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Élections en Europe
Corinne Deloy
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Les grands enseignements
Plusieurs leçons peuvent être tirées des 9e élections européennes qui se sont déroulées dans les 28 Etats membres entre le 23 et le 26 mai et lors desquelles plus de 400 millions d'électeurs ont désigné 751 députés.
Tout d'abord, on observe un recul des deux principaux partis politiques européens - le Parti populaire européen (PPE), à droite, et les Socialistes et Démocrates (S&D), à gauche, qui ensemble représentent 44,2% du total des voix pour plus de la moitié il y a 5 ans (54%) et les 2/3 en 1999. Le PPE a recueilli 23,83% des suffrages et perdu 37 sièges, passant de 216 à 179[1] et les S&D ont obtenu 20,37% des voix et a perdu 32 élus, passant de 185 à 153. Pour la première fois depuis le premier scrutin européen au suffrage universel direct de 1979, les deux partis qui règnent sur l'assemblée de Strasbourg depuis 40 ans, n'obtiennent pas la majorité absolue au parlement (qui est de 376 sièges). Ils devront s'appuyer sur au moins un troisième partenaire. On constate donc au niveau européen un affaiblissement du clivage gauche/droite comparable à celui que l'on observe au niveau national dans de nombreux Etats membres.
Ce recul des deux principaux partis du parlement européen a bénéficié à l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ALDE), qui a recueilli 14,11% des suffrages et remporté 105 sièges, soit + 37 sièges par rapport aux élections européennes de mai 2014. L'ALDE enregistre la plus forte progression. On notera que la délégation française de La République en marche (LREM) sera la plus importante de ce groupe parlementaire durant la prochaine législature.
De même, les écologistes du Groupe des Verts/ALE ont obtenu 9,85% des voix et remporté 22 élus supplémentaires ; ils ont conquis au total 74 sièges.
La progression des populistes, annoncée, a bien eu lieu. Les forces populistes de droite enregistrent une hausse : l'Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) et l'Europe des nations et des libertés (ENL) remportent respectivement 7,19% des suffrages et 7,72% des voix. Le groupe ELDD a conquis 12 sièges supplémentaires (54 élus au total) et ENL 22, passant de 36 à 58 sièges.
En revanche, les nationalistes et souverainistes des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) ont enregistré un revers, recueillant 8,52% des suffrages et passant de 77 à 63 (- 13) tout comme la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) qui a obtenu 5,06% des voix et a perdu 14 élus (38 sièges au total). La défiance envers l'Europe s'exprime par un vote en faveur des populistes de droite ou des souverainistes plutôt que pour la gauche radicale.
La hausse de la participation constitue le deuxième enseignement du scrutin européen. Plus de la moitié des Européens se sont rendus aux urnes : 51%, soit une hausse de 8,39 points par rapport aux élections des 22-25 mai 2014. Les Belges (88,47%), Les Luxembourgeois (84,10%) et les Maltais (72,70%) ont été les plus nombreux à remplir leur devoir civique.
Cette hausse du nombre de votants traduit une européanisation de la vie politique, c'est-à-dire la prise de conscience d'un nombre de plus en plus grand de citoyens de l'Union de la dimension européenne de nombreux enjeux (environnement, migrations, terrorisme, etc.), ce qui a entraîné une mobilisation de l'opinion publique, mais également des pouvoirs des députés européens dans certains domaines.
La menace d'une percée des populistes a également contribué à inquiéter et à mobiliser les citoyens favorables à une Europe plus intégrée tout comme l'interminable feuilleton du Brexit a finalement renforcé le sentiment pro-européen d'une partie de l'électorat et même, d'une façon plus large, l'unité des Européens. " Il y a eu un effet populiste qui a concouru à européaniser le débat : comme ces partis veulent casser la baraque, ils contraignent ceux qui ont perçu la fragilité européenne avec le Brexit à se mobiliser " a ainsi déclaré Sylvain Kahn, chercheur au Centre d'histoire de Sciences Po.
20 Etats membres ont enregistré une augmentation de la participation : autour de 20 points ou plus pour certains (Pologne, 21,85 points ; Espagne, 20,49 points ; Roumanie, 18,63 points) ; autour de 10 points pour d'autres (Hongrie, 14,39 points ; Allemagne, 13,31 points ; Danemark, 9,68 points ; République tchèque, 10,52 points ; Slovaquie, 9,69 points). 6 pays ont vu au contraire l'abstention gagner du terrain (Italie, Luxembourg, Grèce, Portugal, Malte et Bulgarie).
