Les États membres de l'Union européenne reprennent peu à peu leurs activités dans tous les domaines de la société. La Fondation Robert Schuman vous propose une synthèse des mesures prises et du calendrier prévu par chaque État. Une ressource indispensable pour comprendre la sortie de crise et retrouver un "esprit" européen.

La Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté le 27 mai un plan de 750 milliards € pour la relance de l'économie européenne touchée par la crise de la Covid-19. D'un montant massif et basé sur une mutualisation de la dette et des transferts financiers sans précédent, ce plan qui doit encore être approuvé par les Etats membres constitue une étape importante dans l'histoire de la construction européenne.

A partir du 3 juin, les Italiens pourront circuler dans le pays, les frontières rouvriront et les vols avec les autres pays de l'espace Schengen reprendront, sans obligation de quarantaine à l'arrivée en Italie.

La Commission a proposé le 28 mai la création du programme EU4Health pour le prochain budget pluriannuel, dans le cadre du plan de relance européen présenté le 27 mai. La commission propose de doter ce programme de 9,4 milliards €. Il aura pour objectif de protéger les citoyens des menaces sanitaires transfrontalières, assurer la disponibilité des médicaments et équipements sanitaires, ainsi que renforcer les systèmes de santé et leurs personnels. Il pourra financer la recherche, l'entrainement et l'échange de personnels médicaux, le déploiement d'infrastructures numériques ou encore les coopérations transfrontalières.

En France, à partir du 2 juin, sauf en Ile de France, en Guyane et à Mayotte, l'enseignement primaire et secondaire reprend, les cafés et restaurants rouvrent ainsi que les musées, théâtres, parcs, plages et parcs d'attraction. Les déplacements sont autorisés au-delà de 100 km. En Belgique, les écoles maternelles et primaires rouvrent les 2 et 8 juin. En Allemagne, les restrictions de contact sont maintenues jusqu'au 29 juin. En Autriche, les hôtels ont rouvert, les restrictions pour la restauration et le port du masque seront revues le 15 juin. En Espagne, l'Andalousie, la Castille et la Catalogne, rouvrent les bars, les restaurants et les commerces. En Pologne, la ligue de football a repris et tous les cours reprennent dans les écoles mais l'enseignement ne reprendra pas de manière normale avant la rentrée de septembre. Le 6 juin, les infrastructures culturelles et sportives rouvriront. Au Royaume-Uni, les crèches, écoles et commerces de détail ont partiellement rouvert le 1er juin et certaines compétitions sportives vont pouvoir reprendre à huis-clos. En Irlande, la prochaine phase de dé-confinement commence le 8 juin.

Les ministres des Affaires européennes ont discuté le 26 mai des différentes modalités de levée du confinement dans leurs Etats respectifs, ainsi que de l'enjeu de la reprise économique, qui devra être soutenue par le prochain cadre financier pluriannuel. Les ministres ont également souligné l'importance de la future Conférence sur l'avenir de l'Europe, sur laquelle le Conseil doit encore adopter une position commune.

En France, la prise en charge du chômage partiel par l'Etat passe à 85%, sauf pour les secteurs en difficulté comme le tourisme. Un plan de soutien de 8 milliards € à l'automobile a été annoncé. En Allemagne, le gouvernement a présenté un plan de soutien à la compagnie aérienne Lufthansa de 9 milliards €. L'Autriche a mis en place un plan de relance de 1 milliard € alloué à des projets régionaux. En Espagne, l'embauche des saisonniers espagnols dans l'agriculture a été prolongée jusqu'au 30 septembre. Au Royaume-Uni, le régime de remboursement pour les PME qui ont pris en charge les indemnités de chômage de leurs salariés est effectif, et £23 millions (25 millions €) ont été débloqués pour le Pays de Galles. En Pologne, les entreprises bénéficient d'un nouveau report pour le paiement des impôts jusqu'à la fin de l'année.

La Commission a présenté le 27 mai son plan de relance pour garantir la reprise face à la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Le plan de 750 milliards €, baptisé Next Generation EU, serait intégré au cadre financier pluriannuel 2021-2027 d'un montant de 1 100 milliards €. L'argent du plan sera investi dans trois piliers : des investissements en soutien aux Etats membres ; le soutien à l'investissement privé ; et développer et renforcer les mécanismes européens de réponse aux crises, notamment sanitaires.

La Commission a proposé le 29 mai un nouvel instrument de soutien à la solvabilité des entreprises dans le cadre du plan de relance présenté le 27 mai. Il disposera d'un budget de 31 milliards € et s'appuiera sur le Fonds européen pour les investissements stratégiques afin de soutenir les entreprises européennes dans les secteurs les plus touchés par la pandémie. La Commission a proposé de renforcer le programme InvestEU, pour parvenir à un total de 15,3 milliards €, et d'y ajouter une nouvelle facilité d'investissement stratégique, financée par le plan de relance à hauteur de 15 milliards €, notamment pour les entreprises favorisant la transition verte et numérique.

Le Comité consultatif de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales a alerté le 28 mai sur les effets du coronavirus, qui aggrave les inégalités et exacerbe les vulnérabilités affectant les minorités, et notamment les Roms et gens du voyage. La suspension des cours a notamment créé une forte inégalité d'accès à l'éducation.

Lors du débat qui a suivi la présentation du plan de relance européenne par la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen, le 27 mai, les députés européens ont salué les propositions. Ils ont souligné le besoin de ressources propres pour l'Union, appelé à ce que le plan se concentre sur les transitions climatique et numérique, et demandé des conditions sur l'utilisation des fonds. Les négociateurs du Parlement sur le budget ont insisté sur la nécessité de ne pas privilégier le court terme au détriment du long terme et prévenu que le Parlement était prêt à rejeter toute proposition qui ne répondrait pas à ses normes.

