Les échecs de certains projets de fusion du type Alstom/Siemens questionnent le caractère inadapté, voire dépassé, du droit européen de la concurrence et sa place par rapport aux autres objectifs de politique publique. Ne faudrait-il pas effectuer un rééquilibrage entre politique de concurrence et politique industrielle afin que les objectifs de cette dernière puissent se déployer ? Bruno Deffains, Olivier d'Ormesson et Thomas Perroud proposent plusieurs pistes de réforme.

La Commission a adopté le 29 janvier son programme de travail pour 2020, traduisant les six priorités de sa présidente Ursula von der Leyen. Elle proposera une législation pour la neutralité carbone en 2050, une nouvelle stratégie européenne en matière de données numériques, d'intelligence artificielle et d'industrie. Elle proposera également un cadre de garantie d'un salaire minimum européen et élaborera de nouvelles stratégies de coopération avec l'Afrique et les Balkans occidentaux. Elle présentera un nouveau pacte sur la migration et l'asile ainsi qu'une stratégie sur l'union de la sécurité. Enfin, elle lancera la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

Les députés européens ont approuvé l'accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, le 29 janvier, par 621 voix, contre 49 et 13 abstentions. L'accord a ensuite été définitivement adopté par le Conseil le 30 janvier, par procédure écrite. Il s'agissait de la dernière étape avant le Brexit, qui a eu lieu le 31 janvier à minuit, heure de Bruxelles.

Les ministres de l'agriculture et de la pêche ont discuté le 27 janvier des dimensions agricoles du pacte vert et de la proposition de règlement relative aux règles transitoires de la PAC, visant à assurer la continuité du soutien apporté aux agriculteurs européens et autres bénéficiaires en 2021. La France, l'Allemagne et l'Espagne ont présenté une position commune sur l'avenir de la PAC. L'Allemagne a présenté sa position sur l'étiquetage européen des aliments d'origine animale. La Slovénie et le Portugal ont présenté une déclaration sur l'étiquetage indiquant le pays d'origine des mélanges de miel.

Le Conseil d'association UE-Ukraine réuni le 28 janvier a examiné la mise en œuvre de l'accord d'association, en réaffirmant le souhait commun de renforcer la coopération politique et économique, et se félicitant de l'impact positif du régime d'exemption de visa pour les Ukrainiens. Une attention particulière a été portée sur les questions de réforme politique et d'Etat de droit. En outre, le Conseil a fait le point sur la situation à l'est de l'Ukraine et l'application de l'accord de Minsk, discutant également de la non-reconnaissance de l'annexion illégale par la Russie de la Crimée ainsi que la ville de Sébastopol.

La Cour de Justice de l'Union s'est déclarée incompétente le 31 janvier pour statuer sur le différend frontalier entre la Croatie et la Slovénie. Les juges expliquent que la délimitation de la frontière entre les deux anciens Etats de l'ex-Yougoslavie a déjà fait l'objet d'un arbitrage international et que celui-ci ne fait pas partie intégrante du droit de l'Union. Ils appellent les deux pays à œuvrer loyalement à la mise en place d'une solution juridique définitive. La Croatie refuse de reconnaître l'arbitrage en raison d'irrégularités au cours de la procédure.

Les financements accordés par la Banque européenne d'investissement (BEI) et le Fonds européen d'investissement ont augmenté de 13 % en 2019 par rapport à 2018 pour atteindre 72,22 milliards €. Le nombre d'opérations de financement a été le plus important sur une année : 1 095, soit 28% d'augmentation. 31% des financements ont été consacrés au climat, a noté son Président Werner Hoyer lors de la présentation du rapport annuel le 30 janvier.

L'avionneur européen Airbus a annoncé, le 28 janvier, avoir trouvé un accord de principe avec les autorités américaines, britanniques et françaises, qui menaient des enquêtes anticorruption contre l'entreprise. En pratique, ces accords avec le Parquet national financier (PNF) en France, le Serious Fraud Office (SFO) au Royaume-Uni, et le Department of Justice (DoJ) aux Etats-Unis, mettent un terme aux procédures. Airbus a déboursé le 31 janvier 3,6 milliards € pour solder ces trois enquêtes anticorruption.

L'ancien Président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a été décoré de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne par le Président allemand Frank-Walter Steinmeier le 31 janvier. Il s'agit de la plus haute distinction du pays. Il a souligné que sa politique monétaire qu'il a menée de 2012 à 2019 était basée sur "un respect profondément ancré de la loi, des règles et de son mandat".

Le Chancelier autrichien Sebastian Kurz a été reçu le 3 février à Berlin par son homologue allemande Angela Merkel. Ils ont notamment discuté de la protection du climat, du prochain budget pluriannuel de l'Union et d'une éventuelle réforme fiscale au niveau européen.

Le 1er février, le Président français Emmanuel Macron a publié une lettre destinée aux "amis britanniques", soulignant sa tristesse face au Brexit, ainsi que son espoir de renforcer l'amitié entre la France et le Royaume-Uni. La remise de la Légion d'Honneur à la ville de Londres a été également annoncé pour juin, à l'occasion du 80e anniversaire de l'Appel du 18 juin du Général de Gaulle.

