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La coalition sortante dirigée par le travailliste Jens Stoltenberg est reconduite à la tête de la Norvège à la majorité absolue

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Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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16 septembre 2009
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Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

Robert Schuman Fondation

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La coalition sortante rassemblant le Parti travailliste (DNA) du Premier ministre sortant Jens Stoltenberg, le Parti du centre (Sp) et le Parti socialiste de gauche (SV) ont remporté à la majorité absolue les élections législatives en Norvège les 13 et 14 septembre 2009. Ensemble, ces 3 partis ont recueilli 47,7% des suffrages et 86 des 169 sièges du Storting (Parlement), soit -1 par rapport au précédent scrutin du 12 septembre 2005 mais +1 que la majorité absolue.

Le Parti travailliste améliore son résultat d'il y a 4 ans en recueillant 35,4% des voix (64 sièges, +3). Le Parti socialiste de gauche, dirigé par la ministre des Finances sortante Kristin Halvorsen, perd 4 sièges (6,1% et 11 sièges) alors que le Parti du centre, présidé par Liv Signe Navarsete, se maintient (6,2% et 11 sièges).

Du côté de l'opposition, le Parti du progrès, populiste et d'extrême droite, dirigé par Siv Jensen, arrive en 2e position et obtient 22,9% des suffrages (41 sièges, +3) devançant le Parti conservateur, emmené par l'ancienne ministre des Affaires communales Erna Solberg, qui enregistre une forte hausse : 17,2% des voix (30 sièges, +7). Le Parti chrétien-populaire de Dagfinn Hoybraten se maintient (5,6% des suffrages et 10 sièges, -1) alors que le Parti libéral, fermement opposé à toute coopération avec le parti du Progrès, tombe sous le seuil des 4% des suffrages (3,9% et 2 sièges, -8). Son président, l'ancien ministre de l'Agriculture Lars Sponheim, a d'ailleurs annoncé sa prochaine démission de la tête du parti.

La participation s'est élevée à 75,4%, soit -2 points par rapport au scrutin du 12 septembre 2005.

Le travailliste Jens Stoltenberg va donc former son 3e gouvernement. Il s'est engagé à renforcer et à améliorer l'Etat providence ainsi qu'à défendre l'emploi tout en limitant les dépenses publiques et le recours au Fonds global des pensions alimenté par les revenus du secteur pétrolier, une épargne estimée fin juin à 277 milliards €. Selon la loi, l'Etat n'est autorisé à utiliser que 4% des réserves de ce fonds pour financer des dépenses budgétaires. En 2009, cependant, ce plafond a été relevé à 7% à cause de la crise économique. Jens Stoltenberg a indiqué qu'il souhaitait que cette mesure reste une exception.

Les forces de droite, qui avaient fait campagne sur les baisses d'impôts et la nécessité de nouvelles privatisations, ont donc été battues, non sans enregistrer une progression lors de ce scrutin. L'opposition a très probablement pâti de ses divisions, le Parti libéral et le Parti chrétien-populaire refusant de s'allier avec le Parti du progrès de Siv Jensen tandis que le Parti conservateur avait accepté un rapprochement.

Jens Stoltenberg devient donc le premier Chef du gouvernement norvégien reconduit dans ses fonctions depuis 1993, année où son mentor, la travailliste Gro Harlem Brundtland, avait remporté les élections législatives et entamé son 3e mandat à la tête du gouvernement.

Agé de 50 ans, il est le fils de Thorvald Stoltenberg, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Défense, ancien ambassadeur de Norvège aux Nations Unies et représentant spécial du secrétaire général de l'ONU auprès de l'ex-Yougoslavie en 1993, et de Karin, ancienne secrétaire d'Etat. Après un diplôme en économie obtenu à l'université d'Oslo en 1987, il s'essaie comme journaliste. Engagé à l'époque à l'extrême gauche, il dirige la Ligue de jeunesse des travailleurs (AU) de 1985 à 1989 avant de rejoindre, en 1990, le Parti travailliste où il devient le protégé de la Premier ministre (février-octobre 1981, 1986-1989 et 1990-1996) Gro Harlem Brundtland.

Elu au Storting en 1991, Jens Stoltenberg devient vice-président du Parti travailliste l'année suivante. Ministre de l'Environnement (1990-1992), de l'Energie (1993-1996) et des Finances 1996-1997), il devient, après avoir provoqué la chute du cabinet de Kjell Magne Bondevik (KrF) sur le projet de construction d'une centrale électrique au gaz en 2000, le plus jeune Chef de gouvernement de Norvège. Revenu dans l'opposition après les élections législatives de 2001, Jens Stoltenberg retrouvera le poste de Premier ministre à l'issue du scrutin législatif du 12 septembre 2005.

Les forces d'opposition, dispersées, ont donc échoué à s'imposer, même si le Parti du progrès, qui confirme sa place de 2e parti du royaume, et le Parti conservateur sont en progression. En reconduisant la coalition de gauche sortante, la Norvège conserve son statut d'exception scandinave (le Danemark et la Suède sont dirigés par des gouvernements de droite).

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