Entretien d'EuropeLa Yougoslavie après Milosevic
La Yougoslavie après Milosevic

Les Balkans

Assia Stantcheva

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8 janvier 2001

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Stantcheva Assia

Assia Stantcheva

Analyser les évolutions de l'Europe du Sud-Est, empreintes de « spécificité balkanique », n'a jamais été chose aisée pour l'opinion occidentale. Les conflits qui bouleversent l'espace ex-yougoslave depuis une dizaine d'années ont cependant fait prendre conscience à l'opinion européenne que, au-delà de sa renommée néfaste et simplificatrice de « poudrière de l'Europe », la région des Balkans présentait des caractéristiques ambivalentes d'européanité et d'altérité.

Le « phénomène Milosevic » a également suscité des interrogations et des jugements contradictoires de la part des analystes. En dépit du bilan catastrophique de sa stratégie, pour le peuple serbe comme pour les autres peuples de l'ancienne fédération yougoslave (RSFY), Milosevic est le seul dirigeant communiste de l'ancien bloc de l'Est à s'être maintenu au pouvoir durant une période aussi longue. Ainsi les changements démocratiques à Belgrade de l'automne 2000 ont été davantage une « divine surprise » qu'une évolution fermement pronostiquée, et cela en dépit des attentes et les espoirs de la communauté internationale.

1. Les changements en septembre-octobre 2000 : « le début de la fin » de l'ère Milosevic

A l'été 2000, le gouvernement de la République Fédérale de Yougoslavie (RFY) se trouve dans un isolement international quasi-complet. Les conditions de vie de la population, le chômage élevé, l'inflation, la crise des services publics ainsi que le sort des centaines de milliers de réfugiés constituent autant d'éléments d'une crise morale et de confiance généralisée. Néanmoins, malgré une baisse de popularité depuis les bombardements de l'OTAN au printemps de 1999 et les dissonances au sein de la coalition gouvernementale [1], le pouvoir de Milosevic ne semble pas être en danger. En effet, l'opposition manque d'unité, de programme et d'énergie morale. En 1996-97, la tentative d'unification des forces d'opposition, la coalition Zajedno (« Ensemble ») s'est soldée par de bruyantes querelles entre ses leaders Zoran Djindjic (Parti démocratique, DS), Vuk Draskovic (Mouvement serbe du renouveau, SPO) et Vesna Pesic (Alliance civique de Serbie).

A la veille des élections présidentielles, législatives et municipales de RFY le 24 septembre 2000, il est clair que la population serbe se prononcerait pour Milosevic « faute de mieux », car il est le seul acteur dynamique sur la scène politique pouvant exploiter le sentiment d'injustice subie par le peuple serbe. La formation, en juillet 2000, de l'Opposition démocratique de Serbie (DOS), une coalition regroupant dix-huit partis d'opposition, hétérogène mais unie contre le régime en place, constitue un premier pas vers la solution de cette situation de blocage. Le second pas - la candidature à la Présidence fédérale de Vojislav Kostunica, homme politique inconnu en dehors des frontières de la RFY, mais fort de son image d'intégrité et acquis au sentiment nationaliste des serbes - s'est avéré d'une importance considérable.

Qui est Vojislav Kostunica

?

Né en 1944, il est le fils unique d'un juge démis de ses fonctions par les communistes. Après un doctorat en droit constitutionnel, il devient assistant à l'Université de Belgrade, dans l'équipe de l'éminent juriste Mihajlo Djuric. Il est renvoyé, tout comme son maître, après avoir critiqué la Constitution yougoslave de 1974, qui donnait selon eux trop de pouvoirs aux républiques au détriment de la fédération. Ensuite, Kostunica travaille à l'Institut des Etudes sociales de Belgrade, refuge de dissidents et de philosophes libéraux, où il étudie le multipartisme. Sa carrière politique commence à la fin des années 80 quand il devient cofondateur du Parti démocratique (DS), aujourd'hui dirigé par Zoran Djindjic, avant de créer son propre parti, le Parti démocratique de Serbie (DSS). Après une brève alliance avec Vuk Draskovic, Kostunica s'abstient de tout partenariat politique, en refusant même d'entrer dans la coalition d'opposition Zajedno, alors que la fin du pouvoir de Milosevic semble proche suite aux manifestations de l'hiver 1996-97. Plus tard, la rupture de cette coalition justifie sa stratégie et la popularité de Kostunica commence à croître, surtout pendant et après la guerre au Kosovo, lorsque son comportement le distingue de Draskovic et de Djindjic. Les partisans déçus de ces derniers, tout comme la « majorité silencieuse » des serbes, s'identifient facilement à Kostunica : un homme qui s'habille comme eux, qui conduit comme eux une vieille « Yugo » et qui, comme la plupart d'entre eux, pense que l'Occident a contribué à leurs malheurs autant que Milosevic. Kostunica a fait preuve de son intégrité tant par son comportement personnel et ses écrits politiques que par sa stratégie politique solitaire et sans arrivisme. Le « ni-ni » de Kostunica - ni Milosevic, ni Occident - a fait de lui l'homme du moment, son profil politique correspondant aux souhaits de la communauté internationale tout en ménageant les susceptibilités des Serbes. Son refus des compromissions et des marchandages pour le pouvoir est cependant déjà mis à l'épreuve, au lendemain des élections législatives anticipées qui ont eu lieu en Serbie le 23 décembre dernier.

