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Corinne Deloy
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L'ancien Premier ministre (2011-2016), Zoran Milanovic (Parti social-démocrate, SDP), soutenu par le Parti travailliste, le Parti démocratique d'Istrie (IDS) et l'Alliance civile libérale (GLAS), est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle le 22 décembre en Croatie avec 29,55% des suffrages. Il a devancé la Présidente de la République sortante Kolinda Grabar-Kitarovic, qui se présentait en candidate indépendante mais soutenue par l'Union démocratique croate (HDZ), qui a obtenu 26,65% des voix.
Les deux candidats s'affronteront lors d'un deuxième tour de scrutin le 5 janvier 2020.
Les Croates résidant à l'étranger, qui pouvaient remplir leur devoir civique dans 47 pays, ont plébiscité la cheffe de l'Etat sortante en lui accordant 53,43% des suffrages. Parmi cette communauté, Miroslav Skoro (indépendant), chanteur soutenu par les partis de droite populiste, a pris la deuxième place avec 35,18% des voix alors que Zoran Milanovic n'a recueilli que 5,78% des suffrages.
Miroslav Skoro est arrivé en troisième position avec 24,45% des voix. S'il n'a pas réussi son pari d'atteindre le deuxième tour, il a néanmoins obtenu un résultat élevé qui démontre la force, voire la poussée, du discours populiste en Croatie.
Mislav Kolakusic (indépendant), ancien juge et député européen, a recueilli 5,87% des suffrages et Milan Bandic (Bandic Milan 365-Parti du travail et de la solidarité) 4,61% des voix.
Les six autres candidats à ce scrutin ont recueilli chacun moins de 3% des suffrages.
La participation a été supérieure à celle enregistrée lors du premier tour de la précédente élection présidentielle du 28 décembre 2014 (+ 4,08 points). Elle s'est élevée à 51,2%.
Résultats du premier tour de l'élection présidentielle
du 22 décembre 2019 en Croatie
Participation : 51,2%

Source : https://www.izbori.hr/pre2019/rezultati/1
Le patriotisme, la défense des valeurs familiales traditionnelles et une Croatie forte au cœur de l'Europe constituent les trois points principaux du programme de Kolinda Grabar-Kitarovic. La cheffe de l'Etat sortante était partie avec une forte avance dans les enquêtes d'opinion au début de la campagne électorale mais, au fil des semaines, elle a perdu beaucoup de terrain pour finalement être devancée par Zoran Milanovic le 22 décembre. Elle a en effet essayé de rassembler sur son nom les plus modérés de son parti comme les plus fervents nationalistes, une mission quasiment impossible. Durant sa campagne, elle a ainsi rendu hommage au général Slobodan Praljak, qui s'est suicidé le 29 novembre 2017 en absorbant du poison alors que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougolavie (TPIY) venait de le condamner pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité durant la guerre de Bosnie-Herzégovine.
Kolinda Grabar-Kitarovic a affirmé que si elle était réélue à la tête du pays, elle accorderait son pardon au général Tomislav Mercep sous le commandement duquel 43 civils, pour la plupart serbes, ont été tués en 1991. Le militaire a été condamné à cinq années et demi d'emprisonnement pour ce crime. En février 2017, sur appel du parquet, la Cour suprême de Croatie a prolongé sa peine de prison, la portant à sept ans.
Zoran Milanovic a rassemblé les sympathisants des forces de gauche. Il s'est engagé à faire de la Croatie un "pays normal" avec une justice indépendante, qui respecte les minorités.
Les suffrages accordés à Miroslav Skoro constituent donc désormais l'enjeu du deuxième tour. Un échec de Kolinda Grabar-Kitarovic le 5 janvier prochain constituerait une mauvaise nouvelle pour le Premier ministre Andrej Plenkovic (HDZ), qui mènera sans doute la liste de son parti lors des prochaines élections législatives prévues à l'automne 2020.
" J'avais un candidat associé contrairement à Zoran Milanovic. Maintenant, nous devons tous nous unir et gagner " n'a pas hésité à dire la cheffe de l'Etat sortante à l'annonce des résultats.
" La Croatie vire à droite, nous le voyons dans cette élection présidentielle. Comme ailleurs en Europe, la droite radicale montre ses forces dans le pays. Nous verrons si elle est en mesure de répéter cette performance lors des prochaines élections" a indiqué Tihomir Cipek, professeur de science politique de l'université de Zagreb.
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