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Corinne Deloy
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Alar Karis a été élu président de la République d'Estonie le 31 août à l'issue du 2e tour de scrutin par les 101 membres du Riigikogu, chambre unique du Parlement. Unique candidat en lice, il a recueilli les suffrages de 72 députés, soit 4 de plus que la majorité exigée des 2/3 (68 voix). Alar Karis était soutenu par les 2 principaux partis politiques: le Parti du centre (K), dirigé par Jüri Ratas, et le Parti de la réforme (ER) de la Première ministre, Kaja Kallas.
Pro Patria (Isamaa, I) et le Parti social-démocrate (SDE), qui n'avaient donné aucune consigne de vote lors du 1er tour, ont finalement décidé le 31 août d'apporter leur soutien à Alar Karis.
Les 19 élus du Parti conservateur populaire (EKRE) avaient choisi de ne pas participer au vote. Le parti avait souhaité présenter son propre candidat en la personne de Henn Polluaas, président du Riigikogu, mais avait dû y renoncer faute de pouvoir obtenir le soutien d'au moins 21 députés.
Le 30 août, lors du 1er tour de scrutin, Alar Karis avait obtenu 63 voix, soit 5 de moins que nécessaire. 79 députés avaient pris part au vote, 16 avaient déposé un bulletin blanc.
Agé de 63 ans et originaire de Tartu, Alar Karis est le directeur du Musée national situé dans cette municipalité. Diplômé de la faculté de médecine vétérinaire de l'université des sciences de la vie d'Estonie, Alar Karis est un généticien moléculaire et un biologiste du développement. A l'issue de ses études, il embrasse la carrière d'enseignant dans l'école dont il est issu. Il a ensuite exercé les fonctions de recteur, toujours dans cette même université, entre 2003 et 2007 avant d'être nommé recteur de l'université de Tartu en 2007. En 2012, il est nommé auditeur général puis, en 2017, directeur du Musée national estonien.
Le nouveau président de la République a déclaré qu'il s'engagerait dans les domaines qu'il connaît le mieux et qui lui tiennent particulièrement à cœur, à savoir l'éducation, la science et l'innovation. "L'Estonie doit se donner comme priorité d'être une nation éduquée. Nous devons nous fixer pour objectif d'en faire le pays à la population la plus instruite, pas seulement pour figurer parmi les cinq nations les plus instruites mais pour être la nation la plus éduquée au monde. Je pense que les prérequis pour cela sont présents car si nous regardons nos résultats aux tests PISA, les jeunes Estoniens figurent en haut du classement".
Il possède peu d'expérience en matière de politique extérieure, alors qu'il s'agit d'une part importante des fonctions du chef de l'Etat. Il a indiqué qu'il suivrait l'exemple de la présidente sortante, Kersti Kaljulaid.
Enfin, interrogé sur le mode d'élection du président, Alar Karis a indiqué qu'un débat devait avoir lieu dès que possible si l'on souhaite amender le système. "Les discussions doivent se tenir maintenant, pas lorsque nous serons à la veille de la prochaine élection" a-t-il indiqué, soulignant qu'il n'était pas opposé à l'actuel mode de désignation qui est tout à fait constitutionnel.
Le Parti du centre a déclaré qu'il déposerait un projet de loi pour pour transformer le scrutin en vote au suffrage universel direct. Pour le parti de Jüri Ratas, le système actuel n'est pas propice à une véritable campagne électorale ou à un débat sur les enjeux auxquels l'Estonie doit faire face et sur les objectifs qui doivent être les siens. Le Parti du centre souhaite soumettre son texte au Riigikogu au début de la session d'automne qui débute mi-septembre.
Alar Karis prendra officiellement ses fonctions et succédera à Kersti Kaljulaid au château de Kadriorg, résidence du chef d'Etat, le 11 octobre prochain.
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