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Élection présidentielle en Lituanie, le point une semaine avant le scrutin

Actualité

Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

-

13 juin 2004
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Deloy Corinne

Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

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Fondation Robert Schuman

Le 26 mai dernier, la Cour constitutionnelle lituanienne a définitivement ôté tout espoir à Rolandas Paksas d'être réélu Président de la République en publiant un arrêt interdisant à tout Président destitué d'être un jour réélu. La décision de la Cour est sans appel.

Rappelons que l'ancien Président de la République, Rolandas Paksas, a été destitué de ses fonctions par le Seimas, Parlement monocaméral de la République balte, le 6 avril dernier. Les députés l'ont reconnu coupable d'avoir violé la Constitution, violé les secrets d'Etat et favorisé ses amis dans l'attribution d'une société d'autoroutes lors de sa privatisation. Rolandas Paksas a toujours nié l'ensemble des accusations portées contre lui et affirme être victime d'un complot.

« Si quelqu'un pense que je céderai du terrain, il se trompe » déclarait Rolandas Paksas au Figaro le 17 février dernier, témoignant de sa volonté de rester au centre de la scène politique lituanienne. « S'ils m'arrêtent sur ce point (l'élection présidentielle), je ne vais pas abandonner et conduirai mes hommes au Parlement » affirmait-il encore le 17 avril lors de l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle et faisant allusion aux prochaines élections législatives qui se dérouleront à l'automne. En dépit de son absence lors de ce scrutin présidentiel, il n'est donc pas exclu que Rolandas Paksas revienne sur le devant de la scène d'ici quelques mois.

Le 28 mai dernier, la Commission électorale a officiellement déclaré valides les candidatures de cinq personnalités pour le premier tour du scrutin présidentiel qui se déroulera en Lituanie le même jour que les élections européennes, soit le 13 juin prochain.

Ces cinq personnalités sont les suivantes :

Valdas Adamkus, 77 ans, ancien Président de la République (1999-2003) ;

Petras Austrevicius, ancien négociateur en chef de la Lituanie avec l'Union européenne. Se déclarant « candidat sans parti et sans engagements quelconques », il est cependant soutenu par l'Union de la patrie-Conservateurs (TS-LK) et le Parti démocratique du travail (LDDP), formation créée à l'automne 2003 par Viktor Ouspaskitch et actuellement la plus populaire de Lituanie ;

Kazimiera Prunskiene, 61 ans, ancien Premier ministre, candidate du Parti des paysans -Parti de la Nouvelle démocratie (LVP - NDP);

Ceslovas Jursenas, 65 ans, successeur d'Arturas Paulauskas à la tête du Seimas, et vice président du Parti social-démocrate (LSDP) actuellement au pouvoir ;

Vilija Blinkeviciute, ministre du Travail et des Affaires sociales, candidate d'Union nouvelle-Sociaux libéraux (NS-SL).

Le leader du parti des Conservateurs allié à l'Union de la patrie, Andrius Kubilius, a regretté que l'ancien Président Valdas Adamkus ait décidé de faire acte de candidature à cette élection présidentielle, contribuant ainsi à diviser les forces de droite. Le TS-LK s'est engagé en faveur de Petras Austrevicius qu'il juge mieux à même de prendre le dessus sur ses trois rivaux issus des formations de gauche. Andrius Kubilius a également prédit qu'aucun de candidats sociaux-démocrates ne passerait le cap du premier tour et que le duel final verrait s'affronter Petras Austrevicius et Valdas Adamkus.

De son côté, Petras Austrevicius a tenu à préciser qu'il ne sollicitait aucun soutien financier venant de formations politiques et qu'il ne se sentait tenu par aucun parti. A la mi-mai, la député Irena Degutiene, membre de l'Union de la patrie, formation qui s'est engagée aux côtés de l'ancien négociateur en chef de la Lituanie avec l'Union européenne, a publiquement demandé à Petras Austrevicius de prendre ses distances par rapport au Parti démocratique du travail qui appelle à voter en sa faveur. Vytautas Landsbergis, ancien leader de l'Union de la patrie et père de l'indépendance du pays, a également déclaré préjudiciable le soutien du LDDP au candidat Petras Austrevicius.

Formation politique la plus populaire du pays – elle est largement en tête de toutes les enquêtes d'opinion concernant les élections européennes - le Parti démocratique du travail a été fondé à l'automne 2003 par le député millionnaire, Viktor Ouspaskitch. Arrivé en Lituanie en 1985, soit quelques années seulement avant l'indépendance du pays, l'homme d'affaires d'origine russe dirige une holding regroupant une douzaine de sociétés employant environ quatre mille salariés. Viktor Ouspaskitch, qui n'est candidat ni au scrutin présidentiel ni aux élections européennes, sera en revanche candidat potentiel à la succession de Algirdas Brazauskas (LSDP) au poste de Premier ministre lors des élections législatives qui se tiendront à l'automne prochain. Le leader du LDDP a appartenu précédemment au Parti social libéral, allié du Parti social-démocrate (LSDP) actuellement au pouvoir, avant de fonder sa propre formation. Après la percée de Respublica en Estonie, le Parti démocratique du travail, formation populiste, pourrait bien devenir à l'occasion des prochaines élections législatives la principale formation du pays.

L'ancien Président Valdas Adamkus est, dans toutes les enquêtes d'opinion, le grand favori de cette élection présidentielle. Si la politique étrangère a été la grande affaire de son premier mandat (1999-2003), Valdas Adamkus a affirmé que s'il est élu, il se consacrerait davantage à la situation intérieure lors de son deuxième mandat. Il a également souhaité que les événements récents permettent à la population de mieux comprendre ce qu'était le populisme et de prendre conscience de la menace qu'il représentait pour le pays. « Je suis sûr que le peuple lituanien a compris la leçon » a-t-il déclaré fin mai. Les résultats d'une enquête d'opinion sur l'image des institutions politiques auprès de la population, réalisée début mai par l'institut Vilmorus et publiée dans le Lietuvos Rytas, ont montré que la décision de destituer Rolandas Paksas avait contribué à améliorer l'image de la fonction présidentielle auprès des Lituaniens.

Selon le sondage publié par l'institut d'opinion Spinter Tyrimai le 2 juin dernier, Valdas Adamkus recueillerait 26,5% des suffrages lors du premier tour de l'élection présidentielle prochaine. Il serait suivi de Vilija Blinkeviciute (NS-SL), qui obtiendrait 14,4% des voix, et de Petras Austrevicius, 12,4%. Kazimiera Prunskiene serait soutenue par 8,5% des électeurs et Ceslovas Jursenas par 7,2% d'entre eux. 15% des personnes interrogées se déclaraient encore indécises pour le scrutin. Selon les enquêtes d'opinion, en l'absence de l'ancien Président Rolandas Paksas, son électorat se déclare prêt à voter le 13 juin en faveur de Kazimiera Prunskiene. Rappelons que la candidate du Parti des paysans-Parti de la Nouvelle démocratie s'était opposée à la destitution de Rolandas Paksas qui a récemment réaffirmé qu'il ne soutenait aucun des candidats à l'élection présidentielle.

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