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Corinne Deloy,
Fondation Robert Schuman
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ENCorinne Deloy
Fondation Robert Schuman
Les parlementaires tchèques réunis dans la Salle espagnole du Château de Prague, siège officiel de la Présidence de la République, ne sont pas parvenus à choisir un nouveau Chef de l'Etat lors de l'élection présidentielle qui s'est déroulée en République tchèque les 8 et 9 février derniers. Les deux candidats en lice - Vaclav Klaus, Président sortant, soutenu par le Parti démocrate civique (ODS), et Jan Svejnar, professeur d'économie et de politique publique à l'université du Michigan (Etats-Unis), appuyé par le Parti social-démocrate (KSCM), les Verts (SZ), l'Association des indépendants-Démocrates européens (SNK-ED) et le Club de la démocratie ouverte (KOD) de Sona Paukertova – n'ont pas obtenu la majorité.
Avant le scrutin et conformément à la tradition, les deux candidats ont fait chacun un discours. "Mon premier mandat de 5 ans a été une période d'évolution relativement satisfaisante caractérisée par l'adhésion de notre pays à l'Union européenne et par la croissance économique. Si je suis élu par vous, je vais m'efforcer pendant mon 2e mandat de ne décevoir aucun d'entre vous qui représentez 10 millions de citoyens mais aussi de ne décevoir aucun de ces 10 millions de citoyens" a indiqué Vaclav Klaus. "Comme thème principal de ma Présidence, je vous propose "La République tchèque sans barrières". Essayons ensemble de réaliser nos projets en mettant l'accent sur l'honnêteté, la tolérance et le respect mutuel. La République tchèque mérite le succès, assurons-lui ce succès en joignant nos forces" a déclaré Jan Svejnar.
Les leaders des partis représentés au Parlement, ainsi que certains représentants des deux chambres, ont ensuite exprimé leurs opinions sur les candidats. Jiri Paroubek, chef des sociaux-démocrates, et Martin Bursik, chef des Verts, ont critiqué le président sortant Vaclav Klaus, tandis que le Premier ministre, Mirek Topolanek, chef du Parti démocrate civique, a accusé les sympathisants de Jan Svejnar de vouloir modifier le mode de scrutin en souhaitant un vote à main levée à la place de l'habituel vote à bulletins secrets.
En effet, le vote a été retardé de plusieurs heures à cause de discussions sur le mode de scrutin. Les Verts et les sociaux-démocrates ont proposé que le vote ait lieu à main levée, une proposition à laquelle s'opposait le Parti démocrate civique et qui a finalement été acceptée par les deux Chambres du Parlement, alors que le Sénat n'y était a priori pas favorable. Le scrutin présidentiel s'est donc déroulé pour la première fois à main levée. La Constitution tchèque ne précise pas quel mode de scrutin doit être utilisé pour la désignation du Président de la République. Elle indique seulement que celui-ci doit être élu par les membres du Parlement, donc au suffrage indirect. L'atmosphère a été particulièrement tendue le 8 février, les responsables des deux camps s'accusant devant les caméras de télévision. Vaclav Klaus a ainsi déclaré qu'il considérait l'appel au vote à main levée comme une tactique employée pour empêcher sa réélection. Les 3 tours de scrutin ont été retransmis en direct à la télévision et suivies par plus de 800 000 téléspectateurs.
Aucun des deux candidats n'a recueilli la majorité absolue des voix au sein de chacune des deux Chambres (Chambre des députés et Sénat) indispensable pour être élu lors des 2 premiers tours de scrutin. Lors du 1er tour, le Président sortant, Vaclav Klaus, a remporté 47 des 81 voix du Sénat et 92 des 200 de la Chambre des députés, contre 106 députés et 32 sénateurs pour Jan Svejnar. Lors du 2e tour, le Président sortant a obtenu 94 voix de la Chambre basse et 48 du Sénat, Jan Svejnar 104 députés et 31 sénateurs. Le 9 février au matin s'est déroulé le 3e tour de scrutin où cette fois, la majorité simple était suffisante pour être élu.
Jan Svejnar a recueilli 113 voix tandis que l'actuel Président en a obtenu 139, soit une de moins que le total nécessaire pour être élu. Comme ils l'avaient annoncé avant l'élection, les parlementaires du Parti communiste de Bohème et Moravie (KSCM) se sont abstenus lors du 3e tour, cessant donc de voter en faveur de Jan Svejnar comme ils l'avaient fait lors des deux premiers tours.
Les 2 candidats ont immédiatement fait savoir qu'ils seraient de nouveau candidats le 15 février. "J'ai déjà participé à 4 élections à 3 tours et j'ai toujours remporté plus de voix que mes concurrents. Je continue, c'est valable" a déclaré Vaclav Klaus à l'issue de ce 1er scrutin. Le Parti communiste de Bohème et Moravie a annoncé qu'il présenterait son propre candidat pour le prochain scrutin. Plusieurs noms circulent dont ceux de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Jiri Dientsbier, du médiateur public, Otakar Motejl, ou encore du président de l'Académie des Sciences, Vaclav Paces.
Le 2e scrutin présidentiel se déroulera le 15 février prochain. Les candidats ont jusqu'au 12 février pour se déclarer.
Résultat des trois tours de l'élection présidentielle tchèque des 8 et 9 février 2008
1er tour
2e tour
3e tour
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