On rappellera que le vote est obligatoire dans 4 Etats membres (Grèce, Chypre, Belgique et Luxembourg), même si, dans la plupart d'entre eux, les sanctions ne sont plus réellement appliquées contre les personnes qui ne remplissent pas leur devoir civique. Ces pays représentent seulement 4% de la totalité des électeurs européens.
Les résultats
Les forces de droite sont arrivées en tête des élections européennes dans 18 Etats membres : en Allemagne, en Autriche, en Bulgarie, à Chypre, en Croatie, au Danemark, en Estonie, en Finlande, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, en Lettonie, en Lituanie, au Luxembourg, en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie et en Slovénie. Le parti de droite arrivé en tête recueille plus de 50% des suffrages en Hongrie, 45% en Pologne et plus de 30% des voix encore dans 4 pays : en Bulgarie, en Irlande, en Grèce et en Autriche.
La gauche a pris la première place du scrutin européen dans 5 Etats membres : en Espagne, à Malte, aux Pays-Bas, au Portugal et en Suède. Le parti arrivé en première position s'impose avec plus de 50% des voix dans l'archipel de Malte et plus de 30% en Espagne comme au Portugal.
Enfin, dans 4 Etats membres, le scrutin européen a été dominé par des forces populistes : l'Italie, la France, la République tchèque et la Belgique.
L'actualité du vote sanction
Les élections européennes sont organisées à des moments différents du cycle électoral national au sein de chacun des Etats membres. Scrutin intermédiaire et souvent considéré comme de second rang, elles donnent souvent lieu à l'expression du mécontentement d'une partie des électeurs et elles sont parfois utilisées par ces derniers pour sanctionner le gouvernement en place. Dans 10 pays (la Belgique, le Danemark, l'Estonie, la France, la Grèce, la Lituanie, les Pays-Bas, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie), les gouvernants en place ont été sanctionnés dans les urnes. Parmi ces Etats membres, 3 sont dirigés par les forces de droite et trois par celles de gauche.
La gauche a également été sanctionnée en Allemagne et en République tchèque ainsi qu'au Luxembourg. En outre, si le gouvernement finlandais n'était pas encore formé le jour où s'est tenu le scrutin européen, les sociaux-démocrates sont arrivés en troisième position alors qu'ils s'étaient imposés lors des élections législatives du 14 avril dernier dans la République nordique.
Le vote sanction affecte aussi bien des dirigeants au pouvoir depuis plusieurs années (en Belgique, en Grèce ou en Slovaquie par exemple) mais également des gouvernements récemment formés (en Estonie, au Luxembourg ou en Slovénie), voire pas encore constitués comme en Finlande. Le cas du Royaume-Uni est bien sûr particulier mais les Conservateurs au pouvoir outre-Manche ont été les principales victimes du vote sanction lors des élections européennes.
Au total, le vote sanction a affecté les dirigeants de 15 Etats membres ( 12 pays en 2014).
Actualité du vote sanction aux élections européennes des 23-26 mai 2019
(En rouge, les pays qui ont connu un vote sanction ; en orange, les pays qui ont connu un vote sanction partiel)
La situation dans les États membres
Allemagne
L'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel est arrivée en tête avec 28,9% des suffrages. Elle devance les Verts, qui ont pour la première fois atteint la 2e place dans un scrutin national. Ils obtiennent 20,5% des voix. Le Parti social-démocrate (SPD), qui gouverne le pays avec la CDU au sein d'une grande coalition, recueille 15,8% des suffrages. Selon une enquête sortie des urnes, 1,3 million de personnes ayant voté en faveur du SPD et 1,1 million pour la CDU lors des dernières élections législatives du 24 septembre 2017 ont donné leur voix aux Verts le 26 mai. Ces derniers ont indéniablement bénéficié du fait que la question du réchauffement de la planète a dominé la campagne électorale. Les écologistes ont obtenu des résultats élevés dans les plus grandes villes du pays (Francfort, Hambourg, Munich) et ils sont arrivés en tête à Berlin. Ils ont attiré les plus jeunes des électeurs : selon un sondage réalisé par l'institut Infratest, 34% des primo-votants ont choisi les Verts.