Les changements démocratiques à Belgrade, qui débutent par les élections du 24 septembre et sont avalisés, à l'arraché, le 5 octobre grâce à la pression de la rue, s'inscrivent dans la logique historique des bouleversements dans les pays d'Europe de l'Est. L'action des « forces profondes » sur le plan intérieur et international, pour reprendre les concepts de Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle, a rendu cette issue inéluctable. Mais les mécanismes et les ressorts intérieurs des événements à Belgrade ne sont pas, pour le moment, plus transparents que ceux à Bucarest, Berlin ou Sofia pendant l' « automne des peuples » de 1989-1990.

- La convocation d'élections anticipées le 24 septembre, suicidaire pour le pouvoir en place, fut-elle une erreur stratégique, résultat de l'aveuglement et du manque de sens politique d'un régime arrogant et coupé de la réalité?

- Quels étaient les catalyseurs de l'union anti-Milosevic?

- Les consultations entre russes et américains sur une démission de Milosevic en échange de son immunité face au Tribunal pénal international de La Haye, évoquées en juin 2000 par le New York Times et aussitôt démenties par la Maison Blanche, ont-elles eu lieu et avec quelles conséquences?

- Les événements du 5 octobre ont-ils été un soulèvement spontané d'un peuple qui « n'en pouvait plus » ou bien ont-ils été soigneusement organisés?

- Pourquoi les forces de la police serbe n'ont-elles pas réagi lors de la prise du parlement et de la télévision ?

- L'opposition a-t-elle bénéficié d'un soutien financier extérieur important ou bien l'a-t-elle refusé, comme le déclare son leader ?

Quelles que soient les réponses à ces interrogations, les résultats des événements de septembre-octobre 2000 ont rendu sa dignité au peuple serbe, trop longtemps écarté de la famille européenne. Le désaveu du régime Milosevic est le résultat aussi bien du bilan dérisoire des dix dernières années que de l'évolution des forces de l'opposition. Si l'on se réfère cependant au vécu des autres peuples de l'Europe de l'Est, dont les pays sont toujours et encore dans une phase de transition éprouvante, la période qui s'ouvre pour la RFY est loin d'être idyllique. Une fois l'euphorie des changements retombée, le pays aura à faire face à de nombreuses difficultés. La RFY a des atouts pour une évolution démocratique rapide, vu les traditions importantes de culture politique et le soutien de la part de la communauté internationale, mais pour autant elle n'a pas moins de défis majeurs à relever. Les objectifs de la nouvelle RFY sont clairs : l'intégration du pays au sein de la communauté internationale, par la normalisation des relations bilatérales et l'adhésion aux structures internationales ; la démocratisation des institutions politiques ; la transition vers une économie de marché « orientée vers le social ».

2. Les objectifs et les évolutions sur le plan international : « le retour du fils prodigue »

2.1 La RFY et « les grands »

La communauté internationale a fait preuve de sa volonté d'accueillir la RFY, et la normalisation des relations bilatérales avec la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis est intervenue rapidement. Le processus diplomatique est relancé, bien que la question de la légitimité et des conséquences de l'intervention de l'OTAN au Kosovo au printemps de 1999 reste sensible pour les serbes. Les perspectives de coopération entre la RFY et les pays européens sont néanmoins excellentes, la preuve étant donnée récemment par la visite du Président Kostunica à Paris, le 21 décembre. Ses entretiens avec la Président de la République et le Premier Ministre donneront certainement une nouvelle impulsion aux relations franco-yougoslaves dans les domaines économiques, politique et culturel. Les échanges seront renforcés aussi grâce à l'aide de 20 millions de francs annoncée à cette occasion par le Quai d'Orsay, une aide à connotation politique importante, mais qui se situe bien en deçà des besoins et des gestes d'autres donateurs. En tout cas, les décideurs tout comme les opinions publiques, pendant quelque temps un peu trop focalisés sur la question du départ de Milosevic, ont accueilli les changements avec satisfaction et même enthousiasme.

Tout comme les dirigeants européens, le Président des Etats-Unis Bill Clinton s'est félicité de la reprise des relations diplomatiques et a annoncé le même jour le déblocage d'une aide humanitaire de 45 millions de dollars pour la RFY. Une question ne manque pas de se poser cependant : au delà des aides humanitaires, quel a été le rôle politique et le degré d'implication américain dans les changements à Belgrade ?

