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Le parti du centre et Res Publica, deux formations politiquement rivales, à égalite aux élections législatives estoniennes

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Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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2 mars 2003
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Deloy Corinne

Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

Robert Schuman Fondation

Fondation Robert Schuman

Le Rassemblement pour la République-Res Publica a créé la surprise aux élections législatives estoniennes en remportant 24,6% des suffrages et en arrivant en deuxième position, à moins de 1% (0,8%) du Parti du Centre (EK) qui obtient 25,4% des voix. Les deux formations obtiennent chacune vingt-huit des cent un sièges du Riigikogu (Parlement monocaméral estonien). Créditée de seulement 14% par les dernières enquêtes d'opinion, Res Publica, créé il y a tout juste un an, devient donc, à l'issue de ce scrutin législatif, une des principales formations politiques estoniennes. En revanche, le Parti du centre, dirigé par l'ancien ministre de l'Intérieur Edgar Savisaar, auquel les sondages accordaient 31% des intentions de vote, réalise une contre-performance en ne parvenant pas à s'imposer nettement comme la formation incontournable du futur gouvernement du pays.

Res Publica confirme ainsi son succès obtenu lors des dernières élections municipales d'octobre 2002 où le parti était arrivé en deuxième position concernant le nombre de sièges remportés dans l'ensemble du pays. La formation a mené campagne sous le slogan « Choisir l'ordre », contre la corruption, pour la sécurité et le respect de la loi et de l'ordre. Si Res Publica se déclare favorable à l'adhésion de l'Estonie à l'Union européenne et à l'OTAN, son programme sur ces sujets comme sur beaucoup d'autres est cependant jugé flou par ses opposants.

Derrière les deux formations arrivées en tête se trouvent le Parti de la réforme (RE) de l'actuel Premier ministre Siim Kallas qui recueille 17,7% des suffrages, soit un peu moins que ce dont le créditaient les enquêtes d'opinion, et dix-neuf sièges. Il est suivi de l'Union du peuple estonien (KE), qui obtient 13% des voix et treize sièges ; de l'Union pour la patrie (I) avec 7,3% des voix et sept sièges et du Parti populaire des modérés (RM) qui recueille 7% des voix et six sièges. Notons que la participation, traditionnellement peu élevée en Estonie, est légèrement supérieure à celle enregistrée lors des dernières élections législatives du 7 mars 1999 : 58%, soit 0,6 point de plus.

Aucune des six formations ne disposant d'une majorité au Riigikogu, le prochain gouvernement sera donc un gouvernement de coalition. Dès l'annonce des résultats, Juhan Parts, ancien président de la Cour des comptes et nouveau président de Res Publica, a déclaré que son parti avait l'intention de diriger le futur gouvernement et qu'il excluait toute coalition avec le Parti du centre. Juhan Parts a annoncé que son parti était prêt à négocier avec les autres formations représentées au Riigikogu. De son côté, le Président de la République Arnold Rüütel, chargé de désigner le Premier ministre, a laissé entendre qu'il ne nommerait pas forcément le leader du parti arrivé en tête aux élections afin de former une coalition gouvernementale solide. « Je parlerai aux dirigeants de tous les partis élus au Parlement pour trouver le moyen de former un gouvernement qui puisse fonctionner » a t-il affirmé.

Après le succès de Nouvelle ère d'Einars Repse aux élections législatives de Lettonie du 5 octobre dernier puis la victoire surprise de Rolandas Paskas à l'élection présidentielle de Lituanie le 5 janvier 2003, les résultats de Res Publica en Estonie témoignent de la montée en puissance dans les Pays baltes de formations politiques récentes qui ont su convaincre qu'elles représentaient un véritable changement en développant des thèmes volontiers populistes mais qui ont su rassembler une partie de la population de ces pays s'estimant laissée pour compte du passage à l'économie de marché et effrayée par les changements de ces dernières années comme par l'avenir.

Résultats des élections législatives du 2 mars 2003:

Participation : 58%

Source Agence France Presse

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