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Corinne Deloy,
Fondation Robert Schuman
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Fondation Robert Schuman
A quelques jours des prochaines élections législatives, la coalition gouvernementale vient de traverser une crise politique qui a conduit deux de ses ministres francophones, membres du parti Ecolo, à démissionner de leurs fonctions. A l'origine de la crise se trouve une ancienne polémique à propos du trafic aérien nocturne au-dessus de Bruxelles. La ministre des Transports, Isabelle Durant, qui avait refusé de revenir sur sa décision de suspendre un accord, conclu le 24 janvier dernier entre le gouvernement fédéral et les autorités régionales flamandes et bruxelloises, sur le nouveau trajet de certains vols aériens de nuit, a été démise de ses compétences en matière aéronautique par un conseil ministériel. L'accord avait pour but de soulager les populations du nord de Bruxelles des nuisances sonores des avions en faisant passer les vols de nuit au-dessus de certains quartiers de la capitale. A la suite de son dessaisissement, la ministre écologiste a préféré démissionner, entraînant avec elle le secrétaire d'Etat à l'Energie, Olivier Deleuze, également membre du parti Ecolo.
La reconduction de la coalition gouvernementale actuelle, envisagée en cas de victoire par le Premier ministre Guy Verhofstadt (Libéraux et démocrates néerlandophones), semble désormais compromise. « Cette affaire hypothèque la reconduction de la coalition telle quelle, souligne Xavier Mabille, politologue au Centre de recherche et d'information en science politique (Crisp) à Bruxelles, qui ajoute « Le parti Ecolo, en perte de vitesse dans les enquêtes d'opinion et visiblement lâché par son partenaire néerlandophone Agalev dans le dossier des vols de nuit, cherche à rebondir dans les sondages ». Guy Verhofstadt a procédé à un mini-remaniement ministériel : Isabelle Durant a été remplacée par Laurette Onkelinx, vice-Premier ministre et ministre de l'Emploi ; Yvan Ylieff (Parti socialiste, francophone) a été nommé ministre adjoint de la Recherche scientifique et Alain Zenner (Mouvement réformateur, francophone) devient secrétaire d'Etat à l'Energie et au Développement durable.
Les dernières enquêtes d'opinion montrent que 38% des Belges accordent leur confiance à la coalition gouvernementale (ils étaient 40% en 1999), contre 23% qui ne lui font pas confiance et 39% qui se déclarent sans opinion. Un sondage, réalisé par l'institut Inra Belgium, montre que si Guy Verhofstadt reste le politicien le plus apprécié en Flandre, il n'arrive qu'à la sixième place en Wallonie, devancé par le ministre des Affaires étrangères Louis Michel et celui des Finances Didier Reynders. Selon une enquête d'opinion réalisée par l'institut Dedicated Research et publiée le 28 avril dernier par le quotidien Le Soir, les grands partis se tiennent dans un mouchoir de poche, moins de 2% séparant les trois principales formations néerlandophones, les Libéraux et démocrates flamands (VLD), parti du Premier ministre Guy Verhofstadt qui recueillerait en Flandre 22,1% des suffrages, le Parti démocrate-chrétien flamand (CD&V), formation d'opposition qui obtiendrait 21,4% des voix et le Parti socialiste (SP.A), allié à Spirit dans cette campagne électorale et membre de l'actuelle coalition gouvernementale, qui recueillerait 20,5%. Le leader de la formation arrivant en tête en Flandre, région regroupant 55% de l'électorat belge, est généralement désigné comme le Premier ministre du pays. Selon cette même enquête d'opinion publiée par Le Soir, en Wallonie, le Parti socialiste (PS) et le Mouvement réformateur (MR) recueilleraient respectivement 31,1% et 28,6% des suffrages, la formation d'opposition du Centre démocrate humaniste (CDH) se trouvant loin derrière avec seulement 13,8% des intentions de vote. Le parti écologiste Ecolo serait en recul et obtiendrait 14,3% des suffrages. Dans la région de Bruxelles capitale, le Mouvement réformateur serait largement en tête avec 29,6% des voix, suivi du Parti socialiste (20,2%) et d'Ecolo (17,9%).
La véritable inquiétude concerne le résultat de la formation d'extrême droite, le Vlaams Blok, crédité en Flandre de 17,2% des suffrages, soit deux points de plus que lors des dernières élections législatives du 13 juin 1999 dans cette même région. Le Vlaams Blok serait également le premier parti néerlandophone dans la région de Bruxelles capitale. En Wallonie, le Front national (FN) recueille 4,1% des intentions de vote, soit 2,6 points de plus qu'en 1999. Le 31 mars dernier, Daniel Féret, leader du Front national et unique député de la formation, a été condamné à huit mois de prison avec sursis et cinq ans de privation de ses droits civils et politiques pour diffusion de tracts racistes.
A une semaine du scrutin, les jeux sont donc loin d'être faits pour les prochaines élections législatives belges qui promettent d'être extrêmement serrées et où la place de première formation de Flandre sera particulièrement disputée.
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