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Le Parti du centre devrait remporter les prochaines élections législatives en Finlande

Élections en Europe

Corinne Deloy

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23 mars 2015
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Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

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PDF | 198 koEn français

Un mois et demi après leurs voisins estoniens, 4,5 millions de Finlandais vont renouveler les 200 membres du Parlement (Eduskunta/Riksdag, la Finlande étant un pays bilingue) le 19 avril prochain. Le vote par anticipation aura lieu du 8 au 14 avril.

Les analystes s'attendent à un retour au pouvoir du Parti du centre (KESK) emmené par Juha Sipilä, qui pourrait former une coalition gouvernementale avec le Parti social-démocrate (SPD) du ministre des Finances sortant Antti Rinne. 30 députés ne se représentent pas aux suffrages des électeurs et, selon les sondages, 20 autres pourraient perdre leur siège. Le Parti du centre caracole en tête avec 24,9% des intentions de vote dans la dernière enquête réalisée par l'institut d'opinion Taloustutkimus pour la chaîne de télévision Yle Uutiset, Il est suivi par le Parti social-démocrate, qui recueillerait 16,8% des voix, et le Rassemblement conservateur (KOK) du Premier ministre Alexander Stubb, qui obtiendrait 16,2% des suffrages, ce qui serait son résultat le plus faible depuis 1966. Les Vrais Finlandais (PS) sont en hausse et remporteraient 15,4% des voix ; l'Alliance des gauches (VAS) et les Verts (VIHR), 8,8% chacun et le Parti du peuple suédois (SFP), 4% des suffrages.

Jussi Westinen, chercheur de l'Institut de recherche en sciences sociales de l'université Abo Akademi, voit dans la situation politique finlandaise des similitudes avec celle de 1991 lorsque le Premier ministre Harri Holkeri (KOK) se voyait reprocher son arrogance. Cette année-là, le Parti du centre conduit par Esko Abo (24,8%) avait devancé le Rassemblement conservateur (19,3%) et le Parti social-démocrate (22,1%). Beaucoup en effet reprochent au Premier ministre Alexander Stubb, au mieux son indifférence, au pire son arrogance.

La coalition gouvernementale qui s'est formée à l'issue des précédentes élections législatives du 17 avril 2011 sous l'égide de Jyrki Katainen (KOK) comptait 6 partis : le Rassemblement conservateur, le Parti social-démocrate, l'Alliance des gauches, les Verts, le Parti du peuple suédois et le Parti chrétien-démocrate (SKL).

Le nombre important de partis a certainement ralenti la prise de décision et par conséquent la capacité d'action du gouvernement au cours de la législature. Les dirigeants politiques sont unanimes à souhaiter que les élections législatives du 19 avril ne débouchent pas sur une coalition aussi large.

En mars 2014, l'Alliance des gauches a choisi de quitter le gouvernement pour protester contre les coupes budgétaires dans les dépenses sociales. Les Verts l'ont suivie en septembre en raison de leur désaccord avec la décision de construire une nouvelle centrale nucléaire (Fennovoima) en collaboration avec l'Agence de l'énergie atomique russe.

En avril 2014, le Premier ministre Jyrki Katainen a annoncé qu'il n'était pas candidat à un nouveau mandat à la tête du Rassemblement conservateur. Il a été remplacé par le ministre des Affaires européennes et du Commerce extérieur Alexander Stubb, qui a pris la tête du gouvernement le 23 juin après avoir été désigné à la tête de son parti par 500 voix pour 349 à la ministre de la Santé et des Affaires sociales Paula Risikko. Alexander Stubb est un libéral et un partisan de l'adhésion de la Finlande à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord.

Le départ de l'Alliance des gauches et des écologistes a rendu le gouvernement, qui ne dispose plus que d'un siège de majorité au Parlement, très dépendant du Parti chrétien-démocrate.

