Élections en Europe
Corinne Deloy
-
Versions disponibles :
FR
ENCorinne Deloy
382 millions de citoyens issus des 28 Etats membres de l'Union européenne sont appelés aux urnes du 22 au 25 mai prochain pour renouveler les 751 membres du Parlement européen, Les Néerlandais et Britanniques voteront le 22 mai ; les Irlandais le 23, les Lettons, Slovaques et Maltais le 24. Les Tchèques voteront les 23 et 24, sur deux jours conformément à leur habitude, tout comme les Italiens les 24 et 25. Les Européens des 20 autres Etats membres se rendront aux urnes le 25 mai[1].
Le traité de Lisbonne, signé en 2009, a introduit une nouveauté : les partis politiques européens peuvent présenter leur candidat pour le poste de président de la Commission européenne, une première dans l'histoire de l'Union. Le Conseil européen doit tenir compte des résultats des élections européennes pour désigner le président de la Commission qui doit ensuite recevoir l'aval de la majorité des députés européens.
L'ancien Premier ministre (1995-2013) du Luxembourg et ancien président de l'Eurogroupe (2005-2013), Jean-Claude Juncker (Parti social-chrétien, PCS/CVS), est le candidat du Parti populaire européen (PPE) ; Martin Schulz (Parti social-démocrate, SPD), actuel président du Parlement européen, celui du Parti socialiste européen (PSE). L'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ALDE) et le Parti démocrate européen (PDE) ont choisi l'ancien Premier ministre belge (1999-2008) Guy Verhofstadt (Open VLD). José Bové (Europe écologie-Les Verts, EE-LV) et Franziska Keller (Die Grünen), tous deux députés européens, conduisent les listes du Parti vert européen (PVE). Enfin, Alexis Tsipras (Coalition de la gauche radicale, SYRIZA) est le candidat du Parti de la gauche européenne (PGE).
L'Alliance des conservateurs et réformistes européens (CRE/ECR) et l'Alliance européenne pour la liberté ont fait le choix de ne pas présenter de candidat.
Ces 5 candidats se sont retrouvés à trois reprises pour des débats télévisés (28 avril, 9 et 15 mai)[2]. D'autres débats ont opposé Jean-Claude Juncker et Martin Schulz (9 avril, 8 et 13 mai)[3]. Le dernier duel les réunira le 20 mai.
A une semaine du scrutin, l'écart entre PPE et PSE reste serré mais le PPE est toujours placé en tête. Selon les dernières enquêtes d'opinion, le PPE obtiendrait entre 212 et 221 députés. Les Socialistes & démocrates (S&D) remporteraient entre 194 et 209 élus. L'ALDE resterait le troisième groupe de l'Assemblée de Strasbourg avec 62 ou 63 députés, devant la Gauche unitaire européenne (GUE/GVN), qui obtiendrait entre 45 et 52 élus. Les écologistes (Verts/ALE) auraient entre 38 sièges et 52 sièges, les Conservateurs et réformistes européens (CRE/ECR), 43 ou 44 députés, et Europe libertés démocratie (ELD/EFD), entre 33 et 39 élus.
Restent la question des non inscrits qui, dans leur forme actuelle, obtiendraient 38 élus. Les partis qui ne sont pas actuellement représentés au Parlement et qui pourraient y faire leur entrée selon les sondages sans que l'on sache ou ils siègeront en obtiendraient 62.
La droite devrait s'imposer dans 14 Etats membres : Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Croatie, Espagne, Finlande, France, Hongrie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne et Slovénie. La gauche arriverait en tête dans 10 pays : Bulgarie, Estonie,, Italie, Lettonie, Lituanie, Malte, Portugal, Roumanie, Slovaquie et Suède. Dans 4 Etats membres - Danemark, Grèce, République tchèque et Royaume-Uni, des partis populistes et eurosceptiques de droite ou de gauche pourraient arriver en tête, respectivement Parti du peuple danois (DF), Syriza, Ano 2011 et Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP).
Le Parti de la liberté néerlandais (PVV), le Parti libéral autrichien (FPO), le Front national français (FN), le Vlaams Belang belge (VB), les Démocrates suédois (DS), la Ligue du Nord italienne (LN) et le Parti national slovaque (SNS), s'il est représenté, pourraient obtenir ensemble 38 députés et former un nouveau groupe dans le futur Parlement européen. Sera-ce le seul?
La participation risque d'être moindre que lors du dernier scrutin européen de 2009 (43,23%). Espérons que la nouveauté instituée par le traité de Lisbonne qui permet aux citoyens européens de désigner indirectement le président de la Commission et les débats organisés entre les candidats auront des effets positifs sur la participation. Le scrutin européen ne doit pas, comme le souhaitent les populistes de tous bords, se résumer à un vote pour ou contre l'Union européenne. Si le parlement de Strasbourg fonctionne sur la négociation et la recherche du consensus, s'il est un lieu où, sur certains sujets, se forment des coalitions parfois hétéroclites, il reste que chaque parti possède sa vision de l'Union. Les 22-25 mai prochains, il s'agit donc de choisir, parmi les projets proposés, l'avenir politique de l'Europe.
Dernières enquêtes d'opinion dans les 28 Etats membres[4]
Avec Albert Aixala, Linda Berg, Karolien de Bruyn, Marie Demker, Jacob Christensen, Stellina Galitopoulou, Inga Groth, Alenka Krasovec, Rodolphe Laffranque, Helen Levy, Lukas Macek, Silviu Matei, Grigorij Meseznikov, Augsute Meskyte, Patrick Moreau, Philippe Poirier, Julia Ravaityte, Antti Timonen, Antony Todorov, Hanna Wass
Sur le même thème
Pour aller plus loin
Élections en Europe
Corinne Deloy
—
18 novembre 2024
Élections en Europe
Corinne Deloy
—
12 novembre 2024
Élections en Europe
Corinne Deloy
—
12 novembre 2024
Élections en Europe
Corinne Deloy
—
28 octobre 2024
La Lettre
Schuman
L'actualité européenne de la semaine
Unique en son genre, avec ses 200 000 abonnées et ses éditions en 6 langues (français, anglais, allemand, espagnol, polonais et ukrainien), elle apporte jusqu'à vous, depuis 15 ans, un condensé de l'actualité européenne, plus nécessaire aujourd'hui que jamais
Versions :