Le Conseil de l'Europe a suspendu le 17 mars ses relations avec la Biélorussie. Le Comité des Ministres suspend également sa coopération technique avec le pays et son droit à participer à toutes les réunions et activités du Conseil de l'Europe. Pour suivre les derniers développements de la crise ouverte par l'élection présidentielle truquée d'août 2020 et la répression de l'opposition démocratique, la Fondation vous propose une chronologie des événements.

Pour mieux comprendre l'Europe en 2022, l'Atlas permanent de l'Union européenne, publié aux éditions Marie B, ouvrage unique en son genre, propose une vue complète et facile d'accès, de l'Union européenne, de la zone euro et de chacun de ses 27 États membres avec de très nombreuses cartes. Il est disponible en français en version papier et en version numérique.

Le 25 mars, la Fondation Joseph Károlyi organise un colloque international sur le sujet "Éducation(s) européenne(s)" dans le cadre de la Présidence française de l'Union européenne. Le colloque, auquel la Fondation est associée, se tient à Budapest avec des intervenants de différents pays européens. L'inscription est obligatoire via le lien de l'évènement.

Les pays européens assouplissent leurs mesures sanitaires anti-Covid : aux Pays-Bas depuis le 15 mars les espaces intérieurs et extérieurs sont ouverts et ne font plus l'objet de restrictions, et à partir du 23 mars le port du masque dans les transports publics ne sera plus obligatoire. En Bulgarie, à partir du 21 mars le pass sanitaire est suspendu et le port du masque n'est plus obligatoire. La plupart des restrictions ont été levées en Slovaquie le 14 mars, à l'exception du port du masque FFP2 dans les lieux clos. Pour suivre l'évolution de la situation et connaître les mesures en place dans les États membres, la Fondation vous propose une carte complète des mesures en place. Une ressource indispensable, régulièrement actualisée...

Les réseaux électriques ukrainiens et moldaves ont été connectés au réseau européen le 16 mars. Cette synchronisation facilite les échanges entre pays et permet de répondre aux problèmes d'approvisionnement en électricité. L'Ukraine était liée au réseau russe jusqu'à l'invasion du 24 février. "L'Ukraine est devenue membre de l'union énergétique européenne", s'est félicité le président Volodomyr Zelensky.

Lors d'une réunion extraordinaire le 16 mars, le Comité des Ministres a décidé, dans le cadre de la procédure lancée en vertu de l'article 8 du Statut du Conseil de l'Europe, que la Russie cesse d'être membre du Conseil de l'Europe à compter du 16 mars, 26 ans après son adhésion. Suite à cette décision, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a décidé de suspendre l'examen de toutes les requêtes contre la Russie en attendant d'examiner les conséquences juridiques de la Résolution du Comité des Ministres sur le travail de la Cour.

Le 16 mars, le FMI a mis en garde contre les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie mondiale, qui pourrait provoquer une baisse importante de la croissance et une accélération de l'inflation, notamment en raison de la hausse des prix des matières premières, la perturbation du commerce et des chaînes d'approvisionnement et l'augmentation historique des flux de réfugiés. Si les économies dépendantes des importations de pétrole risquent une hausse de leurs déficits budgétaires et commerciaux, les gouvernements européens pourraient également faire face à des pressions budgétaires supplémentaires en raison de dépenses dans le domaine de la sécurité énergétique et de la défense.

Le 16 mars, la Cour internationale de justice a appelé la Russie à suspendre immédiatement ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu'à veiller à ce qu'aucune unité "qui pourrait agir sous sa direction ou bénéficier de son appui" ne poursuive d'action militaire. Découlant d'une requête de Kiev contre les allégations russes de génocide sur le territoire ukrainien, utilisées pour justifier l'invasion, la Cour a déclaré qu'elle n'était pas en possession de preuves justifiant les affirmations de Moscou. La décision a été prise à la quasi-unanimité. Seules la Russie et la Chine ont voté contre.

Le 17 mars, l'OCDE a publié la première évaluation des conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie. Selon l'organisation, la croissance économique mondiale pourrait être inférieure de plus de 1% par rapport aux projections publiées avant le conflit, voire 1,4 pour la zone euro et 0,88 pour les États-Unis. L'inflation pourrait être supérieure d'au moins 2,5  points au niveau mondial. Selon la même évaluation, des mesures fiscales d'environ 0,5 % du PIB pourraient atténuer l'impact économique de la guerre sans augmenter l'inflation.