Gouvernement sortant : un bilan très contrasté

Si le Rassemblement conservateur finit par s'incliner dans les urnes, l'explication résidera en grande partie dans la volonté des électeurs de sanctionner le parti du Premier ministre sortant pour son incapacité à gérer la crise économique. "Notre nation a besoin de deux choses: d'une stabilité politique et d'une prévisibilité de la politique économique" a affirmé le Premier ministre lors de son arrivée à la tête du gouvernement en juin dernier. Il a signé un accord de coalition avec le Parti social-démocrate, les Verts, le Parti populaire suédois et le Parti chrétien-démocrate, intitulé Relever la Finlande : croissance et emploi, qui prévoyait une croissance de 1,1 milliard €, 410 millions de baisses d'impôts, des investissements dans les infrastructures urbaines, des créations d'emplois, un accroissement du pouvoir d'achat et une réduction de la dette publique à partir de 2018. "Nous avons vécu au-dessus de nos moyens et notre dette a doublé, passant de 50 à 100 millions €" a déclaré Alexander Stubb, qui a ajouté : "Nous avons bâti notre Etat-providence sur l'espoir d'atteindre chaque année une croissance de 3%". Au 3e trimestre de 2014, le PIB de la Finlande a cru de 0,2% après une hausse de 0,4% au trimestre précédent. L'économie finlandaise en récession devrait de nouveau enregistrer pour 2014 une croissance négative pour la 3e année consécutive (- 1,1% en 2012 ; - 1,38% en 2013).

En octobre dernier, l'agence de notation Standard and Poor's a abaissé la note d'Helsinki et la Finlande a perdu son triple A (AA +). L'agence a pointé la vulnérabilité du pays par rapport à la Russie : le commerce avec Moscou représente un dixième du total des exportations finlandaises et 4% du PIB du pays. Les difficultés rencontrées par les principaux secteurs exportateurs, alliées à la faiblesse de la consommation privée, pèsent sur la croissance.

Le pays a souffert de nombreux chocs ces dernières années : écroulement de l'empire Nokia, qui, de 1998 à 2011, a été le premier constructeur de téléphones mobiles au monde, conjugué à un fort recul de la demande pour l'industrie papetière, la Finlande étant leader dans ce domaine en Europe, en raison de la baisse des publications papier notamment à cause de la concurrence numérique.

La dette, inférieure à 50% du PIB à l'arrivée de Jyrki Katainen au pouvoir en 2011 (48,5% précisément), flirte désormais avec la barre de 60% (58,9% en 2014), seuil à ne pas dépasser pour le Pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne. Les taxes ont, en moyenne, augmenté de 3 points ces 4 dernières années, l'Etat ayant tenté d'éviter au maximum les coupes budgétaires. Enfin, le taux de chômage est en progression : à 8,9% en octobre 2014, soit un record depuis l'arrivée au pouvoir du Rassemblement conservateur et du Parti social-démocrate.

La chose est suffisamment rare pour être notée : en août 2014, le président de la République Sauli Niinistö (KOK), dépourvu de pouvoir sur les affaires intérieures du pays, a parlé de problèmes internes à la Finlande et demandé au Premier ministre d'avoir le courage de mettre en place les réformes, Le gouvernement a pris plusieurs mesures pour tenter d'améliorer la situation socioéconomique. Le taux d'impôt sur les sociétés a été baissé de 24,5% à 20% pour encourager les investissements directs étrangers. Une nouvelle réforme a fait passer l'âge de la retraite de 63 à 65 ans ; les personnes nées en 1962 seront les premières à se voir appliquer la réforme (elle le sera progressivement pour celles nées entre 1955 et 1961). Après celle du Japon, la population finlandaise est celle qui vieillit la plus rapidement du monde.

Membre de la coalition gouvernementale, le Parti social-démocrate mène une campagne difficile dans laquelle il cherche à se détacher du KOK avec lequel il est allié depuis 4 années. Son programme prévoit des baisses d'impôts pour les personnes les plus défavorisées et celles appartenant à la classe moyenne. Selon son dirigeant, le ministre des Finances sortant Antti Rinne, l'économie ne pourra croître sans une hausse de la demande intérieure ; une diminution des taxes permettra de distribuer un supplément d'argent à ceux qui, selon lui, sont les plus à même de le dépenser. Les sociaux-démocrates ont fait leur l'objectif, mis en avant par la Confédération finlandaise des salariés (STTK), de créer de 150 000 à 200 000 emplois avant la fin de la décennie.

Le Premier ministre sortant Alexander Stubb a indiqué qu'il n'excluait pas de gouverner de nouveau avec le Parti social-démocrate même si les deux partis gouvernementaux possèdent des opinions divergentes en matière économique.

