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Corinne Deloy,
Fondation Robert Schuman
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Fondation Robert Schuman
Le Parti démocratique (PDSH) du Premier ministre serait arrivé en tête des élections législatives le 28 juin en Albanie.
Selon une enquête sortie des urnes réalisée dans les 12 régions du pays par l'institut Gani Boni et diffusée par la chaîne de télévision TV Klan, le parti démocratique recueillerait 47,5% des suffrages, devançant son principal rival, le Parti socialiste (PSSH) du maire de Tirana, Edi Rama, qui obtiendrait 38,8% des voix. Le Mouvement socialiste pour l'intégration (LSPI) d'Ilir Meta recueillerait 6,5% des suffrages.
Un autre sondage sortie des urnes effectué par l'institut IPR Marketing crédite le Parti démocratique de Sali Berisha d'une avance de 4 points sur ses rivaux socialistes.
Enfin, une troisième enquête réalisée par l'institut Zogby international donne également le PDSH du Chef du gouvernement en tête du scrutin législatif.
La participation a été importante, s'élevant à plus de 60% pour 56% lors des précédentes élections législatives du 3 juillet 2005.
Le scrutin s'est déroulé sans qu'aucun incident majeur ne soit recensé. Les deux principaux partis politiques du pays ont reconnu la validité du vote et son résultat. "Les élections législatives se sont déroulées mieux que tout autre scrutin que nous avons organisé jusqu'alors. Il n'y a pas de gagnant et de perdant dans ces élections, car une Albanie européenne est le pays de tous les Albanais" a déclaré le Premier ministre Sali Berisha.
De son côté, le leader de l'opposition Edi Rama a affirmé que "malgré une série d'irrégularités et des détails désagréables en divers points du territoire albanais, l'objectif consistant à garantir le processus électoral a été dans l'ensemble atteint. Le processus électoral a été démocratique et normal". "Je suis d'accord avec Sali Berisha sur le fait qu'il n'y a pas de perdant dans cette élection, car c'est l'Albanie européenne qui l'a emporté" a conclu le maire de la capitale.
Pour lutter contre la fraude, une nouvelle loi électorale avait été adoptée en décembre 2008 qui attribuait une carte électorale à chaque électeur non muni d'un passeport, carte qu'il devait présenter au bureau de vote le 28 juin pour remplir son devoir civique. Le ministère de l'Intérieur avait cependant reconnu cinq jours avant les élections législatives que 256 794 des 3,1 millions d'électeurs ne disposaient d'aucun document d'identité sécurisé. "Le processus de dépouillement sera suivi pour la première fois d'une manière transparente sur des écrans installés par la Commission électorale centrale" a indiqué le Premier ministre Sali Berisha.
Environ 3 000 observateurs, dont 450 étrangers, étaient présents pour contrôler le déroulement du scrutin. Quelque 5 500 policiers avaient également été déployés pour assurer la sécurité. "Jusqu'à présent, tout a été relativement calme. Quelques irrégularités mineures ont été signalées, mais moins que lors des élections précédentes" indiquait Robert Bosch responsable de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Albanie durant l'après midi du 28 juin. "Je suis très satisfait que ce scrutin législatif se soit déroulé de façon responsable" a souligné l'ambassadeur des Etats-Unis en Albanie, John Withers.
La campagne avait été mouvementée. Début mai, le député socialiste Fatmir Xhindi avait été tué devant son domicile à Roskovec (120 km au Sud de Tirana) et le 12 juin, un militant du Parti démocratique, Artan Zeka, avait été tué par un membre du Parti socialiste, Skender Balla, dans le village de Qeurret situé dans la région de Durres à 30 km au Sud-Ouest de la capitale.
Agé de 65 ans, Sali Berisha, cardiologue de formation, est le fondateur du Parti démocratique. Leader du mouvement qui fit chuter en avril 1991 le régime communiste établi par Enver Hoxha, il occupe depuis lors une place centrale sur la scène politique. Elu Président de la République d'Albanie en 1992 après la victoire de son parti aux premières élections législatives libres du pays, il gouverne d'une main de fer. Hostile à une chasse aux sorcières, il fait juger pour génocide des dizaines d'anciens dirigeants communistes. "Je me suis opposé au régime communiste parce que je me suis senti co-responsable de la dictature" déclarait-il alors.
En 1997, il est chassé du pouvoir à la suite des émeutes qui éclatent après l'effondrement du système dit des pyramides financières. Encouragées par Sali Berisha, environ 70% des familles albanaises avaient placé leurs économies dans ce système qui offrait des placements à des taux d'intérêt atteignant 100%. Les émeutes de 1997, qui ont entraîné le pays vers une quasi-situation de guerre civile, avaient fait 2000 morts.
En septembre 2005, Sali Berisha devient Premier ministre après que son parti a remporté les élections législatives du 3 juillet précédent.
Selon les dernières estimations, le Parti démocratique remporterait 69 des 140 sièges de l'Assemblée de la République, Chambre unique du Parlement albanais, soit deux de moins que les 71 nécessaires pour disposer d'une majorité absolue. Le Parti socialiste devrait obtenir 55 députés et le Mouvement socialiste pour l'intégration, 4 sièges.
Les 11 sièges restants ne sont pas encore attribués.
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