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Election présidentielle en Autriche Le point à une semaine du scrutin

Actualité

Fondation Robert Schuman

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19 avril 2010
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Fondation Robert Schuman

Environ 6,3 millions d'Autrichiens sont appelés aux urnes le 24 avril prochain pour élire leur Chef de l'Etat. La fonction présidentielle est un poste essentiellement honorifique.

3 personnes sont candidates :

- Heinz Fischer, 61 ans, Chef de l'Etat sortant, ancien membre du Parti social-démocrate (SPÖ) et ancien vice-président du Parlement. Heinz Fischer a recueilli 45 000 signatures d'électeurs (chaque candidat doit présenter un minimum de 6 000 signatures d'électeurs ou encore obtenir le soutien d'au moins 5 membres du Conseil national, Chambre basse du Parlement) pour être autorisé à se présenter au scrutin ;

- Barbara Rosenkranz, 51 ans, candidate du Parti libéral (FPÖ), a obtenu 10 500 signatures d'électeurs ;

- Rudolf Gehring, 52 ans, leader des Chrétiens (CPÖ), formation conservatrice non représentée au Parlement, a recueilli 8 000 signatures.

Ulrich de Habsbourg-Lorraine, neveu au troisième degré d'Otto de Habsbourg-Lorraine (lui-même fils aîné du dernier empereur d'Autriche, Charles Ier) et par ailleurs conseiller municipal vert de Wolfsberg (Carinthie) depuis 1987, avait émis le souhait de se présenter à l'élection présidentielle du 24 avril prochain mais cette fonction est interdite aux membres de la dynastie des Habsbourg depuis la loi d'exil du 3 avril 1919. En votant cette mesure, les partis républicains voulaient empêcher les souverains déchus de déstabiliser la jeune République. "Je suis un Autrichien défavorisé par ses gènes" a déclaré Ulrich de Habsbourg-Lorraine. Le descendant de la dynastie impériale avait abandonné son poste de conseiller municipal pour participer à la course présidentielle et recueilli 4 000 signatures d'électeurs.

Le Conseil constitutionnel qu'il a saisi a rejeté sa demande de candidature mais cependant laissé entendre que la question de l'interdiction faite aux descendants de la dynastie impériale de se présenter à la magistrature suprême pourrait faire l'objet d'un nouvel examen à l'issue du scrutin.

Pour la première fois dans l'histoire de la République autrichienne, le Parti populaire (ÖVP) a renoncé à présenter un candidat à la magistrature suprême. Erwin Pröll, gouverneur du Land de Basse-Autriche depuis 1992, considéré comme le candidat potentiel de son parti, a finalement déclaré forfait. L'ÖVP a décidé de ne soutenir aucun des 3 candidats en lice.

L'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ), autre parti d'extrême droite, et les Verts ont choisi de ne pas présenter de candidat à l'élection présidentielle du 24 avril. Eva Glawischnig- Piesczek, porte-parole des Verts, a annoncé qu'elle voterait en faveur de Heinz Fischer. Elle a qualifié la candidature de Barbara Rosenkranz de "disgrâce" pour l'Autriche. Un autre membre des Verts, Harald Walser, a demandé l'annulation de la candidature de Barbara Rosenkranz en raison de ses propos sur la loi sur la prohibition (la candidate d'extrême droite avait suggéré que celle-ci soit abandonnée ou réformée). Cette loi, votée en 1947, interdit de propager l'idéologie nazie, de soutenir ou de fonder une organisation ou un parti néo-nazi (cette loi est l'une des plus strictes d'Europe). Harald Walser a regretté que la candidate du FPÖ soit revenue sur ses propos après que le patron du Kronen Zeitung (journal très lu en Autriche : 3 millions de lecteurs quotidiens), Hans Dichland, lui a demandé de le faire. "Son renoncement à la candidature est la seule position acceptable" a déclaré Harald Walser.

Barbara Rosenkranz s'était déclarée en mars dernier favorable à la liberté d'expression et avait indiqué que "l'expression d'opinions fausses ou néfastes" devait être autorisée si l'on soutenait la liberté de parole. Elle est ensuite revenue sur ses positions précisant qu'elle n'avait jamais remis en cause l'existence des chambres à gaz dans les camps de la mort du IIIe Reich et que ses propos sur le passé nazi de l'Autriche avaient été sortis de leur contexte. Elle a précisé qu'elle ne souhaitait pas abolir la loi sur la prohibition et condamné l'antisémitisme. Mais elle a refusé d'utiliser le terme de "libération" de l'Autriche par les alliés à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, expliquant que la décennie qui a suivi 1945 avait été extrêmement douloureuse pour les Autrichiens. Elle promet dans son programme de réintroduire les contrôles aux frontières, affirmant que les Européens venus de la partie orientale de l'Union contribuaient à faire grimper le taux de criminalité en Autriche. Elle a accusé le Président sortant qui a refusé de débattre avec elle à la télévision, d'avoir perdu tout contact avec la réalité. Le directeur de campagne du Chef de l'Etat sortant, Stefan Bachleitner, a indiqué que "les opinions de Barbara Rosenkranz ne pouvaient faire l'objet de débat".

Heinz Fischer craint que beaucoup de votes soient perdus lors du scrutin présidentiel en raison de l'absence de candidat issu de l'ÖVP. Le chef de l'Etat fait campagne en essayant de lutter contre le désenchantement que manifestent ses compatriotes envers la politique et répète que "la solidarité et la performance ne sont en aucun cas des valeurs antinomiques".

L'élection présidentielle autrichienne sera suivie par un groupe de onze observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), une première dans le pays. Lors des précédents scrutins – et notamment des dernières élections législatives du 28 septembre 2008 –, de nombreuses critiques s'étaient fait jour sur le fait que les partis politiques n'avaient déclaré que plusieurs semaines après le jour du vote la provenance des contributions financières qu'elles avaient reçues. En Autriche, les partis (et les candidats à l'élection présidentielle) ne sont pas contraints de fournir l'identité de leurs soutiens financiers.

A une semaine du scrutin, seule une faible participation pourrait venir ternir la victoire annoncée de Heinz Fischer à l'élection présidentielle. Selon les dernières enquêtes d'opinion, président sortant devrait recueillir environ 70% des suffrages pour 15% à Barbara Rosenkranz et 5% à Rudolf Gehring.

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