Au début du mois de mars, le chef du gouvernement a rappelé que son pays ne devait pas exclure la possibilité de rejoindre l'OTAN dans les 4 années à venir. "J'ai toujours été un partisan de l'appartenance de la Finlande à l'OTAN. Même si le moment actuel n'est pas le bon pour rejoindre l'Alliance, il est important de ne pas exclure cette possibilité" a souligné Alexander Stubb. Cette opinion a été relayée par le président Sauli Niinistö, qui a indiqué que cette option devrait toutefois obligatoirement être validée par référendum. Selon une enquête publiée à la fin du mois de février dans le quotidien Helsingin Sanomat, un quart des Finlandais (27%) sont favorables à ce que leur pays rejoigne l'OTAN, plus de la moitié (57%) y sont opposés.

La politique de Vladimir Poutine et la guerre en Ukraine ont relancé le débat sur l'alliance militaire. La Finlande partage une frontière de 1 300 km avec la Russie. Fin février, 6 Finlandais sur 10 (61%) considéraient que la menace russe sur leur pays s'était accrue. Helsinki et Stockholm ont récemment décidé d'étendre leur coopération militaire.

Parti du centre : la victoire annoncée

Principal parti d'opposition, le Parti du centre est dirigé par l'entrepreneur Juha Sipilä, relativement novice en politique et entré au parlement à l'issue des élections législatives du 17 avril 2011, au moment où le parti centriste était au plus mal. Il en a pris la tête l'année suivante. Juha Sipilä veut diriger la Finlande comme une entreprise ; il pense pouvoir gouverner le pays comme il manage ses équipes de collaborateurs au sein des sociétés qu'il dirige et prévoit pour cela d'appliquer les règles et les stratégies qui lui ont réussi dans ses entreprises. "La chose essentielle est de se mettre d'accord sur 5 objectifs mais d'avoir une seule vision. C'est de cette façon que je dirige habituellement mes sociétés" répète-t-il. "Je ne suis pas bon dans les jeux politiques mais au moment où les gens pensent que nous souffrons d'un manque de leadership, je peux faire bénéficier le pays de ma façon pragmatique de résoudre les problèmes" a-t-il déclaré au quotidien britannique The Financial Times à la mi-février.

Le dirigeant centriste a présenté le 28 janvier son programme économique. Il a indiqué qu'il privilégierait les coupes budgétaires aux augmentations d'impôts. Il a également affirmé qu'il réduirait la croissance de la dette d'ici à 2017. Le Parti du centre promet de créer 200 000 nouveaux emplois dans les 10 années à venir, s'engage à ce que la Finlande retrouve une croissance d'au moins 2% et à faire diminuer, voire disparaître, la dette. Pour ce faire, il prévoit de ne pas augmenter les dépenses publiques ; une diminution de l'allocation chômage est envisagée. Il veut réduire le nombre de ministres : le gouvernement finlandais comprend 13 ministères (et, au maximum, 18 ministres).

L'avance du Parti du centre dans les enquêtes d'opinion tient cependant plus au mécontentement des électeurs (plus de la moitié d'entre eux veulent sanctionner le KOK du Premier ministre sortant Alexander Stubb) et à leur désir de changement qu'à un véritable engouement des Finlandais pour les propositions centristes. "Les questions économiques seront au cœur des élections législatives. La situation et les perspectives économiques du pays sont si inquiétantes que le Parti du centre gagne des électeurs en ne faisant pratiquement rien" a déclaré Juhana Aunesluoma, directeur du réseau pour les études européennes de l'université d'Helsinki.

Où en sont les Vrais Finlandais ?

Les Vrais Finlandais, qui avaient obtenu 19,1% des suffrages et 39 sièges au parlement et étaient devenus le 3e parti de Finlande lors des élections du 17 avril 2011, ont ensuite fait le choix de rester dans l'opposition. Le parti est en recul depuis ce scrutin.

Si les électeurs des partis plus traditionnels - plus anciens - se montrent souvent relativement certains de leurs choix, les partis populistes rencontrent la plupart du temps des difficultés à fidéliser leur électorat. De nombreuses personnes ayant voté pour les Vrais Finlandais 4 ans auparavant sont allées (ou retournées) vers le Parti du centre ou encore, de façon moindre, vers le Parti social-démocrate.