Le 17 mars, les chefs des institutions financières internationales dont la BERD, la BEI, la CEB, le FMI et la Banque mondiale ont publié une déclaration commune concernant leurs réponses à la guerre en Ukraine. Entre autres, la BERD a autorisé 2 milliards € pour répondre aux besoins immédiats des Ukrainiens et la BEI un financement de solidarité de 2 milliards € dont 668 millions € de liquidités. Le FMI a approuvé un financement d'urgence de 1,4 milliard $. Le montant total de l'aide mobilisée par la Banque mondiale pour l'Ukraine s'élève à présent à plus de 925 millions de $.

La Commission européenne a publié le 18 mars les lignes directrices permettant la bonne application de la directive assurant une protection temporaire aux personnes fuyant la guerre en Ukraine. Elles précisent aux États membres les conditions de cette protection et les encouragent à l'étendre aux personnes qui ne remplissent pas la totalité des critères. Le 16 mars, le Conseil a approuvé une proposition législative qui mobilisera des fonds au titre de la politique de cohésion pour aider les réfugiés fuyant l'agression militaire russe.

Le 20 mars, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est exprimé à la Knesset, parlement israélien, et a demandé pourquoi Israël n'a pas fourni d'armes à l'Ukraine ni imposé de sanctions à la Russie.. Le 17 mars, il s'était adressé devant le Bundestag lors d'une visioconférence lors de laquelle il a exhorté l'Allemagne d'abattre ce qu'il a appelé un "mur" érigé en Europe contre la liberté. La veille, il s'était exprimé devant le Congrès américain où il avait réitéré la demande concernant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine. Suite à son intervention, le Président américain, Joe Biden, a annoncé une aide supplémentaire de 800 millions $. Le 15 mars, Volodymyr Zelensky s'est adressé devant le Parlement canadien.

L'ONU a alerté le 18 mars sur les besoins humanitaires dans les villes assiégées, alors que 3,3 millions de personnes ont fui le pays et plus de 2 millions se sont déplacées à l'intérieur du pays . Du fret humanitaire est prépositionné à Soumy notamment pour venir en aide aux 200 000 personnes n'ayant pas accès à l'eau autour de Donestk et aux 100 000 familles sans électricité dans la région de Louhansk. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a également prépositionné des vivres et des rations alimentaires près des villes assiégées comme Marioupol où l'"aide humanitaire n'a pratiquement pas été autorisée à entrer". Selon l'OMS, les soins de santé, directement visés par les attaques, souffrent de pénuries de fournitures médicales.

Les chefs d'État et de gouvernement et les ministres du Groupe des Sept (G7) ont condamné l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine. Dans une déclaration du 15 mars, le G7 souscrit résolument aux sept piliers présentés par le Directeur général de l'AIEA pour convenir d'un cadre pour la sécurité et la sûreté des installations nucléaires destinées à des fins pacifiques en Ukraine. De plus, lors d'une visioconférence le 17 mars, à laquelle a participé le Haut représentant de l'Union européenne, les ministres des pays du G7 ont exigé que la Russie se conforme à la demande de la Cour internationale de Justice d'arrêter immédiatement l'assaut contre l'Ukraine. Ils ont déclaré que le G7 et ses alliés sont prêts à augmenter la pression contre la Russie et à augmenter l'aide à l'Ukraine.

A l'occasion de la 40e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), les ministres des Etats et gouvernements de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) réunis le 16 mars, ont fait part de leur solidarité avec la population ukrainienne durement éprouvée et ont adopté une résolution sur l'Ukraine. Le 20 mars était la journée internationale de la Francophonie.

La Commission a proposé le 16 mars des modifications du règlement relatif aux dépositaires centraux de titres (DCT) visant à réduire les coûts de mise en conformité et les contraintes réglementaires pesant sur ces personnes en améliorant leur régime de passeport. Elle vise à leur permettre de proposer plus de services bancaires au-delà des frontières nationales. L'objectif est de rendre plus sûr et plus efficace le règlement de titres dans l'Union européenne, ce qui permettra d'accroître l'attractivité des marchés des capitaux et, partant, de contribuer au financement de l'économie.

