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Élection présidentielle en Autriche, 25 avril 2004

Actualité

Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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25 avril 2004
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Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

Robert Schuman Fondation

Fondation Robert Schuman

Le 25 avril prochain, les Autrichiens éliront leur Président de la République. Celui-ci succèdera à Thomas Klestil, élu une première fois le 26 avril 1992 comme membre du Parti populaire (ÖVP) et réélu une deuxième fois le 19 avril 1998 comme candidat indépendant.

La Présidence de la République autrichienne est un poste essentiellement honorifique. Le Président assume les fonctions de commandant en chef des armées et nomme les ambassadeurs. Il possède également le pouvoir de dissoudre le Conseil national (Nationalrat), Chambre basse du Parlement, ou de destituer le gouvernement fédéral, pouvoirs dont il ne fait toutefois usage que sur proposition de ces organes eux-mêmes.

Le Président est élu pour six ans et son mandat n'est renouvelable qu'une seule fois. Tout candidat à la fonction présidentielle doit être âgé d'au moins trente cinq ans et recueillir au moins six mille signatures d'électeurs ou obtenir le soutien d'au moins cinq membres du Conseil national.

Deux personnalités sont officiellement candidates à la fonction présidentielle. Il s'agit de :

Benita Ferrero-Waldner, 55 ans, candidate du Parti populaire (ÖVP) et actuelle ministre des Affaires étrangères du gouvernement de M. Wolfgang Schüssel ;

Heinz Fischer, 65 ans, candidat du Parti social-démocrate (SPÖ) et actuel vice-président du Parlement.

Tout candidat recueillant plus de la moitié des votes est élu au premier tour. Un second tour est organisé si aucun candidat ne parvient à ce résultat. Dans ce cas, un nouveau candidat peut remplacer l'un de ceux qui se présentait au premier tour.

Dans le cas où un seul candidat se présenterait, un référendum serait organisé. Cette mesure a été instituée en 1982 afin d'éviter qu'un Président soit élu sans avoir à faire de réelle campagne électorale.

Le vote est obligatoire pour cette élection dans les quatre Länder du Tyrol, de Carinthie, de Styrie et de Vorarlberg.

Franz Fiedler, président de la Cour des Comptes, avait un temps envisagé de se présenter à cette élection avant de finalement renoncer à sa candidature. Membre du Parti populaire, Franz Fiedler avait le soutien du Parti libéral (FPÖ) de Jörg Haider. Pour justifier son retrait, il a indiqué ne pas être en mesure « de nommer les bailleurs de fonds qui souhaitaient financer sa campagne ». De son côté, Wolfgang Pötl, propriétaire d'une ligne téléphonique érotique, n'a pu se présenter faute d'avoir recueilli le nombre nécessaire de signatures.

Benita Ferrero-Waldner a déclaré le 17 mars dernier qu'elle accepterait, si elle était élue Présidente de la République, de voir entrer Jörg Haider au gouvernement. « S'il a obtenu la légitimité démocratique, je serai à coup sûr aimable avec lui. Le Président est tenu d'accepter la prestation de serment de toute personne élue en mesure de former un gouvernement » a t-elle déclaré. En février 2000, le Président Thomas Klestil s'était opposé à ce que le leader du Parti libéral entre dans le cabinet dirigé par Wolfgang Schüssel. Le 8 avril dernier, le candidat du Parti social-démocrate a également affirmé qu'il accepterait de faire éventuellement prêter serment à Jörg Haider. « Il n'y a pas de raisons de dire que tel ou tel parti ne peut pas être représenté au gouvernement, les élections sont démocratiques en Autriche et les résultats doivent être reconnus » a déclaré Heinz Fischer.

A quelques semaines des élections européennes et d'élections régionales dans le Land du Voralberg, l'élection présidentielle du 25 avril prochain sera l'occasion de faire le point sur les rapports de force entre les différentes formations politiques autrichiennes et de mesurer la popularité du chancelier Wolfgang Schüssel.

Rappel des résultats de l'élection présidentielle autrichienne du 19 avril 1998:

Participation : 73,85%

Source Les pays d'Europe occidentale, n° 5 097-98, Paris, La Documentation française, 1999

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