Enfin, on notera que l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) s'est implantée encore un peu plus dans la partie orientale de l'Allemagne, notamment en Saxe et dans le Brandebourg, à l'occasion de ces élections.
Autriche
Le Parti populaire (ÖVP) du chancelier Sebastian Kurz a remporté les élections européennes avec 34,6% des suffrages. Il devance le Parti social-démocrate (SPÖ), qui a recueilli 23,9% des voix, et le Parti de la liberté (FPÖ), qui avec 17,2% des suffrages est parvenu à se maintenir en dépit du scandale de l'Ibizagate[2]. Les Verts recueillent 14,4% des suffrages, une performance élevée pour les écologistes qui semblent avoir surmonté en partie leurs divisions de l'après élection présidentielle de 2016.
Belgique
Les populistes de droite de la Nouvelle alliance flamande (N-VA) sont arrivés en tête avec 13,47% des suffrages. Ils sont suivis par les populistes du Vlaams Belang (Intérêt flamand, VB), qui ont obtenu 11,45% des voix. Ensemble, les deux partis ont donc remporté un quart des suffrages dans le royaume belge (24,92%). En troisième position, le Parti socialiste (PS) a recueilli 10,50% des voix ; les Libéraux et démocrates (Open VLD), 9,58% ; le Parti démocrate-chrétien (CD&V), 8,73% ; le Mouvement réformateur (MR) du Premier ministre Louis Michel, 7,43%. Enfin, les écologistes d'Ecolo ont obtenu 7,83% des voix et ceux de Groen 7,43%.
Bulgarie
Les Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), parti du Premier ministre Boïko Borissov, ont dominé le scrutin en rassemblant trois électeurs sur dix sur leur nom (31,07% des suffrages). Ils ont devancé le Parti socialiste (BSP), qui a recueilli 24,26% des voix. Le Mouvement pour les droits et les libertés (DPS), parti représentant la minorité turque, a obtenu 16,55% des suffrages. Les nationalistes du VMRO-Mouvement national bulgare se maintiennent avec 7,36% des voix.
Chypre
Le Rassemblement démocratique (DISY), parti du président de la République Nicos Anastasiades, a devancé le Parti progressiste des travailleurs (AKEL) : il a recueilli 29,02% des suffrages et AKEL 27,49%. Ce dernier semble avoir remporté la majorité des voix des Chypriotes turcs. 5 200 avaient été autorisés à voter aux élections européennes du 26 mai. Le parti d'opposition enverra d'ailleurs un élu turcophone, Niyazi Kizilürek, au parlement de Strasbourg. Le Parti démocratique (DIKO) a obtenu 13,8% des suffrages. Le Mouvement pour la social-démocratie (EDEK) a pris la 4e place du scrutin avec 10,58% des voix et les nationalistes du Front national populaire (ELAM), ont recueilli 8,25% des suffrages.
Croatie
L'Union démocratique (HDZ), parti du Premier ministre Andrej Plenkovic, s'est imposée avec 22,72% des suffrages devançant le Parti social-démocrate (SDP), qui a obtenu 18,71% des voix. La coalition qui rassemblait le Parti conservateur (HKS), le Parti du Droit-Ante Starcevic (HSP-AS) et le Mouvement pour la Croatie du succès (HRAST) a pris la 3e place avec 8,52% des suffrages. Si l'opposition à l'Union démocratique s'est renforcée, elle reste cependant toujours très divisée.
Danemark
A la surprise générale, le Parti libéral (V) du Premier ministre Lars Lokke Rasmussen est arrivé en tête recueillant 23,5% des suffrages et devançant le principal parti d'opposition, le Parti social-démocrate (SD), qui a obtenu 21,48% des voix. Le Parti socialiste populaire (SF) a pris la 3e place du scrutin en remportant 13,23% des suffrages. Le Parti du peuple danois (DF), formation populiste de droite, est en recul avec 10,76% des voix. Enfin, le Parti social-libéral (RV) a recueilli 10,07% des suffrages.