Selon certains observateurs Vojislav Kostunica, le leader de la DOS, a ostensiblement refusé toute aide financière de la part des Etats-Unis pour sa campagne électorale, alors que, d'après Le Monde, les américains ont dépensé pas moins de 77 millions de dollars pour soutenir l'opposition et les médias indépendants en RFY pendant la compétition électorale.

Aujourd'hui, l'hypothèse d'une modification de la politique américaine dans les Balkans à la suite du changement de l'Administration à Washington reste probable. Ainsi, au vu des pressions exercées par le Congrès pour réduire les charges et les engagements des Etats-Unis en Europe du Sud-Est et les déclarations dans ce sens du nouveau Président républicain George W. Bush, la nécessité d'une « prise de responsabilité européenne » et d'une « redéfinition des rôles » dans les Balkans est souvent évoquée.

En ce qui concerne les relations de la nouvelle équipe dirigeante de Belgrade avec les deux grands alliés potentiels du régime de Milosevic – la Russie et la Chine – après une courte période de flottement et de rumeurs d'asile politique pour le dictateur déchu et sa famille, le Président russe Poutine ainsi que le gouvernement chinois ont reconnu la victoire de Kostunica, avant même les événements du 5 octobre.

2.2 La RFY et ses voisins

Les relations bilatérales de la RFY sur le plan régional seront, par contre, moins simples à rétablir. Sans aller jusqu'à évoquer un « axe orthodoxe », dans la région la RFY peut compter sur le soutien de la Grèce, dans une certaine mesure aussi sur celui de la Bulgarie. La position de la Roumanie est à suivre, après les récentes élections qui ont porté à la présidence Ion Iliescu, un ancien communiste qui s'est avéré être « le moindre mal » face à la montée des forces extrémistes dans le pays.

Des difficultés existent en premier lieu avec l'Albanie, en dépit des déclarations des dirigeants des deux pays en faveur d'un rétablissement rapide des relations diplomatiques. Le départ de Milosevic a été accueilli sans trop d'enthousiasme à Tirana, comme d'ailleurs à Pristina et à Podgorica. La figure du « tyran yougoslave » leur ayant longtemps servi de repoussoir, l'Albanie, le Kosovo et le Monténégro, et dans une certaine mesure la Republika Srpska, pourraient à présent perdre leur image positive d'opposants à un régime non démocratique et, dans la foulée, une partie du soutien politique et économique de la communauté internationale.

La question épineuse dans les relations entre l'Albanie et la RFY étant l'avenir du Kosovo, les dirigeants albanais multiplient les déclarations selon lesquelles les kosovars seraient les seuls à décider de leur destin. Pour sa part, Kostunica a suscité le mécontentement de Tirana en affirmant que désormais l'instabilité dans les Balkans se déplacerait vers l'Albanie. Les dirigeants albanais craignent, non sans raison, que l'arrivée de Kostunica au pouvoir ne soit pour les occidentaux la clé du problème du Kosovo, et l'attention et les aides de la communauté internationale ne se focalisent par trop sur la Serbie. La visite du Premier ministre albanais Ilir Meta au Kosovo début décembre n'a pas contribué non plus à améliorer le climat entre les deux pays.

Les relations de la RFY avec les autres Etats issus de la RSFY étaient jusqu'à présent envenimées, entre autres, par la « guerre de succession yougoslave ». En effet, dès sa formation en avril 1992, la RFY a revendiqué le statut d'« Etat-continuateur » de l'ancienne Yougoslavie, malgré la position adoptée à ce sujet par la communauté internationale qui a suivi l'avis rendu en juillet 1992 par la Commission d'arbitrage présidée par Robert Badinter.

Selon cet avis, les cinq nouveaux Etats assument l'héritage de la RSFY en tant que « successeurs », sans que l'un d'entre eux soit reconnu « continuateur », contrairement au cas de l'URSS et de la Russie. Actuellement le problème de continuation-succession a de bonnes perspectives de résolution ; une volonté politique existe pour nouer ou approfondir les relations avec les pays de la région. La coopération régionale est d'ailleurs érigée en condition pour la participation au processus dit « de stabilisation et d'association » qui devrait rapprocher les pays balkaniques à l'Union européenne (UE). Les contacts établis à la réunion avec les pays participants à ce processus, en novembre dernier à Sarajevo, et surtout au Sommet de l'UE à Zagreb, le 24 novembre, sont prometteurs. Dans la foulée, le rétablissement des relations avec la Bosnie-Herzégovine qui a eu lieu le 15 décembre constitue un pas considérable vers la normalisation du climat régional.

