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Corinne Deloy
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Ingrida Simonyte, ancienne ministre des Finances (2009-2012), est arrivée en tête du premier tour de l'élection présidentielle qui s'est déroulé le 12 mai en Lituanie. Elle a recueilli 31,13% des suffrages et ne dépasse que de 2 647 voix son adversaire l'économiste Gitanas Nauseda (indépendant), qui a obtenu 30,95% des suffrages. Ingrida Simonyte se présentait en candidate indépendante mais elle est soutenue par le principal parti d'opposition, l'Union de la patrie-Chrétiens-démocrates lituaniens (TS-LKD).
Les deux candidats s'affronteront lors d'un deuxième tour le 26 mai, jour où les Lituaniens désigneront également leurs députés européens. Selon les observateurs politiques, Gitanas Nauseda devrait s'imposer en raison de sa plus grande couverture de l'échiquier politique. " Gitanas Nauseda a davantage de chances d'attirer des voix des autres candidats du premier tour, notamment de ceux de gauche " a indiqué Ramunas Vilpisauskas, directeur de l'Institut des relations internationales et de science politique de l'université de Vilnius.
Saulius Skvernelis, actuel Premier ministre, qui se présentait également comme candidat indépendant mais qui était soutenu par le Parti paysan et vert (LVZS), est arrivé en troisième position avec 19,72% des voix. Le chef du gouvernement a annoncé qu'il démissionnerait de ses fonctions comme il avait promis de le faire en cas d'échec. Sa démission sera effective le 12 juillet, jour où s'achève le deuxième mandat de la présidente sortante Dalia Grybauskaite.
"Je pensais vraiment pouvoir atteindre le deuxième tour mais les résultats montrent que mes attentes étaient trop élevées. Mon échec à parvenir au deuxième tour reflète l'estime que l'on me porte en tant qu'homme politique. J'accepte cet état de fait et je me dois de prendre la décision de démissionner" a-t-il déclaré à la chaîne de télévision LRT. Saulius Skvernelis, qui selon les enquêtes d'opinion était soutenu par un électorat rural, âgé et peu fortuné, a affirmé avoir manqué de temps pour conduire sa campagne électorale. " Je pense qu'il nous a manqué quelques semaines. Nous avons commencé notre campagne assez tardivement. Certaines erreurs auraient dû être évitées " a-t-il souligné, indiquant que l'opposition de certains Lituaniens aux réformes mises en œuvre par le gouvernement ne l'avait sans doute pas aidé.
Le Parti paysan et vert n'a pas indiqué lequel des deux candidats, Gitanas Nauseda ou Ingrida Simonyte, il soutiendrait lors du 2e tour.
Vytenis Povilas Andriukaitis (Parti social-démocrate, LSP), commissaire européen à la Santé et à la Sécurité alimentaire et ancien ministre de la Santé (2012-2014), a pris la quatrième place du scrutin avec 4,72% des suffrages. Il est suivi d'Arvydas Juozaitis (indépendant), qui a recueilli 4,69% des voix, de Valdemar Tomasevski, président de l'Action électorale des Polonais en Lituanie (LLRA), qui a obtenu 4% des suffrages, et du député Mindaugas Puidokas (2,58%). Les deux autres candidats ont recueilli moins de 1% des voix.
La participation s'est élevée à 56,45%, soit +4,22 points par rapport à celle enregistrée lors du premier tour de la précédente élection présidentielle le 11 mai 2014.
Résultats du 1er tour de l'élection présidentielle du 12 mai 2019 en Lituanie
Participation : 56,45%

Sources : Site Commission électorale lituanienne https://www.vrk.lt/2019-prezidento/rezultatai?srcUrl=/rinkimai/904/1/1546/rezultatai/lt/rezultataiPreRezultatai.html
La campagne présidentielle a été dominée par la question des inégalités sociales, qui s'accroissent en Lituanie malgré la croissance soutenue du PIB (2,7% attendu cette année). Le taux de pauvreté figure parmi les plus élevés de l'Union européenne en raison d'un système fiscal inadapté. " Les Lituaniens ont soif de justice sociale et recherchent un candidat capable de surmonter la polarisation sociale actuelle " a indiqué Donatas Puslys de l'Institut d'analyse politique de Vilnius.
Ingrida Simonyte a souligné que le futur président devra " écouter les gens d'opinions différentes, rechercher le consensus et correctement représenter la Lituanie à l'étranger ". La candidate a promis de réduire le fossé économique entre zones rurales et urbaines grâce à la stimulation de la croissance et de résister au populisme. Selon la politologue Aine Ramonaite, " Ingrida Simonyte attire de jeunes électeurs pro-occidentaux et les libéraux, ce qui peut surprendre compte tenu de son appartenance politique ".
Gitanas Nauseda souhaite incarner le juste milieu politique et construire un Etat social. " Je veux remercier tous ceux qui ont pris à cœur notre message sur l'Etat-providence et sur l'accroissement de la paix politique que nous voulons pour la Lituanie " a-t-il déclaré à l'annonce des premiers résultats.
L'économiste souhaite combattre l'injustice sociale partout dans le pays. Il met en avant les bénéfices que lui procurent son indépendance et sa non-appartenance au sérail politique. " Cette indépendance vous permet d'inviter des représentants de différents partis politiques à une seule table, de leur inspirer davantage confiance et de faire taire quelque peu leurs préjugés " a déclaré Gitanas Nauseda, qui dit avoir le sentiment " d'avoir la lourde responsabilité de réduire la polarisation politique du pays ".
Les deux candidats sont de fervents partisans de l'Union européenne et de l'OTAN. Selon Ramunas Vilpisauskas, la ligne politique en matière de politique étrangère et de défense ne devrait pas être modifiée quel que soit le candidat élu à la présidence de la République le 26 mai prochain. " Avec Gitanas Nauseda, il peut y avoir des changements tactiques en ce qui concerne la communication avec les voisins mais la ligne stratégique a peu de chances de changer " a-t-il indiqué.
Le 12 mai, les Lituaniens se prononçaient également sur deux questions par référendum. La première concernait la possibilité pour un ressortissant de la République balte qui obtient une autre nationalité de conserver sa nationalité lituanienne, la deuxième portait sur la réduction du nombre de députés de 141 à 121.
Les deux questions ont recueilli un large assentiment parmi les électeurs (respectivement 73,38% et 76,16%) mais les référendums n'ont pas rempli les trois conditions nécessaires à leur validation, à savoir l'obtention de la majorité absolue des suffrages exprimés celle-ci représentant au moins un tiers du total des inscrits et la participation d'au moins la moitié des inscrits.
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