Selon deux sondages publiés les 2 et 3 février à moins d'une semaine des élections législatives anticipées du 8 février, le Fine Gail du Premier ministre sortant Leo Varadkar n'arriverait qu'en troisième position avec 20-21% des voix. Il serait devancé par le Fianna Fail mené par Michael Martin, crédité de 23-24% d'intentions de votes, et par les nationalistes de gauche du Sinn Fein, dirigé par Mary Lou McDonald, qui obtiennent 24-25% des intentions de votes.

Le 1er février, les Amis de la cohésion, groupe informel composé de 17 États membres(République tchèque, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Slovénie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Bulgarie, Chypre, Croatie, Grèce, Malte, Portugal, Espagne, Italie et Roumanie) souhaitant maintenir la forme actuelle de la politique de cohésion, se sont réunis à Beja, au Portugal. Ils ont notamment discuté des questions clés concernant le prochain budget pluriannuel de l'Union, y compris la taille de celui-ci et les priorités de chaque pays.

Alors que le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne le 31 janvier, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, a publié en 10 langues une "lettre pour l'Europe" . Elle affirme que les Écossais ont veulent rester au coeur de l'Europe et que "la meilleure option pour l'Écosse est d'être un pays indépendant, au sein de l'Union". Elle demande aux citoyens européens de rester solidaire envers les Écossais.

Le Premier ministre slovène Marjan Sarec a annoncé sa démission le 27 janvier, mettant fin à son gouvernement de coalition minoritaire. Le Président Borut Pahor, qui dispose de 30 jours pour éviter la tenue d'élections législatives anticipées, a entamé des pourparlers non officiels le 29 janvier avec Marjan Sarec et le président du Parlement, Dejan Zidan. Des négociations officielles avec les partis représentés au Parlement doivent se tenir entre le 4 et le 6 février.

Albin Kurti, fondateur du parti de gauche nationaliste Vetevendosje (Autodétermination), est devenu Premier ministre du Kosovo le 3 février. Il a obtenu l'investiture du Parlement après un accord de coalition avec la Ligue Démocratique de Kosovo, mettant fin à quatre mois de négociations à la suite des élections législatives d'octobre 2019.

Un quart des requêtes actuellement pendantes devant la Cour européenne des droits de l'Homme ont été déposées par des Russes, a annoncé le président de la CEDH, Linos-Alexandre Sicilianos, dans son rapport annuel publié le 29 janvier. Sur près de 60 000 affaires pendantes devant la CEDH, 25% concernent la Russie, loin devant la Turquie (15,5 %), l'Ukraine (14,8 %) et la Roumanie (13,2 %). La CEDH peut pourtant être saisie par les quelques 820 millions de citoyens des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe.

Dans un discours prononcé le 28 janvier à Bruxelles, le directeur du Département des finances publiques du Fonds monétaire international Vitor Gaspar s'est exprimé sur l'avenir des règles budgétaires dans la zone euro. Il a insisté sur les trois priorités fondamentales à considérer dans l'architecture de la zone euro : l'achèvement de l'union bancaire, le marché unique européen des capitaux intégrés ainsi que la capacité budgétaire centrale.

Selon un rapport Eurostat publié le 28 janvier, l'excédent de commerce international de services de l'Union, qui avait diminué entre 2013 et 2016, est en hausse à plus de 186 milliards € en 2018. Celle-ci s'explique par une augmentation de 3% des exportations de services vers le reste du monde entre 2017 et 2018, ainsi qu'une baisse de 0,6% des importations sur la même période. Avec des exportations vers les Etats-Unis d'une valeur de 257,4 milliards € en 2018, le pays reste le principal partenaire de l'Union et représente 27% des exportations totales européennes.

Selon un rapport Eurobaromètre publié le 29 janvier, les Européens sont davantage sensiblisés aux questions de cybercrime, avec 52% des répondants estimant être assez, ou très bien informés, contre 46% en 2017. Cependant, de plus en plus d'entre eux ne se sentent plus en sécurité sur le web, et s'inquiètent du détournement de leurs données personnelles. En 2018, 59% considéraient qu'ils pouvaient se protéger du cybercrime, contre 71% en 2017. Plus d'1/3 des répondants ont reçu des courriels ou appels frauduleux demandant leurs informations personnelles au cours des 3 dernières années.

Plus de 850 000 étudiants, apprentis, enseignants et animateurs socio-éducatifs ont bénéficié du programme Erasmus+ en 2018, indique le rapport annuel sur le programme d'échanges publié par la Commission le 28 janvier. Cela porte le total depuis 1987 à plus de 10 millions de personnes. Alors que 14,7 milliards € sont consacrés à Erasmus+ pour la période 2014-2020, la Commission propose de porter le financement à 30 milliards € afin de continuer à le rendre plus inclusif et international, dans le cadre du prochain budget pluriannuel (2021-2027).

Le centre d'art contemporain WIELS à Bruxelles accueille jusqu'au 24 mai la première exposition monographique en Belgique de l'artiste allemand Wolfgang Tillmans. Installée sur deux étages, l'exposition "Today Is the First Day" (Aujourd'hui est le premier jour) présente un aperçu sélectif du travail de l'artiste de ces 30 dernières années et dévoile les derniers développements de sa pratique à travers des nouvelles photographies, des travaux vidéo et sonores.