2.3 La RFY et les institutions internationales

Dans le cadre des relations multilatérales, la diplomatie de l'ancienne Yougoslavie avait traditionnellement une présence forte, comme l'un des leaders du mouvement des pays neutres et non-alignés, avec des initiatives visibles tant à l'ONU que dans le processus de la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE). A présent, dans un contexte qualitativement différent, la nouvelle diplomatie yougoslave retrouve rapidement sa place au sein des organisations et structures internationales. Il est à noter que les demandes d'adhésion, déposées très rapidement par les nouveaux dirigeants du pays, ont reçu partout une réponse immédiate et positive, y compris en raison de leur formulation comme des demandes d'admission et non de réadmission. Encore un signal que, en se conformant ainsi à l'avis de la Commission Badinter, la nouvelle RFY tiendra dorénavant compte des positions de la communauté internationale.

La RFY est devenue, le 1er novembre, le 190e membre de l'ONU. Cette adhésion a été accueillie partout avec satisfaction, à l'exception notable du Monténégro et du Kosovo. En effet, le gouvernement de la petite république fédérée avec la Serbie et son Président, Milo Djukanovic, ont protesté contre cette « adhésion hâtive », considérant que celle-ci pourrait assombrir la question des rapports au sein de la fédération. La réaction des Albanais kosovars a été également négative : le journal Koha Ditore a estimé que « lever le drapeau d'un pays mort sur East River » était « tragi-comique ».

Les relations avec les autres organisations internationales vont aussi bon train. Le 10 novembre dernier, après une absence de huit ans, la RFY a été admise à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), reconnaissance tangible de l'importance des évolutions à Belgrade. La procédure d'adhésion au Conseil de l'Europe a été également ouverte après la visite du Président Kostunica et du Ministre des Affaires étrangères Goran Svilanovic à Strasbourg en novembre dernier. Il est probable que la Yougoslavie, qui a eu des relations privilégiées et de longue date avec le Conseil de l'Europe jusqu'en 1990, obtienne un statut d'invité spécial à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation dès la prochaine session, en janvier 2001. En ce qui concerne l'OTAN, et en dépit de sa mauvaise image de marque en RFY, le Secrétaire Général de l'organisation George Robinson a déclaré début octobre à Birmingham que « l'OTAN attend avec impatience de pouvoir établir une coopération renforcée avec le nouveau gouvernement yougoslave ».

Un intérêt accru existe également en RFY pour une intégration aux institutions financières internationales, ce qui est compréhensible dans le contexte économique difficile et la recherche d'investissements pour le pays. Après l'admission de la RFY au Fonds monétaire international (FMI), un rapprochement est en cours avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), y compris par l'ouverture de bureaux à Belgrade. Le Haut comité de pilotage pour les Balkans s'est engagé, lors de sa réunion à Paris le 14 novembre, à œuvrer pour l'intégration rapide de la RFY dans les institutions monétaires. L'économie de la RFY est actuellement dans un état peu enviable, mais il ne faudrait pas négliger les actifs importants qui existent aussi bien en Serbie qu'au Monténégro et qui sont susceptibles d'attirer des acteurs économiques internationaux, une fois la stabilité politique rétablie.

La question sensible dans le contexte des relations internationales de la nouvelle RFY reste celle de sa coopération avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) qui a inculpé cinq anciens dirigeants yougoslaves. D'après la nouvelle équipe politique, la question n'est pas encore à l'ordre du jour. Le Président Kostunica est très peu enclin à prendre des mesures pour faire livrer au TPIY les personnes inculpées, Slobodan Milosevic en tête. Il a même exprimé ses doutes quant au caractère démocratique et juridiquement justifié de ce Tribunal. Le nouveau pouvoir a demandé à la communauté internationale patience et compréhension sur cette question, et il semble que celle-ci est disposée à tenir compte de cette demande, vu par exemple des déclarations du Ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine au nom de la Présidence de l'Union européenne.

Le sentiment qui domine dans le pays est que la priorité devrait être donnée à une campagne de sensibilisation afin de rendre l'opinion publique serbe consciente des crimes commis par le précédent régime politique en Croatie, en Bosnie et au Kosovo, mais aussi contre le peuple de la Serbie lui-même. Et ainsi pouvoir poursuivre, le moment venu, les responsables de ces crimes devant les tribunaux internes ou devant le Tribunal de la Haye. Un bureau du TPIY sera toutefois ouvert à Belgrade d'ici la fin de l'année.

S'il existe une question consensuelle en RFY, c'est le souhait d'intégrer l'UE. Pour sa part, celle-ci n'a pas ménagé son appui à l'opposition serbe ; un appui toutefois plus ou moins discret pour éviter la situation « à l'irakienne » lorsque toute intervention extérieure unit la population et son dictateur dans une solidarité de victimes. A la veille des élections yougoslaves de septembre 2000, lors de la réunion des Ministres des Affaires étrangères européens à Evian, les 2 et 3 septembre, les Quinze ont promis une levée des sanctions à l'encontre de la RFY et « une révision radicale de la politique de l'Union européenne dans toutes ses composantes en cas de victoire de la démocratie en Serbie ». La levée des sanctions fut en effet décidée à Bruxelles le 9 octobre, deux jours seulement après l'investiture du nouveau président.