Espagne
Le Parti socialiste ouvrier (PSOE) a remporté ce qu'il qualifiait de " deuxième tour des élections parlementaires "[3] en s'imposant avec 32,84% des suffrages. La délégation espagnole sera d'ailleurs la plus importante du groupe des Socialistes et Démocrates au parlement de Strasbourg. Le Parti populaire (PP) a pris la 2e place avec 20,13% des voix et Ciudadanos (C's) la 3e en recueillant 12,17% des suffrages. Enfin, Vox, formation d'extrême droite, fait son entrée au parlement de Strasbourg en obtenant 6,2% des voix.
Estonie
Le Parti de la réforme (ER) a dominé le scrutin recueillant 26,2% des suffrages devançant le Parti social-démocrate (SDE), qui réalise une percée avec 23,3% des voix. Le gouvernement du Premier ministre Jüri Ratas, tout juste constitué, a été sanctionné dans les urnes. Le parti du chef du gouvernement, le Parti du centre (K), a pris la 3e place en obtenant 14,4% des suffrages. Enfin, la formation populiste de droite du Parti conservateur populaire (EKRE), membre de la coalition gouvernementale, a recueilli 12,7% des voix devant Pro Patria (Isamaa, I), autre membre du gouvernement, qui a obtenu 10,3% des suffrages.
Finlande
Le Rassemblement conservateur (KOK) a pris la première place avec 20,8% des suffrages. Les écologistes de la Ligue verte (VIHR) se sont hissés à la 2e place avec 16% des voix. Les questions du réchauffement de la planète avaient dominé la campagne électorale dans la République nordique. Ils ont devancé le Parti social-démocrate (SDP), pourtant vainqueurs des élections législatives du 14 avril dernier. Les populistes de droite des Vrais Finlandais (PS) ont recueilli 13,8% des suffrages et le Parti du centre (KESK), 13,5%.
France
Le combat progressistes vs. populistes a bien eu lieu. Il a été remporté par les populistes du Rassemblement national (RN), qui ont recueilli 23,31% des suffrages. La République en marche (LREM), formation du président de la République Emmanuel Macron, a cependant bien résisté obtenant 22,41% des voix. Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a pris une étonnante 3e place avec 13,47% des suffrages, devançant les Républicains (LR), parti d'opposition de droite, qui essuie un sérieux revers en recueillant 8,48% des voix. La France insoumise (FI), formation populiste de gauche, a obtenu 6,31% des suffrages juste devant la coalition Parti socialiste-Place publique (PS-PP), qui a remporté 6,19% des voix.
Grèce
Le principal parti d'opposition de droite, Nouvelle démocratie (ND), s'est imposé avec 33,12% des suffrages. Il a devancé le parti du Premier ministre Alexis Tsipras, la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA), qui a recueilli 23,76% des voix, un résultat néanmoins honorable après 4 années à la tête de la Grèce. Le chef du gouvernement a annoncé la convocation d'élections législatives anticipées (le 7 juillet) à l'issue du scrutin européen.
Le Mouvement pour le changement (Kinal), qui regroupe le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK), le Mouvement des socialistes démocrates (KIDISO), La Rivière (To Potami) et la Gauche démocrate (DIMAR), a recueilli 7,72% des suffrages, devançant le Parti communiste (KKE), qui a obtenu 5,35% des voix.
Hongrie
Sans surprise, l'Alliance des jeunes démocrates-Union civique (FIDESZ-MPP) du Premier ministre Viktor Orban s'impose de nouveau en Hongrie. La victoire est même écrasante : 52,33% des suffrages alors que le parti dirige le pays depuis 9 ans. La Coalition démocratique (DK) de l'ancien Premier ministre (2004-2009) Ferenc Gyurcsany prend la 2e place avec 16,19% des voix et devance largement les autres partis de l'opposition de gauche. Le parti centriste Momentum (M), avec 9,89% des voix, fait son entrée au parlement européen. Enfin, le Mouvement pour une meilleure Hongrie (Jobbik) recule à 6,41% des suffrages.
Irlande
Le Fine Gael (FG) du Taoiseach (Premier ministre en gaélique) Leo Varadkar est arrivé en tête des avec 29,9% des suffrages. Le Fianna Fail (FF), parti d'opposition, a obtenu 16,6% des voix et le Sinn Fein (SF), formation populiste de gauche, 11,7% des suffrages. Enfin, on notera que les candidats indépendants ont réalisé une performance honorable (15,7%).