Le 15 mars, les ministres de l'Economie et des Finances ont débattu de l'état d'avancement de la mise en œuvre des sanctions à l'encontre la Russie. Ils sont parvenus à un accord sur le règlement du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières visant à prévenir les fuites de carbone et à encourager les États à mettre en place des politiques de tarification. Ce mécanisme censé fonctionner parallèlement au système d'échanges de quotas d'émission de l'Union (SEQE) a pour objectif de dissuader les États membres d'importer des produits à haute intensité de carbone. Sa gouvernance sera centralisée grâce à la création du nouveau registre des déclarants.

Le 14 mars, les 19 ministres des Finances de la zone euro sont convenus de la nécessité de préserver des politiques fiscales coopératives et flexibles face aux évènements récents. Ils se sont mis d'accord sur l'instauration d'un ajustement budgétaire progressif, propre à chaque État, pour réduire les dettes publiques les plus élevées, et ce, en encourageant les investissements et les réformes à moyen terme. En outre, les ministres ont assuré l'examen d'urgence de solutions concrètes, en concordance avec la communication de la Commission portant sur la coordination des politiques budgétaires pour 2023, pour faire face à la hausse des prix de l'énergie.

Les négociateurs du Parlement et du Conseil ont adopté le 14 mars une position commune sur l'instrument international relatif aux marchés publics visant à instaurer une égalité des conditions de concurrence entre acteurs. Cet instrument encouragera l'ouverture des marchés publics aux opérateurs économiques européens et introduira des mesures limitant l'accès aux appels d'offres publics de l'Union pour les acteurs non européens issus d'États où les conditions d'accès ne sont pas similaires à celles des entreprises européennes. En outre, les négociateurs ont veillé à ce que les acteurs économiques des États les moins avancés soient exemptés des mesures de l'instrument.

Le Conseil a adopté sa position le 17 mars concernant la nouvelle réglementation sur les batteries en introduisant des exigences plus strictes en matière de gestion des déchets notamment pour les batteries destinées aux moyens de transport légers. Il étend le champ d'application du règlement aux batteries de véhicules électriques et aux modèles de batteries prêts à l'emploi. La position garantit un droit d'initiative permettant aux États membres de proposer des restrictions concernant la présence des substances dangereuses dans les batteries.

Le Sénat français a publié le 16 mars sa proposition de résolution européenne sur le paquet "Ajustement à l'objectif 55", présenté le 14 juillet 2021 par la Commission européenne. Le Sénat soutient les objectifs du paquet, tout en mettant l'accent sur l'enjeu de l'acceptabilité sociale, économique et territoriale de la transition climatique.

L'entreprise américaine de semi-conducteurs Intel a dévoilé le 15 mars un plan d'investissement de 33 milliards € en Europe, pouvant aller jusqu'à 80 milliards € sur dix ans. Il fait ainsi de l'Union européenne le nouveau centre névralgique de sa production, avec l'installation d'un "méga-site" de fabrication à Magdebourg en Allemagne, ainsi que le doublement du site de Leixlip en Irlande et la création d'un centre de R&D à Saclay en France. D'autres investissements sont aussi prévus en Espagne, en Italie et en Pologne.

Le 15 mars, la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la Pologne à la suite d'une révocation, sans recours possible, d'un membre du Conseil national de la magistrature de Pologne. Dénonçant la réforme judiciaire polonaise de 2017 qui mettait fin aux mandats des juges du Conseil national de la magistrature élus en vertu de l'ancien système, les magistrats européens ont conclu que cette interruption de fonction portait atteinte au droit d'accès au tribunal. La Pologne a été condamnée à verser 30 000 € au juge révoqué.

Le 21 mars le tribunal turc a décidé qu'Osman Kavala, homme d'affaires et philanthrope turc, détenu depuis 2017 sans jugement, restera en prison. Accusé de "tentative de renversement" du gouvernement il comparaîtra devant le tribunal de nouveau le 22 avril. En dépit des menaces de sanctions du Conseil de l'Europe, Osman Kavala risque la prison à vie.