La visite de Kostunica au Sommet de l'UE à Biarritz, le 14 octobre, a été un des moments forts de cette réunion et un message du changement substantiel dans les relations entre l'Europe et la RFY. Une aide d'urgence de 200 millions d'euros pour aider la RFY à passer l'hiver a été débloquée à Biarritz, une aide stratégique avant les élections serbes du 23 décembre, et dont les effets recherchés ne devraient pas être atténués par les lenteurs administratives perceptibles actuellement.

Autre moment important dans les relations UE-RFY, le Sommet de Zagreb entre l'UE et les six pays des Balkans occidentaux fin novembre, constitue un nouveau pas vers le retour de la Yougoslavie sur la scène internationale et régionale et une occasion pour celle-ci de renouer des contacts avec ses voisins, en premier lieu avec les autres pays issus de l'ex-Yougoslavie.

Le geste a été avant tout politique : les nationalistes ayant perdu depuis le début de l'année le pouvoir en Croatie et Milosevic destitué, il fallait marquer ce tournant démocratique et évoquer les perspectives ainsi ouvertes. Cette réunion a lancé le programme CARDS ("Community Assistance for Reconstruction, Democratisation and Stabilisation"), un nouveau programme d'aide communautaire d'un montant de 4,65 milliards d'euros sur la période 2000-2006 visant à consolider la démocratie, renforcer l'économie et développer la coopération régionale.

Le programme CARDS devrait donner plus de cohérence, d'efficacité et de visibilité à l'aide de la part de l'Union européenne. Le respect des principes démocratiques, de l'Etat de droit, ainsi que des droits de l'homme et des minorités constitue une condition préalable pour bénéficier du programme CARDS. Par ailleurs, l'Agence européenne de reconstruction, chargée aussi de l'exécution de ce programme, a vu son champ d'intervention élargi du Kosovo à l'ensemble de la RFY, et elle aura désormais trois centres opérationnels : Pristina, Belgrade et Podgorica. Dans un tel contexte, on peut poser la question de l'articulation du programme CARDS avec le Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est – qui a admis le 26 octobre la RFY comme pays participant – dont les objectifs sont similaires. On peut toutefois s'interroger sur l'efficacité d'un programme de plus, comportant des institutions propres et faisant naître inévitablement, des complexités administratives supplémentaires.

Le Sommet de Zagreb a ouvert la perspective de la signature d'un Accord de stabilisation et d'association (ASA) avec la RFY et de la constitution d'une Task-force consultative. Il est à rappeler que ce processus, lancé à Cologne l'année dernière, et l'accord qu'il comporte, comprend des conditions politiques importantes dont, en particulier, des accords de coopération régionale avec les pays voisins. Il s'agit là d'une démarche fort judicieuse de la part de l'UE, en quelque sorte une « méthode de la carotte » pour stimuler la coopération régionale à l'égard de laquelle les pays balkaniques sont quelque peu réticents, craignant un ralentissement de leur intégration européenne.

Devant le Parlement européen, Hubert Védrine a estimé, fin novembre, que l'UE s'est engagée pleinement dans le soutien du mouvement démocratique en RFY et que ceci a constitué « une vraie stratégie européenne », avant de conclure que l'UE « sait où elle va ». Espérons toutefois que les difficultés du processus européen, visibles au Sommet de Nice, n'auront pas de conséquences néfastes ni sur le processus de l'élargissement, ni sur celui de stabilisation et d'association.

3. Les défis et les évolutions à l'intérieur du pays

Sur le plan interne, la re-crédibilisation de la RFY passe par la stabilisation de la légitimité démocratique des nouvelles autorités yougoslaves, un but qui devrait être atteint suite aux élections parlementaires en Serbie le 23 décembre dernier. A long terme, l'objectif incontestable consiste à procéder à la démocratisation du pays sur tous les plans : élaboration de nouvelles dispositions constitutionnelles, notamment s'agissant des structures fédérales et de la position du Monténégro, réexamen des dispositions sur la Voïvodine et le Sandjak ; harmonisation de la législation et des pratiques avec les normes européennes, notamment les règles concernant les droits de l'homme et des minorités et l'Etat de droit ; établissement d'un pouvoir judiciaire indépendant ; réforme des forces de maintien de l'ordre ; création d'un véritable service public et lutte contre la corruption ; réforme des médias et de l'enseignement. Ce vaste programme devra être complété par la recherche de solutions face à la crise économique et au chômage, au problème des réfugiés, des prisonniers et des personnes disparues au cours des conflits successifs.