Italie
La Ligue du vice-président du Conseil et ministre de l'Intérieur Matteo Salvini s'est largement imposée en rassemblant un tiers des électeurs sur son nom. Avec 34,33% des suffrages, elle a largement devancé le Parti démocrate (PD), parti d'opposition de gauche, qui réalise une performance très honorable (22,69% des voix). Le Mouvement cinq étoiles (M5s), qui gouverne l'Italie avec la Ligue, arrive seulement à la 3e place avec 17,07% des suffrages. La formation recule au fur et à mesure qu'avance la Ligue. Enfin, Forza Italia, parti de l'ancien président du Conseil (1994-1995, 2001-2006 et 2008-2011) Silvio Berlusconi, est loin derrière avec 8,79% des voix.
Lettonie
Nouvelle unité (JV), parti du Premier ministre Arturs Krisjanis Karins, a dominé le scrutin recueillant 26,24% des suffrages. Harmonie (S), parti d'opposition de gauche, a pris la 2e place avec 17,45% des voix, juste devant la coalition Alliance nationale (NA), qui rassemble l'Union pour la patrie et la liberté (TB/LNNK) et Tous pour la Lettonie (VL), qui a recueilli 16,40% des suffrages. L'Union russe de Lettonie (LKS) a réalisé une performance en remportant 6,24% des voix.
Lituanie
Le principal parti d'opposition du pays, l'Union de la patrie-Chrétiens-démocrates (TS-LKD), a pris la première place avec 19,74% des suffrages. Le Parti social-démocrate (LSDP) a créé la surprise en prenant la 2e place avec 15,88% des voix et il a devancé le Parti paysan et vert (LVZS) du Premier ministre Saulius Skvernelis, qui a obtenu 12,56% des suffrages et le Parti du travail (DP), qui a recueilli 8,99% des voix.
Luxembourg
Le Parti démocratique (PD/DP) du Premier ministre Xavier Bettel a remporté le scrutin recueillant 21,44% des suffrages et devançant le Parti social-chrétien (PCS/CVS), parti du président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a obtenu 21,1% des voix. Les Verts/Dei Greng (LV-DG), membres de la coalition gouvernementale, ont pris la 3e place avec 18,91% des suffrages tandis que le Parti ouvrier socialiste (POSL/LSAP), autre membre du gouvernement, a réalisé une faible performance avec 12,19% des voix.
Malte
Pas de vote sanction dans l'archipel maltais où le parti du Premier ministre Joseph Muscat, le Parti travailliste (MLP), a recueilli plus de la moitié des suffrages exprimés (54,29%), loin devant son principal adversaire, le Parti nationaliste (PN), qui a obtenu 37,9% des voix. La stratégie du dirigeant de l'opposition Adrian Delia de positionner son parti sur le créneau de défense de l'identité maltaise n'a pas réussi.
Pays-Bas
Le parti d'opposition, le Parti travailliste (PvdA), est arrivé en tête avec 19,01% des suffrages. La personnalité de Frans Timmermans, Premier vice-président de la Commission européenne et spitzenkandidat des Socialistes et Démocrates, explique sans doute en partie ce résultat. Le Parti populaire libéral et démocrate (VVD) du Premier ministre Mark Rutte a pris la 2e place en recueillant 14,64% des voix devant l'Appel chrétien-démocrate (CDA) (12,18%) et le Forum pour la démocratie (FvD), formation europhobe (10,96%), qui devance de peu la Gauche verte (GL), (10,9%). La formation pro-européenne des Démocrates 66 (D 66) a obtenu 7,09% des suffrages.
Pologne
Le parti du Premier ministre Mateusz Morawiecki, Droit et justice (PiS), s'est largement imposé recueillant 45,38% des suffrages. La Coalition Europe (KE), qui regroupait la Plateforme civique (PO), Moderne (N), l'Alliance de la gauche démocratique (SLD), le Parti populaire (PSL) et les Verts (Z), soit toute l'opposition pro-européenne de droite et de gauche, a néanmoins obtenu un résultat très honorable avec 38,47% des voix.
Portugal
Le Parti socialiste (PS) du Premier ministre Antonio Costa s'est largement imposé avec 33,38% des suffrages. Il a devancé le Parti social-démocrate (PSD), parti d'opposition de droite, qui a recueilli 21,94% des voix. Le Bloc des gauches (BE) a pris la 3e place avec 9,82% des suffrages, s'imposant donc sur la Coalition démocratique unitaire (CDU), alliance du Parti communiste (PCP) et du Parti écologiste-Les Verts (PEV), qui a obtenu 6,88% des voix.
