Élections en Europe
Corinne Deloy,
Pascale Joannin
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Pascale Joannin
Les forces de droite sont arrivées en tête des élections européennes qui se sont déroulées dans les 28 Etats membres de l'Union européenne entre le 22 et le 25 mai. Le Parti populaire (PPE) a recueilli 28,36% des suffrages et remporté 213 sièges, en recul cependant par rapport au précédent scrutin du 4-7 juin 2009 (- 61 sièges). La baisse des chrétiens-démocrates ne profite pas aux Socialistes & démocrates (S&D) qui ont obtenu 25,17% des voix et 189 élus (-7). L'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ALDE) a pris la 3e place du scrutin européen avec 8,52% des suffrages et a remporté 64 élus (- 19). Les Verts/Alliance libre européenne ont obtenu 6,92% des voix et 52 élus (-5). Les Conservateurs et réformistes européens (CRE/ECR) obtiennent 6,13% des voix et 46 élus (- 11) ; ils ont devancé la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), qui a obtenu 5,59% des suffrages et 42 sièges (+ 7). Europe libertés démocratie (ELD/EFD) a recueilli 5,06% des voix et 38 élus (+7). Enfin, les non-inscrits ont remporté 5,46% des voix et 41 élus (+ 8).
Restent 66 nouveaux élus qui n'appartiennent à aucun groupe politique et qui, ensemble, ont obtenu 8,79% des suffrages.[1]
Pour la première fois dans l'histoire des élections européennes, la participation a enregistré une très légère hausse. Elle s'est élevée à 43,09%, soit +0,9 point par rapport au scrutin des 4-7 juin 2009. Elle est en nette augmentation en Lituanie (où avait lieu le 2e tour de l'élection présidentielle), en Suède, en Roumanie, en Grèce (où se tenaient également des élections locales). La participation est en revanche en baisse significative en Slovénie, en Hongrie, en Lettonie, à Chypre, en République tchèque et en Slovaquie où elle a été la plus faible (13%).
Les forces de droite sont arrivées en tête dans 17 Etat membres : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Espagne, Estonie, Finlande, Hongrie, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Rép tchèque Roumanie et Slovénie. La gauche s'est imposée dans 6 pays : Italie, Lituanie, Malte, Portugal, Slovaquie et Suède. Les candidats indépendants sont arrivés en tête en Irlande.
Enfin, dans 4 Etats membres, le scrutin européen a été dominé par des forces populistes : le Parti du peuple (DF) au Danemark, le Front national (FN) en France, la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA) en Grèce et le Parti pour l'indépendance (UKIP) au Royaume-Uni.
On constate également une poussée des forces populistes dans plusieurs autres pays : en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en Finlande, en Hongrie, en Italie et en Suède. Celles-ci sont en revanche en recul aux Pays-Bas et en Roumanie.
Si la victoire du Front National en France est impressionnante, il n'est cependant pas assuré qu'il puisse réussir à former un groupe au Parlement européen. Pour constituer un groupe, il faut rassembler un minimum de 25 députés, issus d'au moins un quart des Etats membres (soit 7 pays).
Quel président pour la Commission européenne ?
L'ancien Premier ministre (1995-2013) du Luxembourg et ancien président de l'Eurogroupe (2005-2013), Jean-Claude Juncker (Parti social-chrétien, PCS/CVS), tête de liste du Parti PPE, pourrait donc succéder à José Manuel Durao Barroso et devenir le prochain président de la Commission européenne. "Le Parti populaire européen (PPE) est en train de gagner les élections européennes. Et il revendique donc la présidence de la Commission européenne" a écrit Jean-Claude Juncker sur son compte Twitter immédiatement après l'annonce des premiers résultats.
"Le moment est venu de se rassembler et de définir l'avenir de l'Union (...) Se montrer soudés en tant qu'Européens est indispensable pour que l'Europe façonne un ordre global au sein duquel nous pouvons défendre nos valeurs et nos intérêts (...) Il est très important que les forces politiques représentées au sein de la Commission aient ensemble de nouveau gagné. Elles sont en effet celles qui ont la plus importante représentation dans le nouveau parlement européen. Les résultats montrent qu'une majorité très solide et qui fonctionne est possible" a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso.
Les résultats des élections européennes des 22-25 mai sonnent, dans de nombreux Etats membres, comme un appel au secours et un cri de colère de la part de populations aux yeux desquelles l'Europe ne remplit pas ses fonctions. Cet appel et ce cri doivent être entendus. L'Europe traverse une crise profonde. Il est indispensable que la poussée des populistes et eurosceptiques au Parlement européen parvienne à pousser l'ensemble des politiques pro-européens à assumer leurs discours et leur positions, à formuler, par des propositions réalistes et constructives, leur projet politique pour l'avenir de l'Union ainsi qu'à améliorer le fonctionnement de l'Union et à faire évoluer la gouvernance européenne.
Avec Albert Aixala, Linda Berg, Karolien de Bruyn, Marie Demker, Jacob Christensen, Stellina Galitopoulou, Inga Groth, Alenka Krasovec, Rodolphe Laffranque, Helen Levy, Lukas Macek, Silviu Matei, Grigorij Meseznikov, Augsute Meskyte, Patrick Moreau, Philippe Poirier, Julia Ravaityte, Antti Timonen, Antony Todorov, Hanna Wass
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