"Le gouvernement d'Alexander Stubb est la continuation de la coalition arc-en-ciel formée par Jyrki Katainen. Ses résultats sont pauvres. Le Rassemblement conservateur et l'Alliance des gauches ne peuvent pas être dans le même gouvernement" a indiqué Timo Soini, qui affirme qu'un gouvernement doit être bâti "sur des enjeux et une seule idéologie".

En s'installant dans une critique systématique mais sans jamais proposer de politique alternative crédible, Timo Soini a échoué à capitaliser sur la faiblesse du gouvernement. Il se positionne toujours comme le défenseur des plus défavorisés qu'il souhaite préserver des politiques d'austérité.

Les Vrais Finlandais ont toujours défendu les chômeurs, les ouvriers, les laissés pour compte, les mères célibataires ou les petits entrepreneurs. Ils prônent un Etat-providence fort, seul capable selon eux d'assurer la sécurité économique des citoyens les plus faibles. Leur ancêtre, le Parti rural de Veikko Vennamo (appelé le Parti des oubliés), était déjà qualifié de "parti ouvrier de gauche non socialiste" en raison de son programme économique de gauche et de sa politique sociale d'extrême droite. Au parlement, les Vrais Finlandais siègent d'ailleurs au centre, entre les Verts et le Parti du centre.

Le parti est indéniablement populiste : critique des élites considérées comme incompétentes, corrompues et sourdes aux problèmes du peuple ; remise en cause de la représentation comme des corps intermédiaires et exaltation du peuple ; valorisation de la dimension nationale et hostilité à l'égard de l'Union européenne et de la mondialisation ; volonté de restreindre (ou de stopper) l'immigration en provenance des pays pauvres et refus d'une société multiethnique dénoncée comme la cause de tous les dysfonctionnements sociaux. Les Vrais Finlandais ont prospéré sur les scandales de financement des partis politiques, la dénonciation de la politique européenne du gouvernement (notamment en ce qui concerne l'aide accordée à la Grèce) et la question de l'immigration qu'ils dénoncent comme une menace pesant à la fois sur l'identité et sur la prospérité du pays d'accueil. Il propose de réserver la protection sociale aux seuls nationaux et demande une diminution des aides sociales accordées aux étrangers.

La Finlande a longtemps été un pays très homogène, accueillant des immigrés essentiellement issus des pays voisins (Suède, Estonie). Elle reste le pays qui accueille la proportion d'immigrés la plus faible parmi l'ensemble des Etats européens. Les Vrais Finlandais disent cependant souhaiter que la Finlande reste un pays ouvert et déplorent qu'elle accueille si peu de personnes étrangères. "La Finlande est un pays où il est agréable de travailler, de se former et de vivre, c'est un pays sûr. Je suis surpris que si peu d'immigrants ne soient pas intéressés par le fait d'y venir" a déclaré Timo Soini.

Les Vrais Finlandais souhaitent se voir attribuer 6 ministères. Ils se disent prêts à s'allier avec le Parti du centre. Le concept de cordon sanitaire (alliance des partis de gouvernement dans le but d'empêcher un parti extrémiste ou populiste d'arriver au pouvoir) n'existe pas en Finlande. Le Parti rural (SMP), dont sont issus les Vrais Finlandais, a d'ailleurs participé aux gouvernements finlandais entre 1983 et 1990.

Le dirigeant populiste se dit favorable à l'Europe "mais l'Union doit renouer avec ses racines - une union commerciale permettant une plus grande coopération entre les nations - et cesser de vouloir devenir un super pouvoir". Les Vrais Finlandais n'appellent plus à l'abandon de l'euro. "Cela ne peut se faire sans l'accord de la majorité des Finlandais comme du parlement. Aujourd'hui, ce n'est pas d'actualité, la question est donc purement académique" a souligné Timo Soini.

Lors des élections européennes du 25 mai dernier, le KOK est arrivé en tête avec 22,6% des suffrages (3 sièges), suivi par le KESK, qui a obtenu 19,7% des voix (3 députés). Les Vrais Finlandais ont pris la 3e place du scrutin avec 12,9% des suffrages (2 sièges) devant le Parti social-démocrate (12,3% des voix et 2 députés). Moins de quatre Finlandais sur dix (39,10%) se sont rendus aux urnes.

Le système politique finlandais

L'Eduskunta/Riksdag compte 200 députés élus tous les 4 ans au sein de 12 circonscriptions désignant entre 6 et 35 représentants selon leur population (à l'exception des îles Åland qui n'élisent qu'un seul représentant) : lors de chaque scrutin, le nombre de citoyens de chaque circonscription est divisé par la population totale du pays, le résultat obtenu étant ensuite multiplié par 199 afin d'obtenir le nombre de sièges à pourvoir par circonscription. En 2013, la circonscription de Savonie du Nord et celle de Carélie du Nord ont été fusionnées et sont devenues Savonie-Carélie ; celles de Kymi et de Savonie du Sud ont formé la Finlande du Sud-Est.

Les élections législatives se déroulent au scrutin proportionnel selon la méthode d'Hondt (au scrutin uninominal à un tour dans les îles Åland). Les électeurs votent à la fois pour un parti et pour un candidat. Particularité : il n'existe pas de seuil électoral à atteindre pour entrer au Parlement. Un tel seuil aurait en effet rendu difficile la représentation de la minorité suédophone du pays, voire priver le Parti du peuple suédois de tout député.

Les candidats aux élections législatives sont désignés par des partis politiques ou par des associations d'électeurs. Pour participer au scrutin, un parti doit recueillir au minimum 5 000 signatures de citoyens afin d'être enregistré auprès du ministère de l'Intérieur. Les associations d'électeurs souhaitant concourir doivent compter un minimum de 100 membres. Dans les cas où le nombre de candidats désignés par les sections locales d'un parti politique dépasse le nombre de candidats que celle-ci est autorisée à présenter, la loi électorale lui impose d'organiser des primaires.

Enfin, l'Eduskunta/Riksdag compte 85 femmes, soit 42,5% du total des députés. En matière de féminisation du Parlement, le pays se situe au deuxième rang européen derrière la Suède 44,7%.

8 partis politiques sont actuellement représentés à l'Eduskunta/Riksdag :

– le Rassemblement conservateur (KOK), parti fondé en 1918, positionné à droite et qui a participé à toutes les coalitions gouvernementales depuis 1990. Dirigé par le Premier ministre sortant Alexander Stubb, il compte 44 députés ;

– le Parti social-démocrate (SPD), créé en 1899 sous le nom de Parti ouvrier de Finlande et conduit par le ministre des Finances sortant Antti Rinne, possède 42 sièges ;

– les Vrais Finlandais (PS), parti populiste, nationaliste et eurosceptique, né en 1995 et issu du Parti rural (SMP) créé en 1959. Dirigé par Timo Soini, il compte 39 députés ;

– le Parti du centre (KESK), successeur du Parti agrarien fondé en 1906 et situé à droite sur l'échiquier politique, dirigé par Juha Sipilä, a participé à près de la moitié des gouvernements finlandais (34 sur 69) et possède 35 sièges ;

– l'Alliance des gauches (VAS), parti situé à l'extrême gauche fondé en 1990, issu de la Ligue démocratique du peuple (SKDL), de la Ligue démocratique des femmes (SNDL) et du Parti communiste (SKP). Emmenée par Paavo Arhinmäki, elle compte 14 députés ;

– les Verts (VIHR), créés en 1987 et premier parti écologiste européen à obtenir un ministère (en 1995). Dirigés par Ville Niinistö, ils possèdent 10 sièges ;

– le Parti du peuple suédois (SFP), parti libéral créé en 1906, représentant les intérêts de la minorité suédoise et conduit par le ministre de la Défense sortant Carl Haglund, compte 9 députés ;

– le Parti chrétien-démocrate (SKL), fondé en 1958 et dirigé par la ministre de l'Intérieur sortant Päivi Räsänen, possède 6 sièges.

Entre 1981 et 2011, 3 partis d'importance quasi équivalente se sont partagés de façon stable les 2/3 des suffrages aux élections législatives en Finlande. Cette situation a pris fin lors du scrutin du 17 avril 2011 où les Vrais Finlandais ont recueilli un nombre de voix quasiment similaire à celui obtenu par le Parti social-démocrate.

Le président de la République est désigné au suffrage universel direct tous les 6 ans. Sauli Niinistö (KOK) a été élu le 5 février 2012 avec 62,6% des suffrages, s'imposant face à Pekka Haavisto (Verts, VIHR) qui a recueilli 37,4% des voix.

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