République tchèque
ANO 2011 (dont l'acronyme signifie à la fois " oui " et Action des citoyens insatisfaits), parti du Premier ministre Andrej Babis, s'est imposé en recueillant 21,18% des suffrages. Le Parti démocrate civique (ODS), parti d'opposition de droite, a obtenu 14,54% des voix devant le Parti pirate (PP), qui voulait se positionner comme une formation d'opposition de gauche à ANO 2011, qui a remporté 13,95% des suffrages. On notera que le Parti social-démocrate (CSSD), divisé sur la question de l'Europe, s'effondre littéralement (3,95% des voix). En revanche, Liberté et démocratie directe (SPD), d'extrême droite, est en hausse et recueille 9,14% des suffrages.
Roumanie
Le principal parti d'opposition, le Parti libéral national (PNL), s'est imposé avec 26,71% des suffrages. Il a devancé le Parti socialiste (PSD) de la Première ministre Vasilica-Viorica Dancila, qui a obtenu 22,85% des voix. L'Alliance 2020, union de Sauvez la Roumanie (USR) et de Liberté, Unité, Solidarité (PLUS), a pris une surprenante 3e place avec un résultat élevé : 21,49% des suffrages.
Royaume-Uni
Le Parti du Brexit (BP), créé en février dernier et qui ne possède d'autre programme que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, s'est très largement imposé avec 31,71% des suffrages arrivant en tête dans toute l'Angleterre à l'exception de Londres. Il défend un Brexit dur, c'est-à-dire sans accord avec ses partenaires européens. Les Libéraux-Démocrates (Lib-Dem), fervents partisans du maintien du pays dans l'Union européenne, ont réalisé une extraordinaire percée en obtenant 18,55% des voix, devançant pour la première fois de leur histoire à des élections nationales le Parti travailliste (Labour), qui recueille 14,05% des suffrages. Le Parti vert (GP) réalise une performance en obtenant 11,09% des voix. Les Conservateurs, parti de la Première ministre Theresa May, sont arrivés en 5e position et n'ont recueilli que 8,71% des suffrages, soit leur résultat le plus faible à des élections nationales depuis leur création en 1832. La cheffe du gouvernement, démissionnaire, est sanctionnée pour avoir échoué à rassembler son parti divisé sur la question du Brexit. Le Brexit aurait dû avoir lieu le 29 mars dernier. Désormais, la situation est incertaine et les Britanniques ne voient pas de fin à cet interminable feuilleton de la sortie de l'Union.
Slovaquie
Deux mois après l'élection de Zuzana Caputova à la présidence de la République, la coalition qui rassemble Slovaquie progressiste (PS) et Ensemble-Démocratie civique (SPOLU-OD) a remporté le scrutin avec 20,11% des suffrages. Elle a devancé le parti du Premier ministre Peter Pellegrini, Direction-Démocratie sociale (SMER-SD), qui a recueilli 15,72% des voix. La formation d'extrême droite, Parti du peuple-Notre Slovaquie (L'SNS), est arrivée en 3e position en obtenant 12,07% des voix. Le Mouvement chrétien-démocrate (KDH) a recueilli 9,69% des suffrages et les libéraux de Liberté et solidarité (SaS) 9,62% des voix.
Slovénie
Le principal parti d'opposition, le Parti démocratique (SDS), alliée au Parti populaire (SLS), a remporté le scrutin en recueillant 26,43% des suffrages. Ces deux partis ont devancé les sociaux-démocrates (SD), qui ont obtenu 18,66% des voix, et le parti du Premier ministre Marjan Sarec, (LMS), qui a remporté 15,57% des suffrages. Nouvelle Slovénie (NSi) a recueilli 11,07% des voix.
Suède
Le Parti social-démocrate (SAP) du Premier ministre Stefan Löfven est arrivé en tête avec 23,48% des suffrages devant le Parti des modérés (M), qui a obtenu 16,83% des voix, et les populistes de droite des Démocrates de Suède (SD), qui ont remporté 15,34% des suffrages. Les écologistes du Parti de l'environnement-Les Verts (MP) ont recueilli 11,52% des voix et le Parti du centre (C), 10,78% des voix.
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