Les ministres de la Recherche ont discuté le 29 mai des leçons à tirer de la crise pour le secteur de la recherche et l'innovation, et comment l'expérience de la crise peut être utilisée pour renforcer l'Espace de la recherche européen. Ils ont souligné l'importance de la coopération et des échanges.

Le Conseil a entériné le 26 mai deux accords sur la gestion des frontières conclus entre l'agence Frontex, le Monténégro et la Serbie. Ces accords permettront à Frontex d'assister les deux pays, de mener des opérations conjointes et d'y déployer des équipes. L'accord avec le Monténégro entrera en vigueur le 1er juillet, tandis que la Serbie doit encore finaliser l'accord.

Le Conseil a nommé le 29 mai deux nouveaux commandants pour l'opération navale militaire Irini, afin de faire respecter l'embargo sur les armes en Libye. Le contre-amiral italien Ettore Socci, ancien commandant de l'opération Sophia, exercera la fonction jusqu'au 18 octobre, et le vice amiral grec Theodoros Mikropoulos lui succédera du 19 octobre au 31 mars 2021. Ils exerceront sous les ordres du contre-amiral Fabio Agostini, commandant de l'opération.

Les ministres en charge de l'Espace ont échangé, le 29 mai, sur les apports économiques, environnementaux et sociaux des technologies spatiales. Ils ont examiné les priorités de la présidence allemande du Conseil, qui débute le 1er juillet, parmi lesquelles l'adoption d'un nouveau programme spatial et la définition de principes clés pour l'économie de l'espace.

Le 25 mai, les membres du Conseil de l'Espace économique européen (EEE) ont discuté du fonctionnement de l'EEE, des conséquences de la Covid-19 sur le marché intérieur. Ils ont rappelé leur engagement à poursuivre la transition énergétique et la lutte contre la pollution, ainsi que leur volonté de réduire les écarts sociaux et améliorer les conditions de travail. Ils ont également échangé avec le négociateur en chef Michel Barnier sur les discussions entre l'Union et le Royaume-Uni.

Les ministres des Affaires étrangères ont discuté le 29 mai des relations de l'Union européenne avec la Chine et ont exprimé leur préoccupation envers la remise en question par Pékin de l'autonomie de Hong Kong. Ils ont également rappelé leur soutien au processus de paix en Afghanistan et prolongé d'un an les sanctions envers le régime syrien et des personnes et entités qui le soutiennent.

Dans une lettre publiée le 29 mai, les ministres française, allemande, espagnole et italien de la Défense proposent d'accroître la solidarité et la résilience de l'Union européenne et des États membres face aux crises, de consolider la coopération structurée permanente, d'affermir la base industrielle et technologique de défense européenne, de progresser vers une analyse partagée des menaces, de renforcer l'engagement opérationnel extérieur européen, d'améliorer la cohérence des initiatives européenne, et de développer la coopération avec les partenaires.

Le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l'Europe a publié le 28 mai son rapport annuel 2019, qui marque les 30 ans de l'action du Comité. La surpopulation carcérale, la rétention des migrants, le traitement sans consentement des patients psychiatriques et la détention des mineurs ont été identifiés comme des problèmes majeurs. En 2019, le CPT a effectué des visites dans 16 États ; l'Albanie et la République tchèque ont rejoint les 10 autres Etats ayant autorisé le CPT à publier les rapports de visite les concernant.

Le président de la Chambre des pouvoirs locaux du congrès du Conseil de l'Europe, Xavier Cadoret, a recommandé le 28 mai que le congrès du Conseil demande la suspension de la réforme territoriale Lettone car les acteurs locaux n'ont pas été suffisamment consultés.

La Commission a publié le 27 mai son rapport bi-annuel sur l'innovation et la recherche en Europe. Elle souligne que la recherche européenne est à l'origine de 25% des publications scientifiques les plus citées dans le monde et de 24% des demandes de brevet dans le domaine du climat. Elle note que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour réaliser un espace européen de la recherche et soutenir la numérisation croissante de la recherche. Elle formule 11 recommandations regroupées en 3 piliers, que le futur fonds Horizon Europe devrait aider à atteindre : un espace juste et sûr pour l'humanité, un rôle de chef de file mondial et un impact économique et sociétal.

La Commission a publié le 25 mai un rapport sur la mise en œuvre de l'initiative des volontaires de l'aide de l'Union pour 2019. 374 volontaires ont été déployés pendant l'année, pour presque la moitié d'entre eux en Afrique, ainsi qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes, au Moyen-Orient, en Asie orientale, en Asie centrale et dans les Balkans.

Un musée consacré au développement de la démocratie en Royaume-Uni, le People's History Museum, est fermé mais il propose de nombreux outils et activités pour tous en ligne.

Le musée des Beaux Arts de Bilbao a rouvert ses portes le 1er juin, avec la reprise de 4 expositions expositions . Parallèlement, le musée continue à proposer des autres ressources en ligne, comme le matériel pédagogique et des expositions virtuelles.

Le musée national de Varsovie propose des collections de peintures, sculptures, gravures et autres objets d'art issus du monde entier de l'Antiquité à nos jours ainsi qu'une exposition temporaire issue de la collection d'art contemporain de la banque PKO Bank Polski.

Le musée Jacquemart-André à Paris a rouvert ses portes le 26 mai et présente jusqu'au 11 janvier 2021 "Turner, peintures et aquarelles", une exposition d'œuvres du peintre britannique venues de la Tate Gallery de Londres.