Depuis 2013, l'Organisation des Nations unies (ONU) célèbre la journée internationale du bonheur le 20 mars. À cette occasion, l'ONU appelle à "une croissance économique dans une optique plus large, plus équitable et plus équilibrée, qui favorise le développement durable, l'élimination de la pauvreté, ainsi que le bonheur et le bien-être de tous les peuples". Cette année, la journée internationale du bonheur fête ses dix ans. Le rapport mondial sur le bonheur de 2022 classe la Finlande, le Danemark et l'Islande comme les pays les plus heureux.

Le musée maritime d'Amsterdam présente, jusqu'au 8 mai, l'exposition "William Van de Velde & Zoon", retraçant l'œuvre du célèbre peintre du XVIIème siècle et de son fils. Présents lors d'importantes batailles en mer, les deux artistes sont reconnus pour avoir perfectionné leur art au plus proche de l'action.

Jusqu'au 27 mars, un festival de jazz est organisé à Aberdeen en Ecosse. Evènement majeur, ce festival invite plus d'une centaine d'artistes internationaux. Les concerts se produisent partout dans la ville et il est possible de participer à des ateliers musicaux.

Du 24 mars au 3 avril, Vilnius accueille le festival Kino Pavasaris, où une centaine de films, documentaires et courts-métrages internationaux seront présentés. En plus de ces projections, des débats et des ateliers seront proposés. Le 23, veille du festival, sera organisé la Journée des films d'Ukraine. Toutes les recettes seront reversées au fonds de soutien à l'Ukraine.

Jusqu'au 27 juin, à Paris, le musée Eugène Delacroix propose l'exposition Delacroix et la nature. Retraçant le lien unique entre le peintre et cet élément central de son oeuvre, l'exposition offre au visiteur l'opportunité de se plonger dans la nature, à travers de rares paysages et animaux peints par Eugène Delacroix.

En Europe, le monde de la culture affiche sa solidarité envers le peuple ukrainien. De nombreux opéras, tels que la Philarmonie de Berlin ou le théâtre national de São Carlos à Lisbonne, organisent des concerts afin de soutenir les victimes de la guerre en Ukraine. Des concerts pour la paix auront notamment lieu à l'Opéra Garnier à Paris le 27 mars et au Teatro alla Scala de Milan le 4 avril. Le monde du cinéma se mobilise également contre la guerre, et des festivals culturels tels que le Festival de Cannes et la biennale de Venise ont fermé leurs portes à "toute personne liée au gouvernement russe".

Le musée Ludwig de Budapest présente, jusqu'au 24 avril, ses nouvelles acquisitions d'œuvres des mouvements néo-avant-gardistes de l'atelier de Pécs et du groupe Bosch et Bosch de Vojvodina. De nombreuses thématiques telles que la mémoire historique, l'autoportrait et la place de l'artiste dans la société sont explorés au cours de l'exposition.

La ville de Berlin accueille jusqu'au 27 mars le festival de musique contemporaine MaerzMusik. Cherchant à explorer le concept du temps et sa relation avec l'art et la vie, il propose partout dans la capitale allemande des concerts, performances, installations, présentations de films et discussions.

Du 25 mars au 11 septembre, le musée des Beaux-arts d'Helsinki (HAM) propose une exposition sur la danse et les arts visuels. Elle est composée d'œuvres issues des collections des musées finlandais de 1880 à l'époque actuelle.

La Fondation des arts visuels B. & M. Théocharakis honore le peintre surréaliste Nikos Engonopoulos, avec une exposition présentant cent quarante-huit œuvres de l'artiste. Les oeuvres, prêtées par des pinacothèques, fondations et collections privées sont exposées jusqu'au 19 juin.

La galerie de l'Opéra national de Varsovie présente, jusqu'au 17 avril, une exposition sur Jarosław Modzelewski. Le fondateur du mouvement artistique Gruppa est mis à l'honneur dans cette exposition qui revient sur les différentes thématiques qui ont influencé ses œuvres.

Le musée Reina Sofia de Madrid présente, du 23 mars au 29 août, l'exposition "De Posada à Isotype, de Kollwitz à Catlett" qui explore les modes de communication imprimés considérés comme obsolètes à l'époque de la technologie, tels que les gravures sur bois, la linogravure ou la lithographie. L'exposition s'intéresse ainsi aux figures majeures de l'estampe à la fin du XIXème siècle, à l'expressionnisme allemand, à l'atelier d'estampe Gráfica Popular au Mexique et au projet "Isotype".