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Corinne Deloy,
Fondation Robert Schuman
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Fondation Robert Schuman
Le Président sortant, Vaclav Klaus, a été réélu le 15 février 2008, pour un 2e mandat de 5 ans à la tête de la République tchèque. Soutenu par le Parti démocrate civique (ODS), il a recueilli 141 voix lors du 3e tour de scrutin de cette 2e élection présidentielle, soit +1 que la majorité simple requise au 3e tour. Son adversaire, Jan Svejnar, professeur d'économie et de politique publique à l'université du Michigan (Etats-Unis), appuyé par le Parti social-démocrate (CSSD), les Verts (SZ), l'Association des indépendants-Démocrates européens (SNK-ED) et le Club de la démocratie ouverte (KOD), a obtenu 111 voix. Le vote a eu lieu à main levée
"Je voudrais vous remercier de votre soutien et je vous assure que je ne trahirais pas votre confiance. J'ai toujours œuvré pour notre liberté et notre cohésion nationale" a déclaré le Président réélu à l'issue du scrutin, ajoutant : "je n'aurai de cesse de soutenir l'existence de la monnaie tchèque tant que cela sera avantageux pour les citoyens tchèques. Je ne me soumettrai pas passivement aux fonctionnaires de telle ou telle institution internationale".
Jan Svejnar a félicité Vaclav Klaus. "Pour moi, il ne s'agit pas d'une défaite mais d'un succès" a t-il affirmé. Le candidat de l'opposition a annoncé qu'il poursuivrait son action pour le succès de la République tchèque, restant toutefois évasif sur la façon dont il le ferait. "Le fait que le vote ait eu lieu à main levée a rendu les choses plus difficiles à prévoir. On a d'abord cru que cela rendrait la victoire de Vaclav Klaus plus difficile, mais finalement ça a peut-être été le contraire. Les chances de Jan Svejnar étaient minimes dès le départ et je crois qu'il a un peu été utilisé par les autres politiques pour organiser une bataille contre Vaclav Klaus" analyse Erik Best, journaliste à Radio Prague.
Le 12 février, 3 jours avant la 2e élection présidentielle, le Parti communiste de Bohème et Moravie (KSCM) avait décidé de présenter la candidature d'une personnalité proche de la droite libérale, Jana Boboskova, députée européenne, ancienne directrice de la rédaction de l'information de la télévision publique, présentatrice de Sedmicka, émission politique de la chaîne Nova. Quelques heures après avoir fait ce choix, les communistes, par la voix du président de leur groupe parlementaire, Pavel Kovacik, se disaient prêts à retirer la candidature de Jana Boboskova et à soutenir Jan Svejnar à 3 conditions : que le Parti social-démocrate et les Verts, en accord avec le KSCM, respectent l'opinion de la majorité des citoyens sur la question de la base militaire du radar américain sur le territoire tchèque et ne soutiennent donc pas son installation, que le Parti social-démocrate et les Verts concluent avec le KSCM un pacte de non-agression et de convenance dans les relations réciproques et concernant l'attitude pour l'élection présidentielle et, enfin, que Jan Svejnar s'engage à être un Président de la République qui ait une approche égale à l'égard de tous les partis politiques et n'élude pas la Constitution. Le Parti social-démocrate et les Verts ont accepté de discuter avec les communistes qui ont finalement choisi de soutenir Jan Svejnar seulement lors des 2 premiers tours de scrutin. Jana Boboskova a retiré sa candidature.
"La stratégie du Parti communiste de Bohème et Moravie vise officiellement à empêcher l'élection de Vaclav Klaus mais dans les faits est clairement destinée à jouer en sa faveur" a commenté Jan Svejnar.
Agé de 66 ans et originaire de Prague, Vaclav Klaus est économiste de formation. Après avoir travaillé à la Banque d'Etat de Tchécoslovaquie, il rejoint l'institut des prédictions de l'Académie des sciences. Entré en politique après la révolution de velours de 1989, il devient ministre des Finances. En 1991, il fonde le Parti démocrate civique dont il assumera la présidence jusqu'en 2002. En juin 1992, après la victoire de l'ODS aux élections législatives, Vaclav Klaus devient avec Vladimir Meciar le chef d'un gouvernement fédéral provisoire qui conduira la division de la Tchécoslovaquie en deux Etats : la République tchèque et la Slovaquie. Le Chef du gouvernement tchèque est maintenu à son poste après les élections législatives de 1996 remportées par l'ODS. Il doit cependant démissionner en 1997 après sa mise en cause dans un scandale financier (il sera innocenté par la suite). A l'issue du scrutin législatif de 1998, il devient président de la Chambre des députés. Le Parti démocrate civique perd les élections législatives de 2002, mais le 28 février 2003, Vaclav Klaus succède à Vaclav Havel à la Présidence de la République tchèque.
Eurosceptique, Vaclav Klaus s'est toujours refusé à faire flotter le drapeau européen au fronton du siège de la Présidence tchèque. Il s'apprête à assurer au 1er semestre 2009 la présidence du Conseil de l'Union européenne.
Résultats du 3e tour de la 2e élection présidentielle tchèque du 15 février 2008
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