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Le socialiste Carolos Papoulias est élu président de la République Grecque

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Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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8 février 2005
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Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

Robert Schuman Fondation

Fondation Robert Schuman

Le 8 février dernier, Carolos Papoulias est devenu pour cinq ans le sixième Président de la République de Grèce. Seul candidat pour succéder à Costis Stephanopoulos, Carolos Papoulias a été élu au premier tour de scrutin par deux cent soixante dix-neuf voix sur deux cent quatre vingt seize votants. Les membres du Mouvement socialiste pan-hellénique (PASOK), formation dont est issu le nouveau Président, et ceux de la Nouvelle Démocratie (ND) se sont prononcés en sa faveur. Les deux autres partis représentés au Parlement, le Parti communiste (KKE) et la Coalition des forces de gauche et du progrès (Synaspismos), qui n'avaient pas présenté de candidat, se sont abstenus. Quatre députés étaient absents et n'ont donc pas pris part au vote.

Le Président de la République hellénique est élu par le Vouli, Chambre unique du Parlement. Un candidat est déclaré élu au premier tour de scrutin s'il recueille les suffrages des deux tiers des députés, soit deux cents voix. Cette majorité renforcée, prévue pour encourager les candidatures capables de dégager un large consensus, est obligatoire durant les premiers tours de scrutin. Si cette majorité n'est pas atteinte, le Parlement est dissout et l'élection du Président de la République à la majorité simple par le nouveau Parlement est alors possible lors du troisième tour de scrutin.

Candidat des deux principales formations politiques du pays –le Mouvement socialiste pan-hellénique et la Nouvelle démocratie- Carolos Papoulias est devenu le Président de la République le mieux élu de Grèce depuis la fin de la monarchie en 1975. Il succède au conservateur Costis Stephanopoulos, élu en 1995 et réélu en 2000, et qui ne pouvait postuler à un nouveau mandat. « Le Président de la République hellénique doit être une personnalité politique de compromis qui bénéficie d'une grande reconnaissance dans la société » avait déclaré en décembre dernier le Premier ministre Costas Caramanlis (ND) pour justifier sa désignation de Carolos Papoulias comme candidat au poste présidentiel. « Carolos Papoulias a prouvé au cours de son long mandat comme ministre des Affaires étrangères qu'il est un homme d'une rare modération et d'une grande expérience » avait-il ajouté.

Né à Ioanina dans la région de l'Epire, âgé de soixante quinze ans, Carolos Papoulias a fait des études de droit à Athènes, Milan et Cologne avant de devenir avocat. Résistant anti-nazi durant son adolescence, le nouveau Président de la République a vécu en exil en Allemagne durant la dictature des colonels (1967-1974). Co-fondateur du Mouvement socialiste pan-hellénique, il a été élu député en 1977 (fonction qu'il occupera jusqu'en 2000) et nommé en 1981 par Andréas Papandréou ministre des Affaires étrangères, fonction qu'il occupera ensuite entre 1985 et 1989 et entre 1993 et 1996. A ce poste, il défendra, dans les années quatre vingt dix, la position de la Serbie dans les guerres qui ont déchiré l'ex-Yougoslavie, tentant à de nombreuses reprises de servir d'intermédiaire entre le Président Slobodan Milosevic et la communauté internationale. Devenu en 2000 président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, Carolos Papoulias avait tenté d'obtenir du leader serbe qu'il abandonne le pouvoir moyennant son exil dans un pays étranger ou une garantie de sécurité dans son propre pays. En 2001, le nouveau Président avait également dénoncé le renvoi de Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye (TPI).

La fonction présidentielle est, en Grèce, une fonction uniquement honorifique. La révision constitutionnelle de 1986 a en effet considérablement limité les pouvoirs du Chef de l'Etat, lui retirant notamment le droit de dissoudre le Parlement et l'excluant de toute ingérence directe dans la conduite de la politique nationale.

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