2004
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Deloy Corinne

Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

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Fondation Robert Schuman

A une semaine des élections législatives qui se dérouleront le 3 octobre prochain, deux mouvements contraires se dessinent à travers les enquêtes d'opinion. Les personnes interrogées sont en effet de plus en plus nombreuses à déclarer souhaiter un changement d'équipe dirigeante alors que dans le même temps, le Parti libéral démocrate (LDS), actuellement à la tête du pays, se maintient en première position dans l'ensemble des sondages. Plus de la moitié des personnes interrogées (58,5%) se déclarent en faveur d'un changement de politique et de gouvernement selon la dernière enquête d'opinion publiée le 22 septembre par l'hebdomadaire politique Mag, un résultat en hausse de six points par rapport à celui obtenu à la même question trois semaines auparavant. Dans la même enquête, le Parti libéral démocrate figure toujours en tête des sondages, recueillant 29% d'intentions de vote, contre 25,4% à son principal rival le Parti démocrate (SDS). En troisième position se trouve Nouvelle Slovénie (Nsi) qui obtient 15,4% des voix, suivie de la Liste unie des sociaux démocrates (ZLSD), 10%. Deux autres formations passent tout juste la barre des 4% des suffrages exprimés : le Parti populaire (SLS), qui recueille 4,4% et le Parti national (SNS), 4%. Enfin, le Parti démocratique des retraités (DeSUS) obtient 3,8% des voix, le Parti de la jeunesse (SMS), 2,2% ; les deux formations non parlementaires, Notre Slovénie (SNJ) et Slovénie active (AS), recueillent respectivement 2,2% et 1,6% des suffrages. De plus, les analystes politiques estiment que le taux de participation devrait atteindre 60%.

Le Parti libéral démocrate et le Parti démocrate partagent des programmes économiques relativement similaires, chacune des deux formations présentant de nombreuses mesures sociales. Interrogés le 11 septembre dernier par le quotidien Delo, les deux prétendants au poste de chef du gouvernement en cas de victoire de leur formation, Anton Rop (LDS) et Janez Jansa (SDS) ont cependant affiché leurs différences dans leurs visions de l'avenir de la Slovénie. L'actuel Premier ministre Anton Rop a tenu à mettre en avant les succès de son gouvernement durant son mandat (développement économique et amélioration du niveau de vie de la population, adhésion à l'Union européenne, future adoption de l'euro, etc.). Le leader du Parti libéral démocrate, dont le slogan de campagne est « Ensemble, nous changeons la Slovénie », a promis que son prochain mandat serait centré sur les entreprises, l'éducation, la recherche et l'innovation. De son côté, Janez Jansa promet d'améliorer l'accès aux soins et à l'éducation, de développer la politique environnementale et d'assurer à tous un revenu décent. Le leader du Parti démocrate est également opposé au projet de l'actuel gouvernement de diviser la Slovénie en trois régions (Ljubljana, Maribor et Koper) et plaide pour plus de décentralisation avec l'établissement de douze ou quatorze régions.

La quasi totalité des ministres et un grand nombre de députés sortants (vingt-six sur trente-quatre) du Parti libéral démocrate se présenteront aux suffrages des électeurs le 3 octobre prochain. Dusan Mramor, ministre des Finances, est le seul membre de l'équipe gouvernementale à ne pas briguer de mandat à l'Assemblée nationale. Du côté de la Liste unie des sociaux-démocrates, partenaire du LDS au gouvernement, Rado Bohinc, ministre de l'Intérieur, et Andreja Rihter, ministre de la Culture, sont candidats à la réélection. Seul Borut Pahor, devenu porte-parole du Parlement après avoir été élu député européen le 13 juin dernier, ne participe pas au scrutin.

Vingt-cinq listes se présentent aux suffrages des électeurs pour ces élections législatives, contre vingt-trois lors du dernier scrutin du 15 octobre 2000. Parmi elles figurent huit listes composées par des formations actuellement membres du Parlement, quatorze formées par des partis non parlementaires, trois listes non partisanes (Pour une Slovénie des entrepreneurs, la Liste de juin et Union pour une Slovénie juste et indépendante). Trois personnalités indépendantes seront également candidates à ce scrutin législatif ; il s'agit de Stefan Hudobivnik qui se présente à Novo Mesto, de Mihael Svanjak et Marko Brecelj à Postojna.

Une seule personne, l'actuel député Roberto Battelli, sera candidate pour représenter la communauté italienne de Slovénie au Parlement et cinq personnes pour la communauté hongroise. Outre l'actuel député, Maria Pozsonec, il s'agit de Josef Kocon, maire de Lendava, Franc Vida, homme d'affaires de Trimlinov, Gyoergy Tomka, président du Conseil de la communauté nationale hongroise de Pomurje et Janez Bogdan, ingénieur agronome de Goricko. Rappelons que les minorités hongroise et italienne disposent chacune d'un siège à l'Assemblée nationale, sièges qui leur sont garantis par la Constitution slovène.

Enfin, on notera que la Liste de juin est la formation comprenant le plus grand nombre de femmes parmi ses candidats (55%) ; le Parti libéral démocrate présente quant à lui 28% de candidates, contre 11% pour le Parti démocrate, le chiffre le plus faible de l'ensemble des listes en course pour les élections législatives.

Le Parti démocrate, Nouvelle Slovénie et le Parti populaire ont clairement affiché leur intention de gouverner ensemble en cas de victoire. S'il l'emporte, le Parti libéral démocrate devrait quant à lui reconduire son alliance gouvernementale avec le Parti démocratique des retraités et la Liste unie des sociaux-démocrates.

Mais les élections législatives devraient en grande partie se jouer sur la participation. En effet, moins le nombre d'électeurs se rendant aux urnes sera important, plus les formations d'opposition que sont le Parti démocrate et Nouvelle Slovénie, qui disposent des électeurs les plus motivés et les plus disciplinés, auront de chance de s'imposer. Sept électeurs sur dix (69,9%) s'étaient rendus aux urnes lors du dernier scrutin du 15 octobre 2000, une participation qui enregistre cependant un recul régulier depuis le début des années quatre vingt-dix. En outre, le 13 juin dernier, les Slovènes, pourtant considérés comme les plus europhiles des nouveaux Etats membres de l'Union, ont pourtant figuré parmi les plus abstentionnistes des Vingt-cinq. Cette forte abstention s'est d'ailleurs accompagné d'une victoire des formations de l'opposition. La mobilisation des électeurs constituera donc bien en Slovénie l'élément déterminant des élections législatives du 3 octobre prochain.

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