3.1 Les structures de transition et le nouveau départ suite aux élections du 23 décembre 2000

La DOS a estimé que, pendant la période transitoire, un accord de partage de pouvoir avec les anciens adversaires - le Parti socialiste serbe (SPS) et le Mouvement serbe du renouveau (SPO) - était nécessaire. Cette coopération avec le parti de Milosevic (SPS) – celui-ci a été d'ailleurs réélu à sa tête – est un peu surprenante, mais dictée par le pragmatisme. Le gouvernement de transition et quatre ministères clés sont actuellement organisés selon la formule de direction tricéphale de représentants des trois formations politiques, avec exigence de consensus pour chaque décision. Ceci comporte bien évidemment des risques de blocages et de reconquête politique de la part du SPS, dont le Président de la Serbie Milan Milutinovic et le Premier ministre du gouvernement serbe transitoire Milomir Minic sont les représentants.

Peu après la victoire aux élections fédérales, le nouveau pouvoir a convoqué des élections législatives en Serbie, le 23 décembre 2000, et l'espoir que l'élan démocratique allait porter la DOS au pouvoir également au niveau républicain s'est avéré justifié. Avec 64% des suffrages et 176 des 250 sièges au parlement de Serbie, les alliés de Kostunica ont obtenu la majorité absolue, et tiré un trait définitif sur les années Milosevic. Le SPS, la parti de l'ancien président, a remporté 13,8% des votes et 37 sièges, le parti ultra-nationaliste de Vojislav Seselj est crédité de 8,6% des voix et obtient 23 élus. Une surprise significative : le Parti de l'unité serbe (SSJ) de Borislav Pelevic, fondé par le tristement célèbre chef des milices serbes Zeljko Raznatovic – Arkan, assassiné en janvier dernier, entre au parlement avec 14 députés. Ceci pourrait être expliqué par certaines tendances de mécontentement et d'inquiétude au sein de la population face aux événements dans le sud de la Serbie, à la limite administrative avec le Kosovo. Par contre, ni Vuk Draskovic, ni Mirjiana Markovic n'ont réussi à franchir avec leurs formations le cap de 5% pour siéger au parlement.

Le plus difficile reste à faire. Le Président Kostunica a souligné que le nouveau gouvernement devra déclarer la guerre à la corruption et résoudre les problèmes hérités. Quant au Premier ministre serbe pressenti Zoran Djindjic, il a pris des engagements forts en déclarant que « ce gouvernement sera non-corrompu et honnête » et qu'il « doit lutter pour le peuple et non pour soi-même ».

Une des tâches principales de ce nouveau gouvernement sera le travail de redéfinition du lien fédéral. Au niveau constitutionnel, il y a de fortes probabilités de voir la structure fédérale actuelle de la RFY évoluer. Deux problèmes principaux se posent : les relations entre la Serbie et le Monténégro et l'avenir du Kosovo.

3.2 Le Monténégro : « je t'aime moi non plus »

La question des relations entre la Serbie et le Monténégro touche directement l'équilibre politique au sein du parlement et du gouvernement de la fédération yougoslave. Le boycott des élections du 24 septembre par le gouvernement du Monténégro a obligé Kostunica à négocier avec l'opposition socialiste au Monténégro lors de la composition du gouvernement fédéral. Déterminé à respecter les dispositions constitutionnelles selon lesquelles lorsque le Président fédéral est serbe, le Premier ministre doit être monténégrin, Kostunica a nommé Premier ministre fédéral Zoran Zizic, vice-président du parti d'opposition pro-Milosevic au Monténégro, le Parti socialiste du peuple (SNP). Ceci n'a toutefois pas empêché le Monténégro d'être le seul pays à ne pas reconnaître le président et le gouvernement fédéral de la RFY.

Avant le changement du pouvoir à Belgrade, le Président monténégrin Milo Djukanovic, politicien jeune et habile, semblait avoir devant lui un choix confortable: devenir « le père de l'indépendance monténégrine », ou bien être l'homme de la réforme de la fédération yougoslave. Bénéficiant du soutien et de la bienveillance de la communauté internationale, multipliant voyages officiels et entretiens de haut niveau où il était reçu avec les honneurs d'un chef d'Etat, il avait le vent en poupe. Dans les chancelleries européennes, les souhaits d'indépendance des monténégrins étaient considérés comme un moyen de pression et comme une arme contre le régime de Milosević, sans toutefois que le soutien à un Monténégro indépendant soit explicite. Un tel acte aurait créé un précédent contagieux dans la région, en particulier en Bosnie-Herzégovine. Mais après la destitution de Milosević, la vedette a été volée par Vojislav Kostunica et le nouveau pouvoir à Belgrade.

Aujoud'hui, le dirigeant Monténégrin se retrouve dans une situation inconfortable, celle d'un trouble-fête dans l'enthousiasme général en faveur de la nouvelle RFY. Tout aussi important, les intérêts mafieux qui se concentrent au Monténégro, les trafics de toutes sortes qui s'y développent et la réputation d'être un paradis offshore pour les investissements italiens douteux ne servent pas l'image du pays. La question de la nature du lien entre la Serbie et le Monténégro, devrait être réglée par un référendum tenu dans la première moitié de 2001, le Président Kostunica déclarant que la consultation devrait avoir lieu dans les deux républiques de la RFY.

3.2 Le Kosovo : protectorat international, province serbe ou Etat indépendant ?

Le futur statut politique du Kosovo est un autre sujet de préoccupation. A l'étape actuelle, la communauté internationale n'a aucune vision prospective, aucun projet politique clair pour l'avenir de la province. Il est certain que dans les prochaines années toute modification importante du statu quo engendrerait de l'instabilité. La victoire de Kostunica ne sert pas le désir d'indépendance des Albanais et, malgré les efforts de la Mission des Nations Unies (MINUK) et de la force de sécurité internationale (KFOR), la mise en place d'une société multiethnique n'est pas près de se réaliser dans un avenir prévisible.

Le dialogue entre le vainqueur aux élections municipales au Kosovo fin octobre, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) et son leader Ibrahim Rugova, et les nouveaux dirigeants à Belgrade est au point mort. Chacune des parties insiste sur certains aspects de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité qui régit le statut du Kosovo : les Albanais demandent la libération des prisonniers kosovars et la traduction des inculpés serbes devant le TPIY, alors que Belgrade met l'accent sur un retour éventuel des forces de sécurité yougoslaves dans la province.

L'aggravation de la situation à la fin du mois de novembre dernier dans la partie sud-est de la Serbie - la zone tampon le long de la limite administrative entre le Kosovo et la Serbie - a suscité de réelles inquiétudes quant au risque d'un nouvel embrasement de la région. Elle a montré aussi les limites des textes signés sous le feu de l'action l'année dernière, notamment celles de l'Accord technico-militaire de Koumanovo qui n'avait pas prévu un tel cas de figure. Les opérations menées par le groupe extrémiste albanais Armée de libération de Presevo, Medvedja et Bujanovac (UPCMB) – des anciens de l'UCK qui revendiquent le rattachement de cette région au Kosovo – ont été condamnées par la communauté internationale comme des actes de terrorisme inacceptables.

A l'intérieur du Kosovo les violences se poursuivent à l'encontre de la minorité serbe, ainsi que les actions terroristes et les assassinats politiques, y compris ceux de hauts responsables de la LDK. Fait important, les nouveaux dirigeants de la RFY ont été à la hauteur des attentes de la communauté internationale et, malgré les tensions assez vives, ils n'ont pas répondu aux provocations par l'usage de la force. Mais l'opinion publique serbe est très sensible à cette question qui risque d'être utilisée par les opposants de la nouvelle équipe politique.

Par conséquent, il est impératif que les appels que le Président Kostunica a adressés à l'ONU et à l'OTAN pour que ces organisations prennent des mesures fortes - par le biais de la MINUK et de la KFOR - soient entendus. Il reste à espérer que la brusque remontée de la tension au Kosovo et dans le sud de la Serbie sera maîtrisée rapidement et durablement.

4. « Et maintenant ? »

Le 23 décembre 2000, la Serbie a voté pour tourner la page de l'ère Milosevic, pour laisser derrière elle les guerres fratricides, les épurations ethniques et la désolation des convois de réfugiés. La voie vers une démocratisation définitive devrait normalement désormais être ouverte, mais certains facteurs négatifs pourraient ralentir les évolutions. La situation économique globale désastreuse a des effets néfastes sur l'opinion, avec des risques de tensions sociales et le besoins d'une assistance humanitaire urgente et massive en nourriture, énergie et médicaments. Des aides multilatérales (UE) et bilatérales (Etats-Unis, Norvège, Italie, Japon, France) parviennent déjà, retardées parfois par les lenteurs des machines administratives internationales.

Les problèmes sociétaux ne sont pas, non plus, à négliger. La société en RFY, durement éprouvée par des années de conflits, a besoin de réconciliation. Mais la période qui succède à l'« euphorie révolutionnaire » présente déjà des caractéristiques comparables à celles de pays ayant suivi un processus de démocratisation : des « comités de crise » autoproclamés prennent le pouvoir dans les entreprises et les administrations, des actes de vengeance sont commis, des campagnes sont menées pour l'ouverture des dossiers des services secrets comme moyen de pression sur les adversaires politiques, des « retournements de veste » précipités des partisans de l'ancien régime se font tous les jours. En septembre-octobre 2000, en un mois seulement, les opinions favorables à Kostunica sont passées de 12% à 84% ; à se demander qui donc a voté pour Milosevic ces dix dernières années ? « Normal : en Serbie on devient vite orthodoxe » - note avec ironie un journal. Depuis quelques années, cette scission passionnelle et souvent arbitraire - « nous » et « eux », « les nôtres » et « les vôtres » - a affecté toute la société. Un universitaire désabusé a commenté à ce propos : « C'est logique ; sinon on se départagera en « compétents » et « incompétents », et ceci, la majorité ne l'accepte pas ».

Dans le contexte du processus de création d'une société civile démocratique, les relations entre les personnes au sein de la coalition gouvernementale, l'unité de la DOS après les élections, les luttes de pouvoir prévisibles, sont autant de questions qui se posent déjà. Les dix-huit partis de la coalition ont eu pour seul lien leur détermination à se débarrasser de Milosevic, alors que dans les coulisses Kostunica et Djindjic s'affrontent déjà pour obtenir la suprématie au sein de la nouvelle Serbie. Le Président a accepté que Zoran Djindjic, numéro deux de la DOS, devienne Premier ministre de Serbie après l'élection, en échange de deux concessions importantes : que le gouvernement prenne le contrôle des compagnies publiques gérées actuellement par les «comités de crise » organisés par Djindjic depuis la chute de Milosevic ; et que dans les négociations avec le Monténégro sur l'avenir de la fédération prennent part également les autorités fédérales, aux côtés de celles des deux républiques. Il reste à établir dans quelle mesure ces conditions seront respectées.

Après le 23 décembre, l'espace politique en Serbie sera probablement modifié. Deux variantes sont possibles en ce qui concerne à l'avenir de la DOS:

- une scission en deux entre Djindjic et Kostunica, ce dernier étant mis progressivement sur la touche, en raison du poids politique et décisionnel plus important de la république par rapport à la fédération et du soutien américain pour Djindjic ;

- une division en trois blocs - une aile gauche sociale démocrate (leader Vuk Obradovic, chef des Sociaux-démocrates), un groupe centriste libéral démocrate (Djindjic) et un centre droit nationaliste (Kostunica).

La naissance d'un groupe formé autour des engagements régionalistes de Velimir Ilic, le maire de Cacak, fortement impliqué dans la prise du parlement le 5 octobre, n'est pas à exclure ; d'autres combinaisons « encore plus surprenantes » sont également possibles.

Ainsi, les acteurs de la démocratisation à l'intérieur du pays, tant dans l'espace politique que dans la société civile en voie de formation se trouvent devant de lourdes tâches. Les solutions sont à chercher en coopération étroite avec les acteurs internationaux qui, pour leur part, ont parfois du mal à trouver la coordination nécessaire de leurs efforts.

Après les hésitations, contradictions et discordances de la communauté internationale à chaque nouveau conflit dans l'espace ex-yougoslave, après les solutions au cas par cas et sans perspective globale du règlement de la crise balkanique, l'Europe semble aujourd'hui être en voie de devenir l'acteur principal dans les Balkans.

De leur côté, les Balkans sont devenus le meilleur catalyseur pour l'élaboration d'une stratégie européenne commune, encore un peu balbutiante. Les Etats-Unis, engagés dans la région depuis 1995, ont aussi leur rôle ; sans oublier l'intérêt traditionnel de la Russie pour la région. Les organisations internationales, avec leur place spécifique dans le règlement des nouveaux types de conflits de cette fin de siècle, sont également déterminées à agir pour la démocratisation au stade post-conflictuel, mais on se demande dans quelle mesure l'ONU, l'OSCE et le Conseil de l'Europe arriveront à coordonner leurs activités sur le terrain, en regard du rapport de synergie et de concurrence qui est le leur.

Les instruments dont les acteurs internationaux disposent pour faire évoluer la situation – les rapports bilatéraux, la diplomatie multilatérale et le processus européen – ne manquent pas d'efficacité propre, mais il serait vital de trouver un degré de coordination suffisant entre eux. Des regrets peuvent venir cependant de la tendance d'institutionnalisation trop poussée, de la mise en place de structures administratives lourdes et compliquées et de la fragmentation de l'approche en projets innombrables.

Après une décennie de souffrances et de tourmentes, un pays important pour l'équilibre des Balkans et pour la sécurité du continent est en train de revenir sur la scène internationale. Les défis à relever sont de taille, la transition vers la démocratie n'étant guère chose aisée. Il semble toutefois que la détermination, tant sur la plan national qu'international, à mettre fin aux conflits dans les Balkans, est actuellement bien présente, afin de sortir définitivement de la logique de la « fatalité historique » qui - depuis trop longtemps - déstabilise et freine le développement de cette région de l'Europe.

[1] Le Parti Socialiste Serbe (SPS) de Slobodan Milosevic ; l'Alliance de la Gauche yougoslave (JUL), de son épouse Mirjana Markovic ; et le Parti Radical Serbe (SRS), de l'ultra-nationaliste Vojislav Seselj

Directeur de la publication : Pascale Joannin

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