Le chef de l'Etat sortant, Klaus Iohannis, a été réélu à la présidence de la République en Roumanie pour un deuxième mandat consécutif lors du deuxième tour de scrutin le 24 novembre. Il a recueilli 65,88% des suffrages et a sèchement battu Viorica Dancila (Parti social-démocrate, PSD) qui a obtenu 34,12%. Il était déjà arrivé en tête au premier tour de scrutin le 10 novembre avec 37,82% des suffrages (22,26% pour sa rivale).

"La Roumanie moderne, la Roumanie européenne, la Roumanie normale a gagné" s'est félicité Klaus Iohannis à l'annonce des résultats. Le président sortant avait appelé les Roumains à voter " pour que la Roumanie puisse enfin respirer (...) et contre le Parti social-démocrate qui a dominé la scène politique au cours de ces 30 dernières années, a tenté de contrôler la justice et de subjuguer toutes les institutions ".

"La Roumanie a gagné. Une mention spéciale pour les Roumains de la diaspora, qui se sont rendus aux urnes en nombre extraordinaire. C'est une victoire importante, la plus catégorique jamais remportée sur le Parti social-démocrate. Nous devons tenir ce parti loin des manettes pour de nombreuses années (...) afin de construire une Roumanie normale, où chacun se sente chez soi " a-t-il ajouté.

Les Roumains de l'étranger (soit 4 millions de personnes) ont été très nombreux à voter (900 000 environ) et à apporter leur soutien au président sortant (près de 90% des suffrages au sein de cet électorat). Klaus Iohannis a également obtenu la majorité des voix parmi la classe moyenne, les plus jeunes et les plus diplômés des électeurs.

Par ailleurs, le chef de l'Etat sortant a pu bénéficier du soutien de Dan Barna, dirigeant de l'Union Sauvez la Roumanie (USR), qui était arrivé en troisième position lors du premier tour de l'élection avec 15,02% des suffrages.

La participation a été nettement inférieure à celle enregistrée lors du deuxième tour de la précédente élection présidentielle du 16 novembre 2014 (64,10%) : elle s'est élevée à 54,46%, soit -9,64 points.

Viorica Dancila et le Parti social-démocrate ont donc essuyé une lourde défaite. Jamais un candidat social-démocrate n'avait obtenu un résultat aussi faible à une élection présidentielle. " Je sais que beaucoup aimeraient me voir démissionner de mon poste mais cette fois-ci, je ne partirai pas parce que je pense que la consolidation de notre parti en vue des élections locales est bien plus importante que les tensions et les divisions politiques qui déchirent le parti " a déclaré Viorica Dancila. Elle a été Première ministre de janvier 2018 au 10 octobre dernier, date à laquelle son gouvernement a chuté à la suite du vote d'une motion de censure du Parlement.

Cinq jours plus tard, Klaus Iohannis a nommé Ludovic Orban, dirigeant du Parti national libéral (PNL), au poste de Premier ministre. Le gouvernement minoritaire qu'il a formé a obtenu le 4 novembre la confiance du Parlement.

Résultats de l'élection présidentielle

des 10 et 24 novembre 2019 en Roumanie

Participation  : 47,77% (1er tour) et 54,46% (2e tour)

Source : http://prezidentiale2019.bec.ro/rezultate et

Agé de 60 ans, Klaus Iohannis est originaire de Sibiu, ville dont il est devenu maire en 2000, - et le premier maire d'origine allemande depuis Alfred Dörr, qui fût maire de Sibiu entre 1940 et 1945. Régulièrement réélu à quatre reprises, Klaus Iohannis, membre de la minorité allemande de Roumanie, a complètement transformé sa ville en renouvelant ses infrastructures, en restaurant son centre historique et en en faisant une destination touristique privilégiée.

Diplômé en physique de l'université Babes-Bolyai de Cluj, Klaus Iohannis a d'abord enseigné la physique avant de devenir inspecteur de l'enseignement primaire. Il a adhéré au Forum démocratique des Allemands de Roumanie (FGDR) en 1990 et rejoint, en 2013, le Parti national-libéral (PNL), dont il devient président le 28 juin 2014.

Le 16 novembre 2014, il est élu à la présidence de la République et il succède à Traian Basescu au Palais Cotroceni, résidence des présidents